GHANA: Les 4 vérités de Damana Pickass « Soro et Hambak se guettent… »
Le 20 mars 2013 par LG INFO - Les 4 vérités de Damana Pickass.
Votre réaction après l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges contre le Président Laurent Gbagbo…
J’ai vécu personnellement toute la crise ivoirienne en tant qu’acteur. Je sais la vérité et toute la vérité sur l’innocence du Président Laurent Gbagbo. Ainsi pour moi l’intérêt de cette audience visait à informer les opinions publiques africaines et non africaines sur ce que nous savions déjà. Et Dieu merci, à la faveur de ce procès tout le monde a compris que le Président Laurent Gbagbo ne méritait même pas de se trouver, ne serait-ce qu’en garde à vue pour les crimes qu’on lui reproche ! Mais, comme la Cpi a ses raisons que la raison ignore, c’est le Président Laurent Gbagbo qui est dans le box des accusés. Paradoxalement. Quand des individus dont la culpabilité ne fait l’ombre d’aucun doute, se pavanent de façon grotesque à Abidjan. C’est la justice à l’ envers. Mais maintenant toute l’opinion internationale suit et
attend le verdict. C’est donc plus un procès de la Cpi, de sa crédibilité, de sa capacité à dire le droit. La réponse à ces préoccupations se trouve dans le verdict de cette audience.
Avez-vous été convaincu par les preuves de l’accusation ?
Non, pas du tout. L’accusation accuse sans convictions. En aucun moment dans ce procès je n’ai senti le Président Laurent Gbagbo en difficulté face à l’accusation. Et ce n’est pas fortuit si dès l’entame des débats, la procureure Bensouda a jeté l’éponge, elle qui a été ridiculisée et humiliée, après s’être prévalue pour étayer ses
accusations d’une image dont le théâtre du déroulement s’avérait être le Kenya. Cela démontre la légèreté et la vacuité des accusations. Et Mme Fatou Bensouda ne voulait pas se discréditer davantage. Elle a choisi une solution humiliante, mais sage : l’abandon pur et simple. Comment a-t-on pu soutenir des accusations en s’appuyant exclusivement sur des ramassis d’articles de journaux proches du Rhdp ? Tout un tissu de mensonge cousu de fil blanc sur un tissu noir. C’était trop grossier pour prospérer. L’accusation a sous-estimé la médiatisation et le grand intérêt que ce procès a suscité. Et pourtant, il s’agissait d’un
certain Laurent Gbagbo. Ils sont pris à leur propre piège.
Pensez-vous qu’avec ces preuves, on peut arriver à un procès ?
Je pense que tout le monde a intérêt qu’on s’arrête là pour cette affaire. C’est une perte de temps que d’aller à un procès. En tout cas, si la Cpi veut dire le droit et rien que le droit, on s’arrêtera là. Mais comme vous le savez, à la Cpi et particulièrement dans l’affaire Fatou Bensouda contre le Président Laurent Gbagbo depuis le début, la politique est entrée par la porte dans la salle d’audience et donc le droit à évidement fui par les fenêtres. Si bien que psychologiquement on s’apprête à toutes les éventualités. Sachez que dans le dossier ivoirien, plus rien ne nous surprendra dorénavant. Nous sommes dans la justice internationale des vainqueurs, piètre représentation de la justice des vainqueurs pratiquée au plan national. Tout est donc très clair.
Que dites-vous des avocats
de la défense ?
Ils ont été tous formidables ; Maitre Altit et son équipe ont fait un travail de recherche élaboré et très remarquable. C’était très professionnel. Et la prestation du Président Laurent Gbagbo… Permettez-moi de préciser qu’on était à un procès et ce n’était pas trop le rendez-vous du Président Laurent Gbagbo. Mais plutôt celui de ses avocats qui fixent le cadre général de la défense. A partir de cet instant, je pense que le Président était canalisé et a très peu parlé. Mais son intervention était dense et très instructive. Sa leçon de la démocratie et de ses implications à savoir le respect des lois et des institutions
chargées de dire le droit, a touché les sensibilités.
D’aucuns disent qu’il a pris de court partenaires et adversaires.
Moi personnellement, il ne m’a pas pris de court. J’ai été une fois de plus fier d’être avec cet homme et derrière lui dans ce noble combat.
Comment voyez-vous la suite ?
Je viens de vous dire que plus rien ne me surprendra. J’envisage même le scenario catastrophe, mais le combat continuera. D’aucuns pensent qu’un procès et une éventuelle condamnation entameront notre détermination et mobilisation pour notre leader charismatique. Je leur rappelle simplement que Mandela a fait 27 ans de prison, mais l’Anc et les Sud-Africains n’ont jamais renoncé à la lutte contre le racisme, qu’ils ont fini par vaincre. Eh bien, nous ferons montre de la même détermination si
le pire devrait arriver. Mais qu’ils sachent que c’est toute la Côte d’Ivoire qui va en pâtir. Et ce serait vraiment dommageable. Ce pays n’allait déjà plus
bien depuis la déportation du Président Laurent Gbagbo, qu’en sera-t-il s’il est condamné ?
Après l’audience de confirmation ou infirmation, on parle plus de procès politique que juridique…
Il serait malhonnête d’affirmer qu’il n’y a pas une forte odeur de politique dans ce procès. J’en veux pour preuve les démarches suspectes du procureur Ocampo, ses rencontres avec Nicolas Sarkozy, puis avec Monsieur Alassane Ouattara juste avant la déportation du Président Laurent Gbagbo dans un avion estampillé République de Côte d’Ivoire. C’est un procès politique.
Pensez-vous qu’il peut s’en sortir ?
Pour être sincère, j’y pense moins, mais cela pourrait arriver. Ce serait une surprise et une très belle surprise que nous applaudirons des deux mains. Ce serait une décision juste et salvatrice pour la Côte d’Ivoire entière, y compris pour les pro Ouattara raisonnables. Qui sont de plus en plus nombreux. Ce serait extraordinaire pour tout le monde et la réconciliation nationale ne pourra que mieux se porter. S’engager avec plus de sérénité, de franchise et on aboutira certainement à un compromis dynamique pour la Côte d’Ivoire. Sur le bon sens, car il ne faut pas désespérer des êtres humains malgré tout.
La Cpi vient d’abandonner les poursuites contre le co-auteur du nouveau Président Kenya…
La Cpi doit aller plus loin en abandonnant les poursuites contre le tout nouveau Président Kenyan pour ramener la sérénité totalement au Kenya. Au-delà d’Uhuru Kenyetta , la Cpi doit cesser d’emmerder les chefs d’Etat africains, annuler les poursuites contre Omar Béchir du Soudan et laisser l’Afrique tranquille. Car c’est de plus en plus insupportable que les Africains soient la plupart du temps les seuls justiciables devant cette cour. Alors que dans bien de crises notamment en Côte d’Ivoire, en Syrie, en Irak, en Lybie, des Occidentaux et leurs dirigeants méritent de passer devant la Cpi.
Raila Odinga après sa défaite à la présidentielle kenyane demande le recomptage des voix…
Ils vont tous payer, tous autant qu’ils sont, qui ont trempé dans le complot contre le Président Laurent Gbagbo et la Côte d’Ivoire. Cela renforce la stature internationale du Président Laurent Gbagbo. Après l’Ump, c’est autour de Raila Odinga de donner raison au Président Laurent Gbagbo. Les grands hommes n’ont-ils pas tort d’avoir très tôt raison ? Le Président Laurent Gbagbo deviendra une référence mondiale, le mythe Gbagbo est en marche. Il invite ses militants au calme et vient de saisir la cour suprême… Toute chose qu’il aurait dû conseiller à Monsieur Ouattara et au Rdr, mais bon enfin…si la vie des kenyans peut être
épargnée à partir de l’expérience regrettable des Ivoiriens, c’est tant mieux.
Des Ivoiriens se disent surpris par cette réaction d’Odinga qui en Côte d’ivoire était pour une option militaire…
Les Ivoiriens ont raison. Sur la Côte d’Ivoire, ils avaient tous perdu la tête. Il se murmure qu’après Bl
Il se murmure qu’après Blé Goudé, Abéhi et Dibopieu, Damana Adia Pickass, président de la Coalition des patriotes ivoiriens en exil. vous êtes la prochaine cible du régime d’Abidjan…
Depuis que j’ai mis fin à la forfaiture à la Cei et révélé le coup d’Etat électoral, je suis dans le collimateur de ce régime. N’oubliez pas qu’ils ont tenté de m’assassiner en attaquant mon domicile à l’arme lourde, donc la traque contre moi date de longtemps.
Revenons au plan strictement intérieur, quels sentiments vous inspire l’annulation du meeting de la Jfpi ?
Du dégoût. Je suis dégoûté par la réaction du régime face aux libertés publiques. C’est inadmissible et intolérable pour les démocrates que nous sommes. C’est une remise en question de tous les acquis démocratiques et de plusieurs années de sacrifices. C’est pourquoi, je voudrais dire à nos jeunes en général et à ceux du Fpi en particulier de ne point se décourager et de ne point baisser les bras. Le recul démocratique dans lequel le régime nous plonge exige d’eux une mobilisation et une détermination toujours et toujours plus grande. Dans cette confrontation pour la démocratie et les libertés, c’est le régime qui doit céder et il cédera. Car les démocrates ont toujours remporté les batailles de la démocratie et des Droits de l’Homme.
Deux ans après la chute du Président Laurent Gbagbo, la réconciliation bat toujours de l’aile.
A quoi sert Banny ?
Banny ne sert à rien du tout. Mais ce n’est pas de son fait. C’est tout simplement parce que Monsieur Alassane Ouattara n’est pas encore prêt pour la réconciliation. Et tant qu’il en sera ainsi, tant que M. Alassane Ouattara ne voudra pas de la réconciliation franche et sincère, Monsieur Banny apparaitra toujours ridicule et
discrédité.
On vous dit radical, partisan de l’aile dure, seriez-vous prêt à des discussions éventuelles avec le régime, surtout que beaucoup d’Ivoiriens ont une grande sympathie pour vous ?
Vous savez, les qualificatifs d’extrémiste, de radical ne m’émeuvent pas du tout. Vous savez dans ce pays, lorsque vous êtes partisan de la clarté, de la transparence, quand vous n’êtes pas partisan de la demi-mesure, on vous traite de radical dans le but de vous diaboliser. Personnellement, je me méfie des extrémistes car ils ne sont porteurs d’aucune espérance. Damana Pickass n’est donc pas extrémiste, il est simplement raisonnable. Et cette raison me dispose totalement au dialogue, car je crois au dialogue comme thérapie de la crise actuelle. Il faut que les autres également en soient convaincus car c’est à deux qu’on discute. Je rappelle à toutes fins utiles que mon parti le Fpi conduit déjà des négociations qui nous concernent.
Un mot sur le dialogue pouvoir-Fpi…
Le Fpi doit se faire respecter et mettre fin à ce petit jeu de cache-cache dans lequel le régime semble se complaire. Monsieur Alassane Ouattara n’est pas prêt et disposé au dialogue, il faut en tirer toutes les conséquences, tenir nos partenaires informés et faire monter le mercure. Car le Fpi ne doit surtout pas apparaitre comme un parti de bureaucrate, accroché à l’appât de négociations infructueuses.
Que pensez-vous de la guéguerre Hamed Bakayoko -Guillaume Soro ?
L’un veut la réconciliation et semble déterminé pour, l’autre veut se servir de la réconciliation. L’un est grand manœuvrier, fin tacticien, habile et rusé, l’autre est réactif, observateur et vigilant. L’un est très ambitieux et opportuniste, l’autre est tout aussi ambitieux, mais attend son heure. L’un a été un fesciste de grande renommée, l’autre a été un anti-fesciste notoire. Quand ils déjeunent ensemble chacun surveille son verre, ils entretiennent les apparences mais au fond ils se guettent.
La situation sociale en Côte d’ivoire vous inspire-t-elle un commentaire ?
Depuis l’avènement de Monsieur Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire, il y a une absence totale de gouvernance qui est devenue aujourd’hui endémique. Tous les secteurs d’activités sont touchés et concernés. Les Ivoiriens sont comme frappés de malédictions et peinent à survivre. La situation est tellement désastreuse, au point qu’il n y a plus d’eau, ni d’électricité dans les ménages. L’argent qui travaille en Côte d’Ivoire est invisible dans les foyers et la grogne se généralise. L’insécurité au-delà des apparences, inquiète, inquiète et inquiète. Mais cette situation ne doit surprendre personne, car en Côte d’ivoire les forces de l’ordre censées protéger la population sont emprisonnées et ce sont les supplétifs en armes qui surveillent les prisons et la population. C’est pourquoi, le directeur de l’Ecole de police peut se faire assassiner, le directeur de l’école normale supérieure peut se faire grièvement agresser, l’Assemblée nationale tranquillement cambriolée sans qu’on en trouve les coupables. Par ailleurs, l’école, la santé, l’administration générale sont dans le noir. Quand le tribalisme continue de faire rage. Le chômage et les licenciements abusifs attristent les populations. Les «adorateurs», supporteurs fanatisés de ce régime commencent à déchanter et à se rendre à l’évidence de l’incapacité de leur «bravtchè» c’est-à-dire leur mentor à diriger la Côte d’Ivoire unifiée et admise au Ppte. Monsieur Ouattara n’arrive même pas à faire le quart de ce que faisait le Président Laurent Gbagbo avec une Côte d’Ivoire divisée.
Yacouba Gbané