Initiative Ppte : Vers une grande désillusion

Publié le samedi 26 mai 2012 | Notre Voie - Si la Côte d’Ivoire atteint le point d’achèvement dans l’Initiative PPTE, il ne faudrait pas s’attendre à de ressources nouvelles. Les promesses du

Charles Diby Koffi, Patrick Achi, Nabo Clément et Michel Camdessus.

Publié le samedi 26 mai 2012 | Notre Voie - Si la Côte d’Ivoire atteint le point d’achèvement dans l’Initiative PPTE, il ne faudrait pas s’attendre à de ressources nouvelles. Les promesses du

gouvernement au corps social quant à la revalorisation des salaires après l’obtention du point d’achèvement passent donc pour être douteuses, voire fallacieuses. C’est l’une des vérités du représentant-résident du Fmi en Côte d’Ivoire, Wayne Camard, à l’occasion du lancement des perspectives économiques régionales et- de l’Uemoa et la présentation de l`allègement de la dette PPTE pour la Côte d`Ivoire. La cérémonie a eu lieu, le jeudi 24 mai dernier, au complexe Crrae-Umoa, au Plateau. On a en mémoire les promesses faites aux enseignants et aux médecins. On n’oublie pas aussi celles faites aux populations par le Premier ministre Ahoussou Kouadio lors d’une certaine visite dans des marchés. Pour lui, les autorités ivoiriennes devraient être très prudentes dans la gestion des finances publiques en ce sens que le point d‘achèvement n’est qu’une régularisation des comptes. Cela va permettre au pays de s’endetter modérément grâce au retour à la confiance.
Wayne Camard a également indiqué que ce sont 5 milliards de dollars qui seront annulés sur le stock de 12,5 milliards de dollars (soit 2500 milliards FCFA sur 6250 milliards FCFA). Les dettes post-butoir n’étant pas prises en compte, il a expliqué que le service de la dette ivoirienne sera élevé, surtout, du fait des prêts octroyés à l’Etat par l`Agence française de développement (AFD) : « Après le point de décision, il y a eu plusieurs annulations de dette. Il faut s’attendre à 200 milliards FCFA du service de la dette pour l’année prochaine. L’endettement de la Côte d’Ivoire sera de 30% du Pib ».
Le représentant-résident du Fmi a aussi émis des réserves sur le taux de croissance de 8% que les autorités ivoiriennes annoncent pour cette année. Pour lui, il faut plutôt tabler sur un taux de 6%. Mais, a nuancé le directeur adjoint du département Afrique au Fmi, Roger Nord, « le maintien de politiques économiques saines et la poursuite de la réconciliation nationale seront importants pour réaliser ces prévisions ».
Le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, a reconnu la nécessité de la rencontre pour la Côte d’Ivoire vu qu’il s’agit d’ « une base de projection permettant aux acteurs de la vie économique de conforter leurs hypothèses sur le futur ». Il a également rappelé que le point d’achèvement n’est pas une fin mais un début. « « L’atteinte du point d’achèvement exige une bonne capacité opérationnelle de notre administration, l’efficacité dans l’action, l’anticipation ainsi qu’une vision de long terme sur les grandes problématiques de gestion économiques et financières. Le Fmi nous aide. Ce que nous pouvons faire, nous le faisons, ce que nous ne pouvons pas faire, nous ne le faisons pas. L’atteinte du point d’achèvement n’est pas une finalité. Nous devons plutôt améliorer notre organisation et nos modes de gestion, pour tirer le meilleur profit de la réduction du poids de la dette sur les finances publiques. Il faut arrêter de racketter et de voler », a-t-il déclaré. Pour répondre aux préoccupations des représentants du Fmi, il a rappelé la création du Comité national de la dette publique qui va analyser tous les contours de l’endettement extérieur.

J-S Lia