Hommage aux fds tues depuis le 28 novembre 2010 - Grande émotion hier à l’Etat-major -Gal Mangou : « On nous tuera certes, mais on ne nous déshonorera pas »

Publié le samedi 5 février 2011 | L'Inter -32 cercueils exposés à la place d’armes de l’Etat-major des armées de Côte d’Ivoire. Une musique funèbre lourde lâchée par la musique de la

Général Philippe Mangou, Chef d'Etat-major des FDS.

Publié le samedi 5 février 2011 | L'Inter -32 cercueils exposés à la place d’armes de l’Etat-major des armées de Côte d’Ivoire. Une musique funèbre lourde lâchée par la musique de la

Garde républicaine pour annoncer la procession d’éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) portant sur leurs épaules, les cercueils de leurs frères d’armes tombés au champ d’honneur, depuis le déclenchement de la crise postélectorale. Hier vendredi 4 février 2011, à la place d’armes du camp Galliéni, c’était la tristesse. L'atmosphère était lourde, meublée de cris et de pleurs qui venaient par moments briser le silence de deuil qu'imposait cette mythique place d’armes. Toute la République était présente. Le président Laurent Gbagbo, les grands commandements des FDS, le Premier ministre Aké N’gbo et son gouvernement, la Première Dame Simone Ehivet Gbagbo, sont tous venus rendre hommage à ces fils de la Côte d’Ivoire tués en mission commandée de maintien de l’ordre dans des quartiers d’Abidjan notamment à Abobo et à l’intérieur du pays, au cours des manifestations organisées par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Au total, 32 policiers, militaires, gendarmes et Eaux et forêts ont perdu la vie. La nation ivoirienne a rendu hommage hier à ses soldats. Le drapeau de l’Etat même était frappé d’un ruban noir, synonyme de deuil. Les soldats tués ont été élevés chacun, au grade supérieur, et décorés par les ministres de tutelle au nom du président Laurent Gbagbo, qui a coulé des larmes. Une ambiance tendue, insupportable. Neuf détachements des FANCI ont défilé à la fin de la cérémonie pour dire adieux aux frères d’armes disparus. Une seule allocution, celle du chef d’Etat-major des armées, le Général de corps d’armée Philippe Mangou, a meublé cette cérémonie funèbre. « Quand le devoir les a appelés, ils se sont alors spontanément dressés contre l’imposture qui menaçait la vie de la nation. On nous tuera lâchement certes, mais on ne nous déshonorera pas ni ne tuera en nous la volonté et l’engagement de défendre notre pays jusqu’au sacrifice suprême », a affirmé le Gal Mangou, la voix étreinte par la douleur. Il a déclaré que le pays restera debout et sera plus fort. Cet « adieu déchirant », les FDS et le président Laurent Gbagbo ont voulu le rendre aux disparus, qui ont refusé « de confondre l’honneur et les honneurs, servir et se servir », a soutenu le chef d’Etat-major des armées ivoiriennes, ajoutant que leur mort restera un modèle d’engagement face au péril de la patrie. « Que le don de vos vies pour la patrie sonne, pour vos frères d’armes, comme un autre appel à ne jamais baisser la garde, en aucune circonstance, afin que la République unie et indivisible de Côte d’Ivoire reste toujours debout ! », a assené le Gal Mangou. Les 32 familles meurtries par la perte de leurs enfants, ont reçu du chef de l’Etat la somme de 160 millions de francs CFA à raison de 5 millions de francs CFA par famille. Les noms des 32 FDS tombés devant l’ennemi ont été gravés au Mémorial des intrépides, situé à la place d’armes de l’Etat-major. « La nation authentique », note le général Mangou, a reconnu le mérite de ses hommes décédés au front et par la main du chef de l’Etat, une gerbe de fleurs a été déposée au mémorial. Le drapeau de la nation, les cercueils des défunts et les nouvelles insignes des soldats promus à titre posthume ont été remis aux différentes familles.
Hervé KPODION
attjoseph@yahoo.fr