Gestion du Fdpcc : Le tribunal dénonce des surfacturations
Publié le mercredi 10 octobre 2012 | Notre Voie - Les investissements sans contrepartie du Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs café-cacao (Fdpcc) ont été
Publié le mercredi 10 octobre 2012 | Notre Voie - Les investissements sans contrepartie du Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs café-cacao (Fdpcc) ont été
dénoncés, hier, par le président du tribunal, Hamed Coulibaly, lors de la reprise du procès des ex-dirigeants de la filière café-cacao, après les vacances judiciaires. Hamed Coulibaly s’est penché sur les nombreuses dépenses effectuées par le Fdpcc qu’il a jugées excessives et qui n’ont pas donné les résultats escomptés. Il s’agit de 900 millions FCFA d’honoraires payés pour les études du cabinet Stratégie, 274,364 millions FCFA pour assistance et gestion financière et comptable de la Confédération des planteurs ivoiriens de café-cacao (Copico), 90 millions FCFA pour la recherche de partenaires en vue de la construction d’une usine de transformation du cacao au plan local, 132 millions FCFA pour des études en vue du rachat de la maison d’assurance Maci, 210 millions FCFA pour l’évaluation de la Société agricole de l’ouest (Sao). Le président du tribunal a fait remarquer que toutes ces dépenses n’ont produit aucun intérêt pour les planteurs. A la limite a-t-il évoqué un abus de biens sociaux d’autant que les intérêts du Fdpcc ont été mis en péril.
Interpellé, Henri Amouzou, président du conseil de gestion du Fdpcc a, entre autres, a indiqué ne pas se souvenir d’avoir engagé des dépenses pour assistance financière et gestion financière et comptable pour la Copico. «J’ai plutôt signé des chèques pour la formation des membres de la Copico», a-t-il insisté. Quant à Théophile Kouassi, secrétaire exécutif du Fdpcc a, il a avoué que le projet de création de l’usine de transformation de cacao en Côte d’Ivoire, qui devait coûter environ 12 milliards FCFA, n’a pas eu l’approbation du conseil de gestion du Fdpcc.
Le Parquet représenté par Fernand Oulaye a dénoncé le marché de gré à gré passé entre le Fdpcc et l’entreprise Océan Imprime. Ce marché a consisté en l’achat de 80.000 paires de bottes (3850 FCFA la paire) et 80.000 machettes (3050 FCFA l’unité), pour environ 1 milliard FCFA. Et l’inscription « Fdpcc » sur chaque machette a coûté 600 FCFA, de même que sur chaque botte. «Pourtant une machette coûte 3000 FCFA aujourd’hui. Or les tarifs communiqués datent de 8 ans. Ceci veut dire qu’il y a eu surfacturation sur le prix des machettes et des bottes», a noté Fernand Oulaye. En plus, souligne le président du tribunal, les bénéficiaires des bottes et des machettes ne sont pas identifiés.
Gomon Edmond
Procès café-cacao : Théophile Kouassi signe 11 chèques de 30 millions F Cfa chacun, le même jour
Publié le mercredi 10 octobre 2012 | Le Nouveau Réveil
C’étaient encore un Théophile Kouassi très alerte sur les questions et un Amouzou tout à fait égal à lui-même qui faisaient face au juge et au procureur, hier, au tribunal de première instance du Plateau. Les débats ont vivement tourné autour du niveau de pouvoir de signature de Théophile Kouassi (ex-secrétaire exécutif de Fdpcc) sur les chèques émis durant son mandat aux côtés du président du Conseil de gestion (Henri Amouzou) de leur structure commune, le Fdpcc. Et le juge Ahmed Souleymane Coulibaly de lancer les dés : «M. Théophile Kouassi a signé, dans une même journée, 11 chèques de 30 millions F Cfa chacun pour financer une coopérative dénommée Coopai. Est-ce qu’il était de son pouvoir de signer des chèques de plus de 30 millions F Cfa ?». Appelé à la barre, dès le début des auditions publiques du jour, Henri Amouzou s’est voulu impassible en répondant à cet interrogatoire. «Monsieur le président, il l’a fait sous la pression physique des producteurs. Ils ont même tabassé sa secrétaire pour ça et elle a eu 30 jours d’incapacité. Et ce sont des coopératives qui ont été créées sans aucune norme, elles n’existent pas», a déclaré Amouzou. Avant d’être formel : «Moi, je ne peux pas l’accuser pour ça. Cet argent n’est pas allé dans sa poche. M. Théophile Kouassi était dans l’urgence, il était menacé». «Je ne connais pas cette coopérative», a répondu, de son côté, le concerné, Théophile Kouassi. «Le Fdpcc a financé des faîtières à la demande du ministre de l’Agriculture d’alors. Nous avons été contraints de le faire», a encore déclaré Amouzou à qui le juge a demandé : «Est-ce que le ministre vous menaçait de mort ?». Réponse d’Amouzou : «Non, mais quand je refuse, on tire sur ma voiture, on tire sur ma maison. Que voulez-vous que je dise ?». Autre réponse, celle de Théophile Kouassi : «Je n’ai jamais signé de chèques pour moi-même. Je n’ai jamais créé de coopératives. Je n’ai jamais dépassé mon niveau de pouvoir de signature qui est de 30 millions F Cfa. Je suis donc étonné qu’on veuille m’accuser pour cela. Mon intention n’a jamais été frauduleuse sur la signature de ces chèques». Les auditions publiques se poursuivent ce matin.
SYLVAIN TAKOUE