"Histoire politique de la Côte d'Ivoire": "Hommage appuyé au progressiste "Adrien Dignan Bailly"(Sfio)! (Acte1)

Le 07 décembre 2011 par IVOIREBUSINESS - Avant la fin de la deuxième guerre mondiale, un intellectuel d'ethnie "bété", originaire de la ville de "Gagnoa" dans le centre-ouest de la Côte d'ivoire

Adrien Dignan Bailly.

Le 07 décembre 2011 par IVOIREBUSINESS - Avant la fin de la deuxième guerre mondiale, un intellectuel d'ethnie "bété", originaire de la ville de "Gagnoa" dans le centre-ouest de la Côte d'ivoire

rentre au bercail après de brillantes études en communication: journaliste publiciste de son état, "Adrien Dignan Bailly" de conviction politique de gauche, intègre la branche ivoirienne de la (Sfio) dirigée à l'époque par des européens, alors que son adversaire politique direct le (Saa)(syndicat agricole africain) avec à sa tête "Félix Houphouët Boigny", semble avoir le vent en poupe dans le centre-ouest! Les raisons sont évidentes, car liées au contexte historique des travaux forcés qui font partie des manipulations éhontées du joug colonial!"Houphouët" devient donc populaire dans le centre-ouest, fort de sa rhétorique anti coloniale, ce qui fait de lui le potentiel défenseur des populations du centre-ouest à cette époque...De ce fait, il s'oppose farouchement politiquement à leur frère de région "Adrien "Dignan Bailly"! Ainsi, le discours "d'Houphouët" aux relents populistes, mais réaliste fait de lui déjà le candidat potentiel des populations du centre-ouest. Voici résumé le slogan politique "d'HOUPHOUET Boigny" dans ce contexte sensible des années 50:"Votre frère "Dignan Bailly" collabore avec les occidentaux; il est de leur parti politique, le parti des blancs colons, vos exploiteurs à travers les travaux forcés....Moi dès que je serai élu, tous les colons de ce pays, prendront le lendemain leur dernier bateau en partance pour la France...Ceux qui resteront ici, les pieds noirs seront vos esclaves... (ACTE 2):A la fin de la deuxième guerre mondiale précisément le (21 octobre 1945), la population de "Gagnoa" accorde ses suffrages au candidat du syndicat agricole(Saa), "Félix Houphouët Boigny", et la ville de "Gagnoa" devint dans une certaine mesure un des bastions du (SAA)!Pour l'infortuné "Adrien Dignan Bailly"(SFIO), il a été trahi par ses pères sur la terre de ses ancêtres (Gagnoa)...Pis, il sera quasiment humilié à "Gagnoa" par certains militants zélés du (SAA):Ce sont les signes de la tribulation politique de l'homme de gauche "Dignan Bailly"...Pour certains observateurs politiques, le pays "Bété" avait déjà commencé à s'abreuver à la source des valeurs démocratiques très tôt, en abandonnant un des leurs, pour apporter son suffrage à "Houphouët", venu du centre de la Côte d'ivoire...(Acte3):Notons qu'en 1960, lors de la proclamation de l'indépendance de la Côte d'ivoire, "Dignan Bailly" qui demeura digne politiquement auparavant, en refusant de s'allier à "Houphouët", malgré l'appel du pied politique de ce dernier, fut contraint en définitive de faire une allégeance de façade à l'indépendance de la patrie indépendante! Quelques semaines plustard, c'est le comble de la frustration politique, lorsque l'homme de gauche "Dignan Bailly" se désavoue sous la pression politique "d'Houphouët", en demandant pardon officiellement à "Houphouët Boigny", devenu premier président de la république de Côte d'ivoire indépendante: Devant un parterre de députés ivoiriens, nommés par le nouveau président ivoirien, qui venait ainsi de poser les jalons du parti unique en Côte d'ivoire dans le soleil des indépendances africaines! La ville de "Gagnoa" est désormais dans le collimateur du nouveau régime, car considéré à dessein comme un milieu d'opinion très sensible et une bombe à retardement....Ainsi, "Houphouët", instruit des évènements de 1957 à "Gagnoa", nomme stratégiquement son cousin "Léon Konan KOFFI", préfet de la région de "Gagnoa" en 1965, après avoir rappelé auprès de lui à la direction de son cabinet, "Guy Nairay"(français d'origine guadeloupéenne, ancien commandant du cercle de "Gagnoa", qui avait farouchement combattu "Dignan Bailly" dans les années 50.Frappé d'ostracisme politique dans le soleil de l'indépendance ivoirienne, "Adrien Dignan Bailly" est décédé le (6 Août 1969) dans un quartier populaire précaire à Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire. La mort sociale de l'homme de gauche, délaissé par les siens,(sa tribu Bété), avait précédé sa mort politique et biologique...

Yves T Bouazo