Gagnoa: Les FRCI demandent pardon / Les population "Nous ne voulons plus de Dozos dans nos villages !"
Le 22 octobre 2012 par L'Inter - Les parents de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) basées à Gagnoa, sous les ordres du
Le 22 octobre 2012 par L'Inter - Les parents de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) basées à Gagnoa, sous les ordres du
commandant Diomandé Vassézé, ont échangé à bâton rompu le mardi 16 octobre 2012. Et cela grâce aux actions de paix menées depuis quelques jours par la délégation départementale du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP) à Gagnoa. Très attendu, le chef militaire de la région du Gôh s’est d’abord entretenu avec les populations de Brodoumé, avant de rencontrer celles de Siégouékou, des villages situés dans la sous-préfecture de Ouragahio. Revenant sur l’état actuel de la collaboration entre les populations et les FRCI dans la région, le Lieutenant Diomandé Vassézé les a félicitées pour leur franche collaboration. Celle-ci aurait permis de prévenir des troubles à Gagnoa. Il a surtout salué l’hospitalité légendaire qui caractérise le peuple Bété. Aussi, a-t-il pris l’engagement de protéger les populations et d'éviter au mieux les dérapages. « Il n’y a plus d’armes à Gagnoa. Je les ai toutes ramassées. Et je vous promets qu’il n’y aura plus de troubles. N’ayez pas peur de nous », a rassuré le commandant Diomandé Vassézé. Devant des populations encore traumatisées par la crise post-électorale, le commandant FRCI a exprimé son entière disponibilité à servir le peuple. « Les FRCI sont l’armée de Côte d’Ivoire. Pardonnez à nos éléments. Nous vous demandons pardon pour tous les torts que nous avons pu causer. La guerre est finie. Laissez la politique aux politiciens. Je ne vous demande pas de quitter vos partis politiques pour un autre mais il faut qu’on s’accepte malgré nos différences. Tant que je serai à Gagnoa, il n’y aura plus jamais de tirs. Ce qui s’est passé pendant la guerre est inutile. Calmez-vous et ayez un esprit de réconciliation », a-t-il exhorté. Non sans inviter les jeunes à s’inscrire dans la dynamique de réconciliation nationale en faisant fi des querelles inutiles. Ces palabres, à l’en croire, n’aboutiront à rien. « Vous avez des potentialités dans vos villages, profitez-en. Au lieu de perdre votre temps dans les querelles, dans la drogue, occupez-vous de vos activités champêtres ; il y a de la richesse là dedans. Cultivez l’humilité. Nous les FRCI n’avons pas pour mission de sévir tout le temps. Nous ne sommes pas là pour que vous souffriez. La guerre est finie, on ne parle plus d’armes. Ne raccourcissez pas vos vie à travers des actes de vol, de brigandage et autres. Respectez vos parents », a-t-il indiqué.
Intervenant sur la présence des Dozos dans la région, il a promis de faire cesser les exactions, annonçant une réunion avec les chasseurs traditionnels. En retour, les populations se sont réjouies du « dialogue direct » qui a prévalu. La chefferie traditionnelle a salué le franc-parler du chef militaire à l’issu des échanges. « Si un jour vous entendez qu’il y a eu des affrontements ici, ce sera à cause des Dozos. On ne sait pour qu’elles raisons, ils ligotent, frappent les gens. C’est ahurissant de voir nos parents humiliés. Donc si le commandant Diomandé reconnaît qu’il n’y a plus d’armes, cela suppose que nous pouvons dormir en paix et pour cela nous prions Dieu qu’il vous accorde longue vie. Désormais, nous scellons un pacte avec vous », ont déclaré les chefs traditionnels. Pour sa part, la délégation départementale du RPP conduite par Bohui Aristide, initiateur de la tournée de sensibilisation, a invité les populations à tuer la peur en elles parce que, selon lui, les FRCI sont une armée au service de tous les Ivoiriens.
Venance KOKORA
à Gagnoa