GBAGBO: ENFIN UN HÉRITIER DE LUMUMBA POUR LA REECRITURE DE L'HISTOIRE AFRICAINE ? Par Dapa Donacien

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - GBAGBO: ENFIN UN HÉRITIER DE LUMUMBA POUR LA REECRITURE DE L'HISTOIRE AFRICAINE ? Par Dapa Donacien.

Le Président ivoirien Laurent Gbagbo salut son peuple. Image d'archives.

CONFIDENCE SUR L’AGENDA DE RENCONTRES À L'ARRIVÉE DE GBAGBO

Dans sa publication n°3086 du 3 mai 2021 le Quotidien d’Abidjan nous révèle une confidence sous la plume de Serge Badet:

«Outre le retour des exilés, la libération des prisonniers qui rentre dans le cadre de l’agenda de Gbagbo, des indiscrétions indiquent (que) le père du multipartisme en Côte d’Ivoire s’investira dans un vaste programme dès son retour.

Plusieurs rencontres au sommet sont annoncées pour faire tomber le mur de méfiance. L’on parle d’une rencontre avec Alassane Ouattara. Une autre rencontre avec son allié du PDCI, le Président Henri Konan Bédié.

On annonce aussi des tournées. Une tournée internationale de remerciements à tous ceux qui l’ont soutenu et partagé sa vision pour une Côte d’Ivoire unie et solidaire. Une autre tournée nationale de pardon, de réconciliation, pour apaiser les cœurs meurtris.

Une rencontre avec toutes les victimes de la crise ivoirienne figure en bonne place. Assoa Adou et tous les lieutenants de Gbagbo continuent d’emboucher la trompette de la paix, de la réconciliation. L’engouement est réelle et total avant l’annonce de la date officielle du retour de Gbagbo».

Tout semble indiquer à notre avis que cette « fuite » faite à dessein (certainement) dans le journal proche de Stéphane Kipré sert de ballon d’essai afin de susciter des réglages à partir des réactions éventuelles sur cet agenda. Ce n’est donc pas un acte anodin ni à condamner. Et nous n’allons point nous dérober de dire ce que nous en pensons puis proposer un enrichissement.

I- QUE NOUS INSPIRE LE CONTENU DE CE PROJET D’AGENDA ?

S’il est avéré, nous dirions pour notre part que les rencontres « B » to « B » sont les bienvenues, pour briser les méfiances réciproques entre les leaders politiques ivoiriens.

C’est pourquoi les va-t’en guerre qui ne prospèrent que dans la belligérance permanente et redoutant les signes de l’apaisement à l’horizon, ne devraient pas être écoutés par le président Alassane Ouattara.

En laissant la liesse populaire sud africaine accueillir Nelson Mandela à sa sortie après 27 ans de prison, le Président sud-africain F.W. De Klerk et son puissant ministre des Affaires Etrangères Pik Botha ont réussi magistralement à dissiper la soif de vengeance des cœurs des partisans de Mandela à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Mais il serait simpliste et réducteur de penser que de simples accolades sous les projecteurs des caméras du Monde entier suffiraient à garantir la paix immédiatement.

Car il faut le dire, les ventres affamés et frustrés depuis dix ans des sympathisants du président Laurent Gbagbo (restés au pays ou en exile) plongés dans une sorte de grève de la faim involontaire, nécessitent un service minimum avant l’approfondissement du dialogue inter ivoirien.

Un Gouvernement d’union nationale ? Un Gouvernement de Transition ? Peu importe le nom. Quoiqu’il en soit, quelque chose de consistant et de généreux est à consentir par le Président Alassane Ouattara à l’effet d’atténuer voir annihiler l’aggravation des ressentiments et des frustrations consécutifs au débat escamoté à propos du 3ème mandat.

Un mandat que d’aucuns ont fait passer pour un premier mandat et tutti quanti dans une logorrhée dont eux seuls ont le secret, sauf que ce traumatisme infligé aux principes généraux du Droit a suscité des mots d’ordre de désobéissance généralisée, sans oublier cette tête humaine décapitée transformée en ballon de football ensanglanté et trainé sur la terre de nanan Félix Houphouet Boigny.

Bref, il urge in liminélitis (terme juridique synonyme d’avant-propos ou d’entrée en matière) de prendre cette mesure conservatoire avant l’ouverture du grand dialogue national qui pourrait s’étendre sur des mois pour traiter et vider tous les aspects du contentieux latent.

Mais, l’erreur serait de penser que l’entrée de l’opposition au Gouvernement serait la finalité et non un moyen d’efficacité du dialogue national. C’est malheureusement l’erreur que commettent la plus part des mécanismes de règlement de conflits dans les Etats.

Tirant les leçons du forum de réconciliation national de 2001 ayant débouché sur un gouvernement d’ouverture, il faut cette fois ci faire l’inverse.Mettre rapidement en place un gouvernement consensuel chargé de préparer le Dialogue National.

Les membres dudit gouvernement seraient les plénipotentiaires des sensibilités dont ils émanent pour aplanir les questions qui fâchent pour conduire à terme la Nation à la Concertation Nationale.

Cependant, avant la tenue de la Concertation Nationale, une fois la confiance revenue (on l’espère rapidement), et que le président Gbagbo aura honoré l’âme de sa génitrice (il ne faut pas l’omettre), la tournée internationale devrait débuter et mettre l’accent sur l’Afrique et principalement sur les capitales africaines et dans certains cas, visiter les villes historiques ou culturelles. L’homme est un passionné d’histoire des peuples.

Rester au cachot pendant dix ans, demande une tournée de redécouverte de l’Afrique et de la chaleur humaine.Une sorte de dégraissage et de passage en revue du continent avant de se consacrer aux recherches de solutions durables aux problématiques domestiques (en Côte d’Ivoire).

Il faut se le dire. Laurent Gbagbo n’appartient plus à la seule Côte d’Ivoire. Et nous serons surpris du calibre de personnalités de la société civile africaine qui convergeront sur la Côte d’Ivoire à l’approche de la date d’arrivée sur le continent du successeur de Mandela au plan mondial.

Pendant le temps de la tournée internationale, le Gouvernement d’Union ou de Transition, serait au travail tranquillement au pays avec pour agenda de préparer le Grand Dialogue national. De la sorte, l’Afrique pourrait tirer immensément profit de l’expérience théorique et surtout pratique de l’historien.

II- LE RETOUR DE L’HISTORIEN GBAGBO SUR LE CONTINENT : LA REECRITURE DE L’HISTOIRE AUTHENTIQUE DE L’AFRIQUE.

Le retour de Laurent Gbagbo de la CPI via Bruxelles, capitale de l’Europe marquera à coup sûr le début d’accomplissement de la foi prophétique de Patrice Lumumba, Patrice l’illuminé et pétillant d’intelligence, un visionnaire en avance sur son temps.

« L’histoire (l’historien Laurent Gbagbo) dira un jour son mot, mais ce ne sera pas l’histoire qu’on enseignera à Bruxelles, Washington, Paris ou aux Nations Unies, mais celle qu’on enseignera dans les pays affranchis du colonialisme et de ses fantoches. L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au nord et au sud du Sahara une histoire de gloire et de dignité. Vive le Congo ! Vive l’Afrique ! ».

Extrait de la lettre testament de Patrice Emery Lumumba, écrite juste avant son assassinat le 17 janvier 1961.
http://www.irenees.net/bdf_fiche-entretien-186_fr.html.

En cela, le Congo peut légitiment se réjouir d’être une terre de prophètes (Kimpa Vita, Simon Kibangu auxquels nous ajoutons volontiers Patrice Emery Lumumba, à partir de l’accomplissement bientôt de sa prophétie par l’ivoirien Laurent Gbagbo et bien d’autres anonymes pour l’instant)…

On le voit. Nous ne ferons certes pas l’injure au microcosme politique ivoirien (opposants et gouvernants) de dire que Laurent Gbagbo n’aura pas votre temps.
Ce qu’il faut entrevoir, c’est que les enjeux de son retour transcendent la Côte d’Ivoire. Son retour participera au repositionnement des peuples africains et de leurs Etats respectifs dans la vision de Kwamé Nkrumah et Patrice Lumumba.

D’où la proposition d’Accra comme première destination afin de se ressourcer sur la tombe du père du panafricanisme. Ensuite, visiter le Ga Mantse Palace (ou le palais des fondateurs du royaume Ga-Nkran (fondateurs d’Accra)).

Un peuple qui aura assez souffert non seulement de la déportation de ses valeureux fils et filles en esclavage, mais aussi de l’assimilation par les portugais, les danois, les hollandais, les allemands puis les britanniques.

A cela s’ajoute l’invasion de la zone par l’immigration des Alatas et des Dangbe respectivement de Nigeria et de l’ensemble formé par le Togo et le Benin. Situation qui n’est pas sans rappeler celle des Atchan en Côte d’Ivoire.

Au sortir de cette visite, des idées de coopération entre Accra et Abidjan pourraient naître sur les voies et moyens de préservation de l’identité culturelle du peuple Ga Nkran d’une part, et Atchan d’autre part face à l’urbanisation incontournable.

Côté sportif, Laurent Gbagbo pourrait faire un tour au centre de Bukom ou Buko’n (dans le sable). A l’origine, un lieu de lutte traditionnelle créé par les fils des fondateurs d’Accra. Aujourd’hui, c’est un boxing center et principal fournisseur d’athlètes aux clubs de boxe et catch aux USA. Plusieurs champions de ces disciplines proviennent de Bukom Boxing Center ou Bukom Boxing Arena (Arène de boxe de Bukom).

En tout cas, le relais du panafricanisme ne s’ennuiera pas à Accra.
Le temps que Léopoldville (Kinshasa) se pare de ses plus beaux habits pour accueillir la caravane en dernière position pour clore le périple panafricain du woody de Mama au Palais du Peuple à Kinshasa, en hommage à Patrice Emery Lumumba.

Nul doute que les panafricanistes conduits par l’activiste Mwazulu Diyabanza (à l’avant-garde du combat de restitution du patrimoine matériel et immatériel aux Etats africains) et les grands noms de la musique congolaise rabattront tous le rappel de leurs troupes de l’Europe vers le bercail pour accompagner l’ex-détenu et admirateur de Lumumba à la découvertes des monuments historique des Mani Kongo et des sites touristiques du pays-continent (appellation du plus vaste pays d’Afrique).

D’Accra à Kumasi (capitale culturelle non seulement du Ghana mais aussi de l’Afrique présentement) pour des civilités au roi des Ashanti au Manhyia Palace ou sont relatées l’Histoire des résistants déportés de la Nation Ashanti.

Cette visite à Kumasi et au Musée de la Nation Ashanti (Manhyia Palace Museum) vaut de facto une mobilisation de la forte communauté afro-américaine aux USA bien branchée à l’Afrique par le cordon culturel que constitue le palais royal de la nation Ashanti (Manhyia Palace).En effet, suite à la politique incitative baptisant l’an 2019 :

« YEAR OF RETURN »,le Ghana assiste à un retour massif des Afro-Americain à savoir la postérité des africains déportés sur le continent américain.
De Kumasi à Monrovia, de Monrovia à Kotonou via Lomé.

De Cotonou à Brazzaville, de Brazzaville à Johanesburg. Visiter le Cap ainsi que la Prison de Mandela. De Johanesburg à Maputo, de Maputo à Yaoundé. Un repos à Yaoundé pour toucher et échanger avec les chroniqueurs d’Afrique Média… de Yaoundé à Douala et de Douala à Kigali.

Deux semaines de visite des réalisations des survivants de la guerre Rwandaise. Comment le Gouvernement Rwandais a pu réinstaurer la coexistence entre Utu et Tutsi… Comment le Rwanda s’est vite repositionné au hit-parade des pays les plus développés d’Afrique, après le génocide de 1994 ?

De Kigali à Nairobi, de Nairobi à Addis-Abeba, voyage coïncidant de préférence avec un sommet extraordinaire de l’UA que le président Tshisékédi voudrait bien convoquer pour l’adoption d’une seule résolution : Laurent Gbagbo sera le dernier dirigeant africain à être déporté hors du continent.
d’Addis-Abeba à Kinshasa dans le même avion que le Président Tshisékédi.

Au menu: le code minier et les problématiques d’industrialisation des Etats africains d’une part, et la remise au travail des jeunesses ivoiriennes et congolaises d’autre part. C’est inacceptable de se proclamer pays de scandale géologique (pétrole et gaz en Côte d’Ivoire) et (Multiples minerais dont le Cobalt en RDC indispensable au téléphone portable) et de n’avoir que pour principal boulot la chanson seulement.Il y’a assurément mieux à faire tout en saluant des milliardaires comme Fally Ipupa et Alpha Blondy…

Nous devons changer le paradigme singhorien selon lequel la raison est Hélène (blanche) et l’émotion est nègre. A la place de cette caricature infamante, exhumer les conclusions des recherches du savant sénégalais Cheick Anta Diop. De ses conclusions, l’on se rendra vite compte que l’Afrique avait du génie dans toutes les matières pédagogiques et indispensables de nos jour pour la construction de nos infrastructures.

Entre autres conclusions de recherches, le savant affirme haut et fort que l’Afrique est précurseur et pionnière de l’architecture.
En témoignent les ruines du mur de Loropéni. De son vrai nom le mur de Yorobéni ( mur du lieu de refuge/ mur de cachette ou mur de retraite) classés au patrimoine de l’humanité en 2009. Ces vestiges ont été trouvés sur une bande partant du nord de la Côte d’Ivoire, au nord du Togo via le Nord du Ghana.

La bande coiffe également une partie du Sud du Burkina Faso. Tandis que nous étions occupée par la guerre en Côte d’ivoire, le Burkina-Faso a pu enregistrer en son nom les vestiges dont la plupart se trouvait hors de son territoire. La seule circonstance atténuante est tirée du fait que le seul vestige qui résiste encore véritablement au temps est celui se trouvant sur le territoire du Burkina.

Ne connaissant pas au départ la paternité de ce mur de pierres et d’argile qui résiste depuis près de mille ans aux intempéries, il sera baptisé du nom de la ville la plus proche :Loropéni, distante pourtant de plus de 60 Kilomètres. Cependant, approfondissant les recherches, l’UNESCO découvre enfin que ces murs dans la partie sud du Burkina Faso ne sont pas détachables ni autonome de la grande partie de vestiges en ruine disséminés sur la bande nord de Côte d’ivoire, Ghana et Togo.

Et contrairement aux stéréotypes inoculés par des pseudo historiens ivoiriens mal informés, les experts de l’UNESCO découvrent que c’est du Nord de l’actuelle Côte d’Ivoire, lieu de leurs principaux établissements que les Koulango vont faire des incursions périodiques au Sud de l’actuel Bukina Faso pour y construire ce lieu de refuge provisoire et stratégique.

Loin de leurs principaux sites d’habitation originelle (situé dans l’actuelle Cote d’Ivoire).
Les bâtisseurs ont construit leur lieu de refuge ou d’exile là où l’ennemie ne pourrait pas les imaginer.
Et si d’aventure l’ennemie débouchait sur ce lieu, impossible d’escalader un mur haut de 6 mètres et sans accès.

Un mur sans porte et haut de 6 mètre de hauteur et formant un carré avec 105 mètres un côté et 106 mètres l’autre côté. 1 seul mètre de marge d’erreur pour un peuple qui n’avait pas d’équerre.

« Les experts internationaux considèrent que la construction de la forteresse de Loropéni est bien antérieure à l'arrivée des Européens en Afrique. Ce lieu est une preuve essentielle et irréfutable de la capacité du peuple africain [...] à utiliser les matériaux disponibles dans leur environnement […] » (UNESCO/ ICOMOS, 2009 : 7).
Oui, ce lopin de terre appelé Côte d’Ivoire était tout sauf un no man’s land ni une terre de peuplement vierge d’occupation dans l’antiquité…

Voilà des prérequis à cerner pour faire la part des choses. Ignorer ces choses, c’est faire la part belle à des écrivaillons mercenaires comme Benoit Schoer dont les écrits ont mis le feu à ce pays à travers un livre d’incitation à l’explosion de la violence : « Côte d’Ivoire, poudrière identitaire ».

Le temps est venu de colmater les brèches non pas en s’enfermant dans une dynamique de négation de l’histoire authentique des peuples qui habitent ce pays, mais plutôt en appréhendant les liens fonctionnels rattachant chaque groupe ethnique à l’autre formant un maillage extraordinaire de dialogue interethnique et de balise contre les conflit, avant le partage de l’Afrique à la Conférence de Berlin de 1884-1885.

Or qui sait que les Akan avaient un lien direct avec le génie constructeur de ces murs ? L’historiographie permet aujourd’hui d’établir le point de départ des Akan, à savoir l’actuelle réserve de la Comoé anciennement emplacement du royaume de Kumbu, à savoir le royaume Koulango originel, appelé également Royaume Koulango de Saye. Il a préexisté au royaume de Bounkani.
(Cf les origines des Akan,thèse de Doctorat de Yao Annan Elisabeth Ogoé encadrée par le Prof Niangoran Bouah).

Le sachant et intériorisé par les sages Koulango,Ashanti,Agni, Baoulé, Abouré,Abron, Nzima… il est difficile de déclencher une guerre interethnique sur la façade Est du fleuve Comoé qui puisse prospérer. Pourquoi ? C’est parce qu’en dépit des thèses fabriquées par certains « historiens idéologues » qui pullulaient à l’Université de Cocody destinée à brouiller les pistes (relatives au point de départ de la migration Akan avant l’étape du Ghana vers la Côte d’Ivoire), notamment au Département de Linguistique, d’Histoire, Sociologie, Anthropologie… la vérité demeure implacable et non falsifiable.
Cf Dr Edmond Akwasi Agyeman (PhD), Maitre de conférences à l’Université de Winneba (Accra) Ghana.(2021).
Enseigner la véritable histoire aux peuples d’Afrique c’est assurer le maillage indispensable à la cohésion sociale.

Enseigner par exemple aux Koulango et Abron que les Kwa/Kwambo/Akwambo/Akwamu ont pour racine les Koulango dans le royaume de Kumbu (géographiquement et pré-historiquement situé entre le fleuve Comoé et Bouna actuelle, c’est immuniser de facto ces peuples contre tout conflit éventuel dans le futur. Enseigner au Ghanéens que le peuplement de ce pays est fait en grande partie à partir du Nord-Est de l’actuelle Côte d’Ivoire (Royaume de Kumbu ou actuelle réserve de Comoé ou Réserve de Bouna), c’est immuniser le Ghana et la Côte d’Ivoire contre toute idée de guerres idiotes…

C’est un cas parmi tant d’autres, que le Président Gbagbo, avant tout, Professeur Titulaire d’Histoire aura à passer en revue afin que l’enseignement de l’histoire des peuples dans les universités d’Afrique et du Monde se revitalise par l’apport de nouveaux rayons de lumière…

Notre époque dispose d’outil extraordinaire de croisement et de recoupent systématique des faits historiques : le moteur de recherche google. Une sorte d’hameçon ou une sonde pour traquer et questionner l’information.

III- CONDITION D’UNE COEXISTENCE PACIFIQUE ET SURTOUT DURABLE:UN NOUVEAU CONTRAT SOCIAL.

Dans la première partie, nous avons identifié les urgences de court terme : rétablissement de Confiance et Gouvernement d’Union ou de Transition élargi non seulement aux partis politiques, mais également aux acteurs de la société civile politique.

Dans la deuxième partie, nous avons indiqué la nécessité pour l’ex détenu au cachot d’aller se ressourcer à travers une tournée africaines afin de refaire sa propre idées des tares communes aux pays africains à l’effet de proposer un diagnostic enrichi au cas ivoirien assorti d’une solution qui transcende la mêlée.

Au, total, c’est bien les accolades. Mais, il faudrait aller au-delà, dans un cadre plus formel. Les arrangements tripartites (Ado-Gbagbo-Bédié) devraient pouvoir déboucher rapidement sur l’élaboration d’une charte nationale (contrat social de coexistence des peuples), à défaut de l’appeler «Constitution », eu égard au galvaudage de ce terme en Côte d’Ivoire durant les 20 dernières années.

Aussi, devrait–on éviter d’éluder le questionnement devenu légitime et incontournable sur la compatibilité ou l’incompatibilité du concept de « démocratie » à la Côte d’Ivoire en particulier et aux Etats africains en général.

La Conférence de La Baulle, lançant le model démocratique occidental à l’assaut des Etats africains à partir de l’an 1990 s’est avéré une poudre de perlimpinpin de séduction des élites africaines, dressées les unes contre les autres, avec pour finalité le délitement et le démantèlement de l’Etat africain au profit des intérêts des entreprises multinationales.

Mondialisation de l’Economie-Plan d’Ajustement Structurel (PAS), Privatisation des entreprises publiques, la farce de la priorité des Investissements sociaux de base -Initiative Pays Pauvre Très Endettés (PPTE)-Emergence à l’horizon année X. La multiplication des bases militaires stationnées en Afrique sans qu’aucune initiative ne rebelle ou djihadiste ne soit détectée et neutralisée dans l’œuf...

Nous africains, nous-nous sommes laissés bercer et berner par des concepts vidés de leur contenu par ceux qui nous les vendent…
A moyen terme, le Dialogue National devrait aboutir à un colloque par exemple pour faire table rase de nos mentalités formatées dans le sens de servir des continents autres que le nôtre.

Un colloque à animer à la fois par des universitaires formatés à la vision occidentale d’une part, et par des chercheurs (free-lance) formés dans un moule autre que le moule occidental (ni européen, ni américain, ni asiatique) d’autre part. Les Khamits par exemple et sans exclusive…L’un de nos compatriotes (M.Kongo Mani David) qui ne se réclame ni de la vision occidentale, ni de la vision Khamit excelle dans la conceptualisation de voies de développement mieux adaptées à l’Afrique.

A partir du bilan qui transparaitrait au vu et au su de tous, il va falloir cogiter sur une voie endogène à même d’assurer la sécurité et la défense de l’Etat africain. Un Etat trop souvent à la merci des tentacules des puissances militaires et d’argent : Les sociétés multinationales principaux bailleurs et financiers de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI).

La dépendance de ces institutions aux multinationales ou sociétés transnationales est identique à la piteuse situation de dépendance de l’Union Africaine aux subventions qu’elle reçoit de l’Union Européenne.

Un autre débat dont la Côte d’Ivoire toute seule ne détient pas la réponse. Déjà, sans aller loin, vouloir convaincre le Président Laurent Gbagbo que la Démocratie ne conviendrait pas à l’Afrique, (lui qui toute sa vie a calibré son système de penser sur la Démocratie), c’est s’engager dans un débat de sourds, d’autant plus que démonstration n’est pas encore faite de l’existence d’un autre système de gouvernement qui pourrait sortir l’Afrique de la subordination de l’occident. Hélas…

En revanche, se ressaisir en vue de l’élaboration et l’adoption d’un nouveau contrat social qui ne conduit plus personne au cimetière est de notre entière et totale RESPONSABILITE…

C’est juste un plan d’action à l’appréciation de l’ex-détenu de la CPI acquitté et du Comité National d’Accueil du Président Laurent Gbagbo d’une part, et du Coordonnateur du Comité Opérationnel du Retour.

Cette structuration du volet africain dans la tournée internationale est conceptualisée suivant notre perception de la mission pour l’Afrique de l’ex-président acquitté, libéré et rentrant au bercail.
Toutefois, l’inconnu, c’est le plan de Dieu le concernant dès son retour, d’une part, et d’autre part son agenda politique personnel et le plan d’action des autorités ivoiriennes.

Kouakou Dapa Donacien, acteur de la société civile de Bondoukou.
Email :dapadonacien@gmail.com