JUSTICE: Détenue au secret à Odienné, Mme Gbagbo entendue par le juge ce matin

Le 12 novembre 2012 par IVOIREBUSINESS - Le juge Koné Mamadou, chef du 10ème cabinet d’instruction du Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, auditionnera, le lundi 12 novembre

SIMONE EHIVET GBAGBO parmi des proches venus la voir à Odienné.

Le 12 novembre 2012 par IVOIREBUSINESS - Le juge Koné Mamadou, chef du 10ème cabinet d’instruction du Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, auditionnera, le lundi 12 novembre

prochain, sauf changement de dernière minute, l’ex-Première dame, Mme Simone Ehivet Gbagbo, à Odienné (nord-Ouest du pays) où elle est détenue au secret, par le régime Ouattara, depuis avril 2011. Joint hier au téléphone, l’un des avocats de Mme Gbagbo a confirmé cette information que nous avions obtenue de sources judicaires concordantes. Cependant cet avocat ivoirien, membre du conseil de Mme Gbagbo dirigé par l’avocat international sénégalais, Me Ciré Clédor Ly, a précisé qu’aucun avocat de l’ex-Première dame n’a reçu de notification officielle émanant du 10ème cabinet dans ce sens. « Nous n’avons pas encore reçu de convocation en bonne et due forme venant du juge d’instruction, nous disant que notre cliente sera auditionnée. J’ai appris effectivement que le juge Koné Mamadou veut auditionner Mme Gbagbo, lundi prochain, à Odienné. Mais tant que la procédure n’est pas respectée et sans notre présence, elle ne parlera pas », affirme l’avocat. Avant d’ajouter que le conseil de Mme Gbagbo a certes prévu d’avoir une séance de travail avec elle sur son lieu de détention à Odienné, dans les tout prochaines semaines. « Mais, nous parlerons du dossier pendant devant la cour de justice de la Cedeao », précise-t-il. Contrairement aux rumeurs distillées sur la toile, la Cour pénale internationale (Cpi) n’a pas lancé un mandat d’arrêt contre Mme Simone Gbagbo. Donc aucun projet de son transfèrement vers La Haye n’est à l’ordre du jour. Nous a confié Me Ciré Clédor Ly, son avocat principal. Détenue à Odienné, Mme Gbagbo est inculpée pour « crimes de sang et crimes économiques » par la Justice des vainqueurs instaurée par Alassane Dramane Ouattara. Le dossier Mme Simone Gbagbo est aux mains du 10ème cabinet (juge Koné Mamadou) et du 8ème cabinet (juge Cissé Makony, doyenne des juges d’instruction). Comme on peut le constater, la Justice des vainqueurs sous Alassane Ouattara, nouveau chef d’Etat ivoirien parvenu au pouvoir dans les conditions exécrables, se poursuit avec ses errements faits de détentions arbitraires sans assistance juridique pour les prisonniers politiques, de viol de procédure etc. Le dernier cas en date constitue le transfèrement de prisonniers politiques de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) vers le nord du pays. Avec la complicité tacite de l’Onuci et sous le silence de la communauté internationale.

SOURCE NOTRE VOIE (Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr)

NB: LE TITRE EST DE LA RÉDACTION

Incarcération arbitraire de Simone et Michel Gbagbo: La Cour de justice de la CEDEAO déboute le régime Ouattara (NOUVEAU COURRIER)

Depuis le 31 octobre dernier, l’institution judiciaire régionale, dont le siège est à Abuja, au Nigeria, a rejeté toutes les exceptions d’incompétence et d’irrecevabilité opposées par le régime Ouattara dans le cadre de la procédure qui l’oppose aux avocats de Simone et Michel Gbagbo. Depuis, pour donner l’illusion du mouvement, l’appareil judiciaire ivoirien s’agite. Explications.
Tient-on là l’origine de la rumeur qui a envahi les réseaux sociaux et – forcément – les chaumières en Côte d’Ivoire et dans la diaspora, selon laquelle Simone Gbagbo devait être transférée de manière imminente à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye ? En tout cas, ce «bruit» fait, selon toute évidence, suite à une annonce. Le juge Koné Mamadou du 10ème cabinet d’instruction du tribunal d’Abidjan doit se rendre incessamment à Odienné (a priori lundi prochain), ville du nord-ouest de la Côte d’Ivoire où Simone Gbagbo est incarcérée. Si un flou artistique demeure sur le cadre procédural de cette visite – Koné Mamadou a-t-il déjà ouvert une information judiciaire et inculpé Simone Gbagbo ou va-t-il à Odienné pour substituer un de ses collègues d’un autre cabinet ? –, et si l’on ne peut pas écarter du revers de la main toute autre thèse, y compris celle d’un transfèrement à La Haye, ce mouvement vers Odienné pourrait être motivé par une sorte de panique au sommet. En effet, depuis le 31 octobre dernier, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rejeté les exceptions d’incompétence et d’irrecevabilité soulevées par l’Etat de Côte d’Ivoire dans la procédure qui l’oppose à la Défense de Simone et Michel Gbagbo. «La Cour a ainsi fait droit aux conclusions de la Défense de Madame Simone Ehivet Gbagbo et de Monsieur Michel Gbagbo, avant de remettre immédiatement l’affaire en délibéré. Elle rendra donc sa décision sur la légalité et la régularité de la détention de Madame Simone Ehivet Gbagbo et de Monsieur Michel Gbagbo dans les geôles de Côte d’Ivoire, ainsi que sur la demande de libération immédiate de ces derniers, pour violations de leurs droits de l’Homme et des règles de droit international», explique ainsi, dans un communiqué parvenu à la rédaction du Nouveau Courrier, leur avocat, Maître Ciré Clédor Ly. Qui ajoute que l’audience relative à cette affaire devrait être délocalisée d’Abuja à Ibadan (Nigeria), et avoir lieu le 12 décembre 2012. C’est vraisemblablement pour donner l’illusion du mouvement et influencer la Cour de justice de la CEDEAO que le régime Ouattara, à travers son bras armé judiciaire, s’agite. Une fois de plus, tout cela se passe dans le mépris total des droits des prévenus. Maître Clédor Ly note ainsi que «la Défense a appris tardivement et officieusement qu’un magistrat de Côte d’Ivoire pourrait se rendre à Odienné dans les 72 heures pour un interrogatoire de la première Dame, alors que les avocats de cette dernière n’ont reçu aucune convocation régulière, conformément au Code de procédure pénale ivoirien». Selon nos sources, la visite du juge Koné Mamadou devait avoir lieu mercredi dernier, dans la plus grande opacité. Elle a finalement été repoussée, sans pour autant que la procédure sorte du «maquis». Pour mémoire, la Cour de justice de la CEDEAO a été saisie en août 2011 par la Défense de la famille Gbagbo. Le 23 mars dernier, elle avait pris une décision faisant injonction à l’Etat de Côte d’Ivoire de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la vie de Michel Gbagbo, dont l’état de santé était particulièrement préoccupant suite à une piqûre de scorpion. Cette décision avait été interprétée par la Défense et des observateurs comme devant équivaloir à une remise en liberté pure et simple, dans la mesure où les conditions
d’incarcération du fils aîné de Laurent Gbagbo constituent en elles-mêmes des facteurs de risques pour sa vie.
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