Il avait promis 200 000 emplois par an: Ouattara a jeté 200.000 travailleurs à la rue
Le 15 février 2012 par Notre voie - «Un million d’emplois en cinq ans, soit 200.000 emplois par an». C’est ce qu’Alassane Dramane Ouattara, alors candidat du Rdr à l’élection présidentielle de
Le 15 février 2012 par Notre voie - «Un million d’emplois en cinq ans, soit 200.000 emplois par an». C’est ce qu’Alassane Dramane Ouattara, alors candidat du Rdr à l’élection présidentielle de
novembre 2010, a promis aux Ivoiriens lors de la campagne pour la présidentielle de novembre 2010. «Ne donne pas ta voix au chômage», mentionnaient certains panneaux publicitaires du candidat Ouattara. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, dit l’adage. Depuis son «bombardement» (au figuré comme au propre) à la tête de la Côte d’Ivoire en avril 2011 par une coalition internationale, le nouvel homme fort d’Abidjan a rangé ses promesses électorales aux oubliettes. Pour laisser apparaître sa vraie nature. Celle du «père des licenciements» comme ce fut le cas de 1990 à 1993 lorsqu’il était Premier ministre d’un Houphouët-Boigny souffrant. Depuis avril 2011, le régime Ouattara ne procède qu’à des licenciements tout azimut. Ce sont entre 150 à 200.000 emplois qui ont été détruits, par exemple, en 5 mois sous le nouveau régime. Exactement, le nombre d’emplois que Ouattara avait promis de créer, chaque année.
Selon l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci), centrale syndicale proche du pouvoir Ouattara, il s’agit de 80.000 emplois qui ont été détruits depuis avril 2011. Le président de la Chambre de commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon, parle, pour sa part, de 120.000 emplois détruits. Quant au patronat ivoirien présidé par Jean Kacou Diagou, il a annoncé une perte, pour toutes les entreprises de droit ivoirien, d’environ 1000 milliards fcfa. Plus de 400 Pme et Pmi installées dans notre pays ont déclaré faillite. S’agissant des licenciements, l’on peut citer notamment ceux survenus à la Présidence de la République où plus de 1300 employés ont été mis à la porte. Il y a la Radio télévision Ivoirienne (Rti) où 322 agents sont dans un congé technique qui, selon des sources crédibles, aboutira à un licenciement. Ce sont au total, 600 agents qui sont concernés par cette mesure grandement impopulaire. En attendant, le directeur général de la Rti, Aka Sayé Lazare, appelle, sans succès, les agents à opter pour «un départ volontaire» et «une retraite anticipée». La destruction de commerces informels et d’habitats précaires dans le cadre de «l’Opération pays propre» lancé par le régime Ouattara a aussi causé de nombreuses pertes d’emplois. Avec autant de sans-abri enregistrés. A la Sotra, 900 agents ont été mis au chômage technique le lundi 6 février dernier. La mesure touchera, a-t-on appris, 1200 agents.
Des licenciements aux allures de règlement de compte
La curieuse politique de licenciement massif d’agents entreprise par le nouveau directeur général du Port autonome d’Abidjan (Paa), Sié Hien, nommé par le régime Ouattara, n’est rien d’autre qu’une chasse aux sorcières soutiennent de nombreux employés du Paa. Puisque, disent-ils, la majorité des licenciés sont soient soupçonnés d’être proches de l’ex-Dg, Marcel Gossio et de l’ancien régime, soient ressortissants de l’Ouest ou des autres régions hormis le nord. Une première vague de 125 agents du Port autonome d’Abidjan a été purement et simplement mise à la porte par le nouveau Dg qui a évoqué le motif économique pour justifier sa décision. Auparavant, le directeur général par intérim avait initié un projet de révision des diplômes de tous les agents du Paa. Ce projet a eu pour résultat, le départ en septembre 2011, de 10 agents pour motif de «faux diplômes». Le nouveau Dg du Paa s’est tout simplement débarrassé des agents originaires en majorité du Sud, du Centre et de l’Ouest. Des agents embauchés depuis 1997, c’est-à-dire sous l’ère de feu Jean Michel Moulod, ont été licenciés. Alors qu’il parle d’effectif pléthorique induisant d’énormes charges, Sié Hien a embauché 57 personnes entre septembre et décembre derniers, c’est-à-dire pendant qu’il licenciait d’autres agents. Tous les agents nouvellement recrutés sont, dit-on, soit des militants du Rdr, soit des ressortissants du nord. Au moment où le Dg du Port autonome d’Abidjan licenciait les 125 agents, le 5 janvier dernier, il avait déjà recruté, dit-on, 25 cadres pour des salaires exorbitants.
Les délégués du personnel dénoncent la gouvernance de Hien Sié : «ce que nous ne comprenons pas, c’est qu’en pleine crise, le Port autonome a supporté le salaire des 1800 agents. Même lorsqu’il y a eu l’embargo, les salaires ont été payés. Aujourd’hui, le port n’est plus sous embargo et c’est en ce moment que l’on réduit le personnel. Il faut noter que dès sa prise de fonction, Hien Sié a renvoyé 110 agents ayant un Contrat à durée déterminée (Cdd). 75 autres agents en Contrat à durée indéterminée (CDI) sont allés par la suite au chômage. Il y a eu également, les fonctionnaires détachés au Port qui sont retournés dans leurs ministères respectifs, sans compter les abandons de postes. Nous ne comprenons pas que le personnel soit considérablement réduit». Avant d’ajouter que le nouveau Dg verse un salaire à des stagiaires. Ce qui paraît curieux, selon un délégué du personnel. «Le port autonome n’a jamais payé ses stagiaires. Quelque chose cloche donc», précise-t-il. La vague de licenciement au Paa ne va pas s’arrêter au niveau des 120 agents mis à la porte. Une liste de 175 autres agents est en train d’être établie. Ceux-ci devaient recevoir leurs lettres de licenciement, le 6 février. Aujourd’hui, le nombre de chômeurs (licenciements et pertes d’emplois) causé par le pouvoir Ouattara est estimé à plus de 200.000 personnes. Cela en 10 mois d’exercice du pouvoir.
Djè Abel