Gbagbo dénonce l`ingratitude de Bédié et Ouattara

Le 22 octobre 2010 par l'Inter - Il était dans son élément, comme dirait l`autre. Le chef de l`Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession à

Affiche Gbagbo, Bédié et Ouattara.

Le 22 octobre 2010 par l'Inter - Il était dans son élément, comme dirait l`autre. Le chef de l`Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession à

l`élection présidentielle du 31 octobre 2010, a continué ses attaques contre ses principaux adversaires. Hier jeudi 21 octobre, au stade Biaka Boda de Gagnoa, plein à craquer, Laurent Gbagbo a estimé que ses adversaires n`auraient pas dû se dresser contre lui, après son accession à la magistrature suprême, en 2000. « Nous pouvons parler, nous ne disons rien souvent parce que nous voulons ramener la paix. Alors, dire aux gens ce qu`ils ont fait, c`est souvent ouvrir des débats qui peuvent retarder la paix. C`est pourquoi on se tait. Sinon, à Gagnoa ici, on peut parler parce que personne ne peut nous effrayer », a indiqué Laurent Gbagbo, devant cette population de Gagnoa visiblement déterminée à le réélire. « Certains aujourd`hui m`attaquent, mais ils ont une mémoire courte. En 1993, moi j`étais à Tanda, à Bondoukou, en meeting, quand Houphouët est décédé. On est allé me chercher. J`étais obligé de courir chez les uns et les autres. Chez Yacé Philippe, chez Alassane Ouattara, chez Bédié, pour leur dire ``calmons le jeu``. J`ai même dit, en tant que leader du FPI, que je suis contre l`article 11 qui va donner le pouvoir à Bédié mais que je ne ferai jamais rien pour empêcher l`application de la Constitution. Si je me suis tenu tranquille pour que les autres prennent le pouvoir, ce n`est pas pour qu`ils se retournent contre moi après », a révélé le chef de l`Etat, qui a décidé de répondre à Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. A l`en croire, il s`est battu en 1993 pour l`application de l`article 11 de la Constitution qui donnait ipso facto le pouvoir à Henri Konan Bédié, après la mort de Félix Houphouët-Boigny, pour respecter justement cette Constitution. « Ceux qui ont bénéficié de ça, ne peuvent pas se retourner contre Gbagbo aujourd`hui. Enfin! Ils m`ont demandé de venir dans leur gouvernement, j`ai dit non parce qu`on ne cherche pas le pouvoir pour le pouvoir. Quand tu cherches le pouvoir, c`est pour travailler. Ils m`ont demandé trois fois d`entrer dans le gouvernement, j`ai dit non », a-t-il rappelé. Le candidat-président a défendu Gagnoa et de toute la Côte d`Ivoire contre ceux qui affirment qu`il y a la division entre les différentes ethnies du pays. « Nous avons été éduqués dans l`hospitalité. Quand on dit une terre hospitalière, c`est de Gagnoa qu`on parle. Ce n`est pas parce qu`un fils de Gagnoa est aujourd`hui président, qu`on va chercher à nous balafrer. Je ne peux pas accepter qu`on donne ni à Gagnoa ni à la Côte d`Ivoire, le nom qu`ils ne méritent pas », a soutenu le candidat de La Majorité Présidentielle (LMP), très applaudi. Quelques heures plus tôt, le chef de l`Etat était à Oumé, où il a animé un meeting. A Gagnoa, il a reçu la somme de 60 millions de francs CFA des mains du ministre Sébastien Dano Djédjé, au nom des cadres de la région, pour financer sa campagne.

Hervé KPODION
(Envoyé spécial)