HYPOTHÉTIQUE PAIX: La Côte d'Ivoire a repris sa danse macabre. Et le pays joue encore avec le feu
Par Ivoirebusiness- HYPOTHÉTIQUE PAIX. La Côte d'Ivoire a repris sa danse macabre. Et le pays joue encore avec le feu.
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Personne n'a oublié, en effet, qu'en raison de la rigueur de la loi, qui invalidait, en 2000, la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle d'octobre et aux législatives de décembre, le pays a connu de graves troubles.
A cet effet, le quotidien Le Patriote titrait à sa Une, le 4 décembre 2000: "Trop, c'est trop." Et sous une carte de la Côte d'Ivoire coupée en deux d'est à l'ouest, le journal écrivait: "La Côte d'Ivoire au bord de la sécession."
Et, après le fiasco du "coup de la Mercédes noire" en janvier 2001, le pays a été confronté à une rébellion armée, à partir de septembre 2002. Objectif atteint, faire d'Alassane Ouattara "candidat à titre exceptionnel" à la présidentielle de 2010 et le placer ainsi au-dessus de la loi pour le retour de la paix.
Nous sommes en 2023 et cette hypothétique paix n'est toujours pas, comme le recommandait Houphouët-Boigny aux Ivoiriens, un comportement. C'est un vain mot dans un pays où, à l'issue de la signature, le 3 mai 2023, de l'accord de partenariat entre le RHDP (parti au pouvoir) et le FPI (opposition), il y aurait deux camps: celui de la paix et celui des revanchards.
C'est dans cette atmosphère de ni-paix ni-guerre que Le Patriote de ce mardi 16 mai 2023 est revenu à la charge. Ce quotidien, qui en appelait hier à l'insurrection pour violer la loi, milite aujourd'hui pour la légalité et l'observation rigoureuse des textes.
Condamné par contumace, le 29 octobre 2019, à 20 ans de prison ferme à Abidjan alors qu'il était en procès à la CPI, Laurent Gbagbo a aussi perdu ses droits civiques pour dix ans dans un procès en sorcellerie.
La BCEAO, que l'accusation prétend avoir été braquée, n'a jamais porté elle-même plainte. Par écrit, elle a même fait connaître qu'elle n'a subi aucun préjudice, selon Philippe Dacoury-Tabley, ancien gouverneur de la Banque.
Dénonçant une décision politique, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) désavouait, le 25 septembre 2020, la justice ivoirienne.
Elle ordonnait ainsi à l'État ivoirien de "prendre toutes mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant le réquerant (Gbagbo) de s'enregistrer sur la liste électorale."
L'État a fait la sourde oreille. Il est resté ferme sur sa position qu'il maintient. Et Gbagbo est paria politique: ni électeur ni éligible.
F. M. Bally