Hamed Bakayoko sur “France 24” : “L`enjeu était d`organiser un scrutin apaisé”
Publié le lundi 12 décembre 2011 | Le Patriote - Hamed Bakayoko, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, a mis fin au débat. Pour lui, l'enjeu du scrutin, loin d'être celui du taux de participation, était
plutôt dans la capacité du gouvernement d'organiser une élection apaisée, sans incident et, par-dessus tout libre et transparente. Un pari qui, de l'avis du ministre, semble avoir été gagné. Il a affirmé hier, sur les antennes de France 24
France 24 : pouvez-vous, monsieur le ministre, donner en exclusivité le taux de participation à France 24 ?
Publié le lundi 12 décembre 2011 | Le Patriote - Hamed Bakayoko, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, a mis fin au débat. Pour lui, l'enjeu du scrutin, loin d'être celui du taux de participation, était
plutôt dans la capacité du gouvernement d'organiser une élection apaisée, sans incident et, par-dessus tout libre et transparente. Un pari qui, de l'avis du ministre, semble avoir été gagné. Il a affirmé hier, sur les antennes de France 24
France 24 : pouvez-vous, monsieur le ministre, donner en exclusivité le taux de participation à France 24 ?
Hamed Bakayoko : Non, malheureusement les dépouillements sont en cours. On ne peut donc pas donner les chiffres du taux de participation. Mais je voudrais juste réagir aux propos de monsieur Oudin (conseiller spécial de l'ancien président Laurent Gbagbo, intervenu auparavant sur la même chaine, ndlr), que j'ai trouvé très méprisants pour tous les efforts que les Ivoiriens font pour retrouver le chemin de la paix. Il me fait penser à cette nouvelle race de mercenaires aux cols blancs - et souvent à la peau blanche -, qui viennent flirter sur les contradictions en Afrique pour se faire un peu d'argent. Je pense qu'il dit des choses qui n'ont rien à avoir avec la réalité des Ivoiriens. Aujourd'hui, il y a eu élection.
L'enjeu de cette élection n'était pas le taux de participation, c'était d'abord d'organiser une élection apaisée. Cette élection s'est tenue dans le calme. Vous parliez de cinq morts. Il ne s'agit pas de cinq morts liés à l'élection. Il s'agit de trois morts par accident de manipulation d'une roquette, qui n'était pas liée à une élection, il y a eu un autre mort, qui était un candidat qui a été brûlé. Il n'y a eu en réalité qu'un seul mort suite à des échauffourées liées aux élections. Ce que je veux dire, c'est nous nous sommes très heureux que cette élection, après plusieurs années, se soit déroulée dans la paix. C'est vrai, il n'y a pas eu une grande affluence. Mais ce n'est pas un évènement propre à la Côte d'Ivoire. En général, on sait très bien que l'élection législative ne motive pas autant que la présidentielle. Surtout que les populations, dans certaines zones, n'y voient pas le même enjeu. Je voudrais vous faire remarquer un dernier point par rapport aux propos de M. Oudin : M. Gbagbo a gouverné avec une assemblée nationale qui a été élue avec un taux de participation de 32%, pas plus.
F24 : pour autant, quelle sera la légitimité des résultats sans la participation du FPI de l'ex-Président Gbagbo ?
HB : Nous aussi nous avons boycotté les législatives de 2000. La légitimité sera pleine.
Parce que la légitimité de vient pas de la participation du FPI. Elle vient du fait que d'abord sur 255 postes, il y a plus de 1000 candidatures. Ces élections sont donc inclusives. Il y a eu une grande participation. Il y a eu des menaces de certaines personnes. Malgré cela les indépendants FPI sont restés dans la course, les partis de la mouvance de Laurent Gbagbo sont restés dans la course. Le pouvoir n'a empêché personne de voter, pas plus qu'il n'a rejeté de candidature. C'est une élection inclusive. Ensuite, elle est transparente. Elle s'est déroulée dans le calme. Tout le monde a eu accès à la télévision. Voilà ce qui crée la légitimité d'un scrutin.
F24 : Comment garantissez-vous la transparence de cette élection?
HB : Nous avons des observateurs venus de partout. Nous avons l'ONU, la CEDEAO.
Tout le monde est en Côte d'Ivoire. On n'a empêché personne de voter. La sécurisation est un succès. Il n'y a eu aucune agressivité. Chacun a effectué son vote tranquillement. C'est cela la légitimité. Vous savez, c'est moi qui conduis les négociations avec les partisans de M. Gbagbo. Nous avons fait toute sorte de concessions. Mais ils s'exigeaient qu'on oublie les 3000 morts et qu'on libère M. Gbagbo avant d'aller à l'élection. Comment accepter qu'on insulte ainsi la justice de notre pays ? Nous allons continuer les négociations, mais la construction de la Côte d'Ivoire ne peut pas se faire au bon vouloir du FPI.
TL