Journée de commémoration du 11 avril 2011: Le message de Bernard Dadié, président du CNRD

Par IvoireBusiness - La déclaration de Bernard Dadié.

JOURNÉE DE COMMÉMORATION DU 11 AVRIL 2011

Jeudi 11 Avril 2013

Déclaration du C.N.R.D

11 avril 2011 – 11 avril 2013, voici deux ans, deux années que le président Laurent Gbagbo est en captivité à la CPI, comme l’avaient prédit, dès janvier 2003, les maîtres de ce monde ; il y a deux ans, deux années que des milliers de Patriotes pro-Gbagbo ou supposés tels, subissent les affres de la prison, de l’exil et de l’humiliation. Plus significatif, du 19 au 28 février dernier, et après deux reports successifs, l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges retenues contre lui, a finalement eu lieu. Excepté la Radio Télévision Ivoirienne (RTI) qui n’en voyait peut-être pas l’intérêt, nombreuses sont les chaînes qui ont permis à des millions de gens de suivre, en direct, les tenants et les aboutissants de « l’affaire Gbagbo », de se faire une idée exacte des enjeux et de prendre position en toute connaissance de cause, comme l’ont fait bien des acteurs du monde diplomatique et politique ainsi que des intellectuels occidentaux et de la diaspora africaine.
En sa double qualité de structure de résistance dévouée à la défense et à la protection de la démocratie, et de témoin d’une audience au cours de laquelle il a été assimilé par l’Accusation à une « plate-forme politique de jeunes violents », le CNRD souhaite profiter de ce jour anniversaire pour livrer sa lecture des événements.
Depuis la Seconde Guerre Mondiale, l’histoire se répète pour la Côte d’Ivoire et les Africains en général parce que l’Afrique semble n’en avoir tiré aucune leçon. En effet, contrairement aux Dragons d’Asie, qui « s’effrayent à la vue d’une simple liane » pour avoir été « mordus plus d’une fois par le serpent de l’impérialisme occidental », les pays africains demeurent dans l’ensemble une proie résignée face à cette domination néolibérale, parce que divisés. Et pourtant, historiens et témoins de l’histoire du XXème siècle n’ont eu de cesse d’attirer leur attention sur le fait qu’après Diên Biên Phu (1954) et Bandoeng (1956), le mot d’ordre des milieux d’affaires fut : « Lâchons l’Asie, gardons l’Afrique ». Et conformément à cette directive géostratégique, l’Afrique est devenue un véritable continent-ustensile entre les mains de l’Occident, par la volonté des Afrocollabos, qui n’ont pas hésité et n’hésitent pas à pactiser avec les forces d’occupation déguisées tantôt en casques bleus, tantôt en dozos.
Oui, dès les indépendances nominales, ces forces ont réussi à imposer le monopartisme comme remède au sous-développement, alors que le développement authentique n’a jamais poussé sur les terres arides de la dictature. C’est cette conviction adossée à une vérité historique intangible, qui coûta à Laurent Gbagbo d’être contraint à l’exil en France (1982). Cette conviction a été confortée par le vent de l’Est qui a eu pour effet l’effondrement du bloc soviétique et l’avènement du multipartisme en Afrique. En Côte d’Ivoire, c’est Laurent Gbagbo qui a incarné et symbolisé la démocratie dès octobre 1990. Au cours de cette année-là, il brisa le mythe Houphouët-Boigny en obtenant le score officiel de 18,5% lors de la première présidentielle postcoloniale. Mais ce faisant, Laurent Gbagbo s’attira l’adversité des héritiers d’Houphouët. Ces derniers enterreront la hache de guerre intrafamiliale après l’arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo le 26 octobre 2000 ; il s’attira aussi et surtout, les anathèmes de la France de Jacques Chirac, dont on sait qu’elle n’admet pas que son pré carré bascule dans le camp de la refondation socialiste.
Au regard de leur philosophie politique, les néolibéraux n’ont pas d’amis ; ce sont leurs intérêts qui priment, de sorte qu’avant, pendant la guerre froide, et après la chute du Mur de Berlin, ils se sont toujours montrés plus proches de l’argent que de l’Homme. Souvenons-nous, dans les tranchées de Verdun, Georges Clémenceau, « le Père de la victoire » de 1914 – 1918, disait des tirailleurs africains « qu’ils étaient en train de se libérer eux-mêmes en venant se battre avec nous, que dans le sang nous devenons frères, fils de la même civilisation et de la même idée … Les mots étaient tout petits à côté d’eux, de leur courage, de leur noblesse » ; après 1939 – 1945, le Général de Gaulle a tenu les mêmes propos élogieux à l’endroit des combattants africains morts pour la France. Mais n’oublions pas la tragédie de Thiaroye ni les événements d’Abengourou, de Dimbokro et de Treichville. N’oublions pas qu’il ne reste plus rien de la solidarité et de la fraternité franco-africaine d’antan ; n’oublions pas, non plus, que l’Europe a oublié que l’Afrique s’est battue avec elle pour la sortir du joug hitlérien et qu’en retour, elle se sent le devoir d’imposer aux fils des Anciens combattants africains - dont Laurent Gbagbo - la loi d’Hitler, au nom de ses intérêts bien compris.
Le CNRD qui a tout compris dès 2005, trouve, avec les pro-Gbagbo et les observateurs d’horizons divers, un lien de causalité entre le combat quarantenaire de Laurent Gbagbo et l’incroyable guerre à lui imposée par une coalition internationale de forces franco-onusiennes et de supplétifs de la CEDEAO. En effet, mettant à profit un scrutin présidentiel qui n’était qu’un piège ourdi par des connivences diplomatiques, les représentants du grand capital (fils ou petits-fils des frères d’armes de Clémenceau et de De Gaulle) se sont substitués aux institutions ivoiriennes pour proclamer des résultats fictifs et désigner vainqueur leur candidat, alors que le Conseil constitutionnel avait désigné Laurent Gbagbo vainqueur.
Pour vider cette controverse provoquée par les ingérences étrangères, Laurent Gbagbo a proposé le recomptage des voix comme cela fut le cas aux Etats-Unis en 2000, et comme l’ont proposé récemment François Fillon dans le cas des élections à l’UMP, et Raïla Odinga pour ce qui est de la présidentielle kenyane. Mais on le sait désormais, le Secrétaire Général Ban Ki Moon avait rejeté catégoriquement la proposition de Laurent Gbagbo, arguant que ce serait là « une grave injustice ». Arriva alors ce que la communauté internationale et le RHDP avaient planifié de longue date : le renversement de Laurent Gbagbo. Ce dernier se trouve donc en détention, loin des terres de ses ancêtres, parce qu’il a respecté la Constitution de son pays.
Oui, l’esprit malveillant a ceci de caractéristique qu’il donne toujours une apparence de légitimité à ses entreprises, même les plus injustifiables ; aussi le Conseil de sécurité a-t-il pondu, dans l’urgence, sa fameuse Résolution 1975 (30 mars 2011). Celle-ci accorda un droit d’ingérence à la France en vue d’une soi-disant protection des populations civiles, mais ce droit humanitaire se transforma aussitôt en droit de massacrer les pro-Gbagbo aux mains nues. C’est pourquoi le CNRD s’indigne de ce que la Chambre d’Accusation le considère comme « une plate-forme politique de groupes de jeunes violents ». Il est vrai que Me Altit, avocat principal de Laurent Gbagbo, a relevé les incohérences intellectuelles et juridiques de l’Accusation. Mais le CNRD tient à rappeler qu’il est né en réaction contre la formation du RHDP à Paris, en terre étrangère ; la finalité ultime du CNRD est la défense de la démocratie après le passage de la rébellion. Le CNRD est une volonté de résistance sans aucune arme. Il est le ralliement de toutes les forces ivoiriennes à la résistance, à l’image de ce qui se produisit en France lors de l’occupation nazie, mais à la seule différence que les adversaires de Vichy étaient armés et que les membres du CNRD ont résisté et continuent de résister les mains nues.
Si réclamer un minimum d’éthique en matière électorale en exigeant avec Laurent Gbagbo, le recomptage des voix, c’est faire preuve de violence, le CNRD s’honore d’être violent et demande dans le même temps à la CPI de poursuivre tous les leaders qui ont proposé récemment la même démarche que Laurent Gbagbo. Le CNRD n’avait aucune arme, il n’en avait nullement besoin, sa seule et unique force résidant dans sa capacité de dévoilement des injustices que l’ordre libéral impose à l’Afrique depuis les deux dernières guerres mondiales.
Le CNRD condamne par conséquent les propos de l’Accusation tendant à diaboliser et à banaliser une plate-forme de résistance politique face à une machine féroce et sanguinaire. Quelle que soit la décision des juges, le CNRD estime que la captivité de Laurent Gbagbo n’est pas la fin de Laurent Gbagbo encore moins, du gbagboisme. C’est que, le CNRD perçoit un cordon ombilical très solide entre le FPI et Laurent Gbagbo d’une part, entre celui-ci et les pro-Gbagbo à travers la Côte d’Ivoire, l’Afrique et le reste du Monde, d’autre part. Normal si l’on sait que les héros durent et que les leaders charismatiques, généreux et courageux d’Asie, d’Europe et d’Amérique ayant marqué leur époque, se survivent toujours dans les générations ultérieures. Que l’ONU et l’Occident se détrompent : Laurent Gbagbo-corps physique, est certes en captivité, là bas, au cœur de l’Europe parce qu’il s’est montré peu docile, mais Laurent Gbagbo-esprit et incarnation de la dignité africaine, plane et planera sur l’Afrique. Et plus sa captivité durera, plus les masses s’approprieront son idéal politique.
Le CNRD considère cet événement comme le plus révélateur en tant qu’il conforte la thèse des combattants de la liberté et de la dignité humaine, selon laquelle le capitalisme prospère là où il y a désunion, manque de solidarité et de vision prospective des choses.
Le CNRD félicite le FPI et toute la galaxie patriotique pour leur prise de position débarrassée de toute ambigüité depuis l’arrivée au pouvoir du RHDP, un régime totalitaire paradoxalement soutenu par les pays vainqueurs d’Hitler.
Le CNRD demande instamment au FPI et à ses alliés d’engager sans délai une vaste campagne de mobilisation de leurs nombreux militants et sympathisants, dans une perspective de revitalisation idéologique et de réarmement moral. En effet, le camp Gbagbo dispose d’un capital symbolique plus épais et plus déterminant, par comparaison avec le capital de ceux qui ont exigé et obtenu la recolonisation de la Côte d’Ivoire. Les pro-Gbagbo ne doivent jamais oublier que Laurent Gbagbo vient de remporter deux victoires : d’une part, une victoire éthique puisque la communauté internationale a refusé qu’on pose et qu’on réponde à la question : « Qui a gagné les élections ? » D’autre part, une victoire judiciaire vu le caractère scandaleux des éléments de preuve brandis contre Laurent Gbagbo : des images atroces en provenance du Kenya et fallacieusement attribuées à Laurent Gbagbo. Mais au-delà de ce montage grotesque qui n’honore ni la CPI ni ses initiateurs, ni l’Union Européenne, il y a le fait que la CPI consacre l’impunité dans la mesure où jusque-là, elle n’a poursuivi personne dans le camp Ouattara qui est le prolongement de la rébellion de septembre 2002. Comment peut-on prendre au sérieux, aujourd’hui et demain, une justice à sens unique qui blesse le bon sens sur la place publique ?
Au-delà des forces patriotiques originelles, le CNRD s’adresse à toute la Côte d’Ivoire, y compris aux militants RHDP ainsi qu’à l’Afrique tout entière. Les uns et les autres doivent rester jeunes en exploitant à fond une audience riche en enseignements.
Oui, restons jeunes au sens où l’entend le poète : « on ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années ; on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal. Vous êtes aussi jeune que votre foi ; aussi vieux que votre doute. Aussi jeune que votre confiance en vous-même ; aussi jeune que votre espoir ; aussi vieux que votre abattement ».
S’approprier l’idéal démocratique de Laurent Gbagbo, c’est vouloir rester jeune. Aux yeux du CNRD, Laurent Gbagbo est un moyen de juvénilisation de l’Afrique et du Tiers Monde. C’est pourquoi quelle que soit la décision des juges, il demeure un trésor d’énergie inépuisable, une mine d’or que ses adversaires prennent pour une mine de cuivre, par mauvaise foi.
Laurent Gbagbo et les pro-Gbagbo, les intellectuels de Gauche, d’ici et d’ailleurs ainsi que les observateurs épris de justice et de paix, peuvent triompher pour avoir remporté deux victoires sur deux.

Fait à Abidjan, le 11 Avril 2013

Pour le C.N.R.D
Président BERNARD BINLIN-DADIE

JOURNEE DE RASSEMBLEMENT
POUR LA RESISTANCE DEMOCRATIQUE
Vendredi 12 Avril 2013

Déclaration du C.N.R.D

Mesdames et Messieurs,
Chers amis amoureux défenseurs de la liberté et de la dignité humaine,
Le Congrès National de la Résistance pour la Démocratie (C.N.R.D) vous remercie d’avoir répondu à son appel. Que l’Eternel Dieu Créateur de l’Univers visible et invisible, de qui l’Homme tient sa liberté et sa dignité vous récompense lui même pour l’acte que vous posez en ce jour, en vous associant à cette journée de célébration de la résistance démocratique.
Le C.N.R.D vous demande de retenir que ce rassemblement n’a pas pour but de combattre des personnes ou des régimes, des organisations ou des institutions, en tant que tels, mais l’esprit qui les anime. Il s’agit de l’esprit de domination et de cupidité qui, pour assouvir ces desseins démoniaques, s’incarne dans des personnes humaines, les utilise à travers des institutions et organisations nationales ou internationales, étatiques ou privées. Cet esprit se manifeste par l’exploitation de l’homme par l’homme au mépris de la vie et de la dignité humaine, de la souveraineté des peuples et des nations.
C’est cet esprit qui a été combattu par les révolutions française, américaine et d’une manière générale par les peuples d’Occident.
C’est la victoire obtenue de ce combat qui a permis une redistribution plus équitable des richesses et un plus grand respect des Droits de l’Homme dans les pays aujourd’hui considérés comme civilisés, pays développés où il fait bon vivre.
C’est à ce combat que nous invite le Président Laurent GBAGBO, hélas souvent mal compris, même par ses proches.
Mais comment combattre cet esprit qui, ayant reculé avant-hier en Occident, hier en Asie, compte aujourd’hui s’installer durablement en Afrique, laquelle semble l’accepter en victime résignée avec la complicité de certains de ses fils ?
Mesdames et Messieurs, Chers amis amoureux et défenseurs de la liberté et de la dignité humaine, le C.N.R.D, vous convie ce jour à sonner la trompette du combat par vos chants, vos danses, vos paroles, afin de recueillir votre adhésion mentale. Et si vous êtes d’accord pour mener ce combat, vous devez vous munir de l’arme la plus redoutable du monde : l’Amour du prochain, et du bouclier le plus sûr : la soumission et l’obéissance au Dieu Créateur, immortel et unique détenteur de la puissance absolue.
En effet, si nous avons l’amour du prochain, jamais nous ne souscrirons à la résolution des problèmes par les armes ; car si nous aimons notre vie, nous ne devons pas ôter celle des autres ; si nous aimons les biens matériels, nous ne devons pas nous emparer de ceux des autres par des vols à mains armées ou non, par des braquages et autres procédés malveillants.
La soumission et l’obéissance à Dieu quant à elles, impliquent que l’on se reconnaisse créature, donc un être mortel, doté d’une puissance relative et temporelle.
Imaginons un instant, que Dieu le Créateur du monde laisse survenir une catastrophe naturelle sur les sites qui abritent les centrales des bombes atomiques ; elles vont naturellement exploser et tout anéantir. Pensons au sort tragique de ces pays qui se disent puissants parce que détenant des bombes atomiques !
C’est pourquoi, le C.N.R.D voudrait en ce jour, interpeller la conscience humaine universelle sur l’esprit d’hégémonie actuel des grandes puissances qui, selon la loi du plus fort, s’imposent par les armes aux pays faiblement armés, aliénant leur liberté et leur souveraineté. C’est ce qu’a vécu la Côte d’Ivoire depuis 2002, avec pour point culminant les évènements de 2011.
Le C.N.R.D demande particulièrement à la France, aux Etats Unis et à l’O.N.U de reconsidérer leur prise de position sur la situation présente de la Côte d’Ivoire de manière générale et en particulier sur le sort de Monsieur Laurent GBAGBO qui a été déféré sans raison valable à la C.P.I.
Nous n’avons pas d’armes à opposer aux grandes puissances, mais nous revendiquons et proclamons notre liberté et notre dignité malgré l’épée de Damoclès constamment brandie sur nos têtes ; car nous avons foi en la Justice de Dieu qui a crée tous les êtres humains libres et égaux.
Mesdames et Messieurs, Chers amis amoureux défenseurs de la liberté et de la dignité humaine, dans la foi et dans l’amour, répétons constamment et inlassablement en nos cœurs et autour de nous le chant de la liberté et de la dignité, que nous venons d’entonner ensemble en ce jour du Vendredi 12 Avril 2013.
Que Dieu nous bénisse ! Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !

Fait à Abidjan, le 12 Avril 2013

Pour le C.N.R.D
Président BERNARD BINLIN-DADIE

NB:
1* La liberté d’expression est au cœur de tout régime démocratique.
C’est seulement dans une assemblée, qu’elle qu’en soit la forme, que les facteurs qui fondent la personnalité humaine peuvent s’exprimer et s’épanouir. Porter atteinte à cette liberté, c’est anéantir tout système de gouvernement fondé sur la volonté populaire, c’est encourager le règne de l’arbitraire et affaiblir les valeurs démocratiques.
Comme les valeurs inhérentes à la liberté d’expression et à la liberté d’association, le droit d’élire et d’être élu apparaît comme l’une des principales caractéristiques de la démocratisation.

2* La démocratie se reconnaît à certains principes essentiels et à un ensemble d’institutions et de pratiques par lesquelles passe la réalisation de ces principes.
Son point de départ, comme celui des droits de l’homme, est la dignité de la personne.
La démocratie a aussi une orientation et une conception spécifique du citoyen, non seulement comme ayant des droits et des responsabilités, mais comme participant actif aux décisions collectives et aux politiques qui ont une incidence sur sa vie.
La démocratie a pour principes fondamentaux le droit du peuple d’influencer les décisions publiques et de contrôler les décideurs et l’obligation de traiter toutes les personnes avec le même respect et de leur attacher la même valeur dans la prise de ces décisions. C’est ce qu’on appelle en bref les principes du contrôle populaire et de l’égalité politique.

3* La démocratie exige certaines qualités de l’ensemble des citoyens.
Deux d’entre elles sont décisives :
- La capacité et la volonté de jouer un rôle dans les affaires de la collectivité locale ou nationale de la société en général, ou d’une partie de celle-ci et de se reconnaître dans une certaine mesure responsable d’elle.
- Le respect des droits des autres citoyens, la reconnaissance de leur égale dignité et de leur droit d’avoir une opinion, en particulier lorsqu’elle est dissidente.
Les principes démocratiques du contrôle populaire et de l’égalité politique ont donc nécessairement pour pendant un corps de citoyens actifs dans la vie publique et capables de tolérance.

4* La garantie des droits économiques, sociaux et culturels est-elle une condition nécessaire à la démocratie ?
Quelles que soient les stratégies appliquées en matière de développement économique, il faudrait considérer comme condition importante de la démocratie, une répartition des ressources de la société de telle sorte que tous aient le minimum requis pour exercer effectivement leur rôle de citoyen.

5* Le fondement de la démocratie est le droit de tous les adultes d’être partie prenante à la gestion de la chose publique. Ce droit doit être exercé par les citoyens dans des conditions d’égalité et dans le respect des opinions d’autrui.
Ce droit présuppose que sont garantis les droits et libertés d’expression, d’association et de réunion.
Aucun de ces droits ne peut être exercé en l’absence de liberté, de sécurité et de légalité. La démocratie est donc indissociable des droits et des libertés fondamentales de la personne et du respect des droits et liberté d’autrui.