ISAAC PIERRE BANGORET (ECRIVAIN): LA LOI SUR LE MARIAGE À LA LUMIÈRE DES ÉVANGILES

Le 06 décembre 2012 par Correspondance particulière - L'homme ivoirien n'est plus sous Alassane Ouattara le chef de famille, parce

Mme Bouabré accompagnant sa fille à la mairie.

Le 06 décembre 2012 par Correspondance particulière - L'homme ivoirien n'est plus sous Alassane Ouattara le chef de famille, parce

que la parité hommes femmes signifierait, pour ses partisans, l'exclusion de la figure
du chef. Une telle décision est en contradiction avec les saintes Écritures aussi bien
des musulmans que des chrétiens qui invitent, de manière explicite, les femmes à se
soumettre à leur mari. La mauvaise interprétation des Évangiles et les peines sévères
infligées aux midinettes ou aux femmes insoumises, telle que la lapidation ont fini
par jeter un discrédit sur la prédication des chefs religieux taxés de misogynes. Ces
lois sévères introduites par Moïse obligeaient en fait les Hommes à sortir de l'état de
nature, à mettre, par exemple, fin aux sacrifices humains offerts à leurs idoles. Avec
l'avènement de Jésus, nous sommes passés de l'ère de la Loi à l'ère de la grâce et de la
vérité, celle de la spiritualité. Le message de Jésus inaugura dans le monde politique
occidental, le concept d'égalité entre les hommes, de liberté, sans pour autant exclure
la figure du chef au sein de la famille, et à la tête des Nations de la terre. Le monde
musulman n'échappe pas à cette règle puisque nombreux sont les fidèles qui
dénoncent, de nos jours, les méfaits de la Charia dans un monde devenu désormais un
village global. Dans un tel contexte, seule une interprétation spirituelle de la Loi rend
universel le message divin, en dépassant les clivages religieux, ethniques, politiques.
Le projet du créateur est de construire un monde où chaque croyant, chaque citoyen,
serve, aime son prochain, au lieu de le dominer, de l'opprimer. Le principe moral,
spirituel sur lequel, il est possible de fonder une société fraternelle n'est donc ni
l'autorité, ni la domination mais l'humilité, le service; les plus forts se doivent d'aider,
de protéger les plus faibles. C'est au sein de la famille : l'église (la mosquée) primitive
que ce principe moral, spirituel est transmis progressivement à l'enfant par la mère,
celle qui guide ses premiers pas. Sans elle, sans les dons propres à sa nature, il est
impossible de bâtir une société harmonieuse. Les saintes Écritures nous révèlent que
le Mal, pour détruire les bases de la famille originelle, incita justement, dans le jardin
d'Éden, la femme, à désobéir à l'ordre originel établi par Dieu pour assumer le rôle du
chef, celui de Dieu (cf. Gn 3, 4). L'apôtre Paul nous dit au sujet de cet ordre originel:
«L'origine du Christ, c'est Dieu, l'origine de l'homme c'est le Christ, l'origine de la
femme, c'est l'homme» (cf. 1 Cor1, 3). Dieu a en fait autorité sur le Christ qui, à son
tour, a autorité sur l'homme et celui-ci sur la femme. L'homme reçoit donc au sein de
la famille une autorité qu'il tient de Dieu, et la femme une autorité sur les enfants
qu'elle tient de l'homme. L'apôtre souligne que cette autorité est naturelle parce que
l'homme ne « doit pas se couvrir la tête » ; il doit en effet assumer ses responsabilités
de chef, de protecteur des faibles (de la femme et de l'enfant) au sein de la famille,
tandis que la femme éducatrice se doit de vivre selon les dons naturels qu'elle a reçus.
C'est dans ce mystère que nous introduit la sainte famille où le chaste époux Joseph
chercha pour son épouse un toit où elle pouvait mettre au monde son divin fils. Il fut
averti en songe par Dieu et s'enfuit en Égypte avec Marie et l'enfant Jésus afin
d'échapper au roi Hérode. L'apôtre Paul, après avoir mis l'accent sur l'ordre originel
au sein de la famille, nous rappelle la parité hommes femmes, quand il écrit : «Aussi
bien, dans le Seigneur, la femme n'est pas autre que l'homme, et l'homme n'est pas
autre que la femme, car de même que la femme a été tirée de l'homme, ainsi l'homme
naît par la femme, et tout vient de Dieu» (1 Cor 11, 11). Sous Dieu, l'Autorité
suprême, l'homme et la femme jouissent des mêmes droits, puisqu'ils viennent tous de
Lui, ils ne jouent au sein de la famille que des rôles complémentaire : l'homme est le
protecteur, le garant de la Loi, et la femme, l'éducatrice, le modèle d'obéissance, le
premier repère des enfants. Un père qui guiderait les premiers pas de ses enfants, des
nourrissons, dans nos sociétés modernes, où la mère biologique n'assumerait pas son
rôle de mère sociale, ne le fera qu'au moyen des dons propres à la mère. Ces
exceptions à la règle ne peuvent bouleverser, pour autant, l'ordre originel
indispensable à la construction de toute société. Toute rébellion contre cet ordre jette
les bases de sociétés anarchiques, puisque les enfants ignoreront déjà au sein de leur
famille la notion d'autorité, de chef. Les défenseurs de la parité hommes femmes sont
en général soucieux d'exclure de la famille la figure du chef, afin d'inculquer
progressivement dans l'esprit de tous la notion du couple homosexuel capable de
fonder une «famille». Il est à ce titre utile d'inviter les sociologues à trouver une
définition plus large, correcte, de la famille, afin d'éviter toute confusion dans nos
esprits. La sainte famille que nous propose le Créateur, au début des Évangiles est
formée par Joseph, un père social. Jésus n'est pas le fils biologique de Joseph et de
Marie parce que nous sommes expressément invités par Dieu à avoir une conception
plus élevée de la famille qui ne peut être définie à partir d'une orientation sexuelle.
Une famille classique rassemble, en fait, deux personnes (un homme et une femme)
qui s'unissent, en général, par les liens du mariage, pour former un seul corps, une
seule chair, afin de partager les mêmes joies, les mêmes peines, les mêmes
espérances. Dieu se manifesta au début de son aventure spirituelle avec nous, au sein
de familles précises; celle d'Adam et Ève, d'Abraham et de Sara (stérile durant de
nombreuses années), puis de Joseph et de Marie; le couple chaste, parce qu'une
famille ne se fonde ni sur une orientation sexuelle, ni sur la capacité de procréer mais
plutôt sur le rôle joué par l'homme, (époux, et protecteur) et par la femme, (épouse, et
éducatrice) qui sont une seule chose. L'État est laïc et oeuvre dans le but de favoriser
la cohabitation pacifique entre tous les citoyens libres d'opérer leurs propres choix de
vie. Nous ne devons avoir aucune attitude hostile vis-à-vis des homosexuels, mais il
est opportun de dire au gouvernement d'Alassane Ouattara que toute loi se doit de
respecter la décision du peuple, dans sa majorité, comme en France. Il ne s'agit pas
d'imposer au peuple le choix d'une minorité qui rechercherait maladroitement le
soutien de l'opinion publique internationale. Toute loi se doit d'être sur mesure.
Exclure la figure du chef de famille, c'est proposer à la femme le fruit interdit qui
bouleverse l'ordre originel des choses et fait, à la longue, de l'époux un dominateur. Il
nous suffit d'observer les statistiques des divorces en Occident, pour s'en rendre
compte. Le législateur ivoirien se doit, avant tout, de protéger les ivoiriens dans leur
ensemble, en mettant fin aux discriminations ethniques, à l'excision des femmes. Les
pères polygames se doivent d'assumer leur rôle de chef de famille. Luttons pour les
droits des femmes qui croupissent dans les prisons pour des raisons politiques. Ce
sont, aujourd'hui, des priorités du peuple ivoiriens.

Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)