Gabon: l'épouse d'Ali Bongo inculpée de «blanchiment de capitaux»

Par RFI- Gabon. L'épouse du président déchu Ali Bongo inculpée de «blanchiment de capitaux».

Nouvelle arrestation retentissante au Gabon : ce vendredi 29 septembre 2023, près d'un mois après le coup d’État qui a fait chuter l’ancien président Ali Bongo, son épouse, Sylvia Bongo, a été inculpée. L’ex-première dame est officiellement accusée de « blanchiment de capitaux, recel, faux, et usage de faux ».

[Image d'archives] La Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, assistant au match de football du groupe A de la Coupe d'Afrique des Nations 2017 entre le Gabon et la Guinée-Bissau au Stade de l'Amitie sino-gabonaise de Libreville le 14 janvier 2017. AFP - GABRIEL BOUYS

L’étau vient soudainement de se resserrer autour de Sylvia Bongo. Selon le procureur André Patrick Roponat, l’ex-première dame du Gabon a été entendue le 28 septembre 2023 par un juge d’instruction. La voilà désormais inculpée pour « blanchiment de capitaux, recel, faux, et usage de faux ». Elle est également assignée à résidence.

Sa situation se clarifie puisque, depuis le coup d’État du 30 août, la Franco-Gabonaise était retenue dans un lieu inconnu, sans qu’on connaisse son sort. Ses avocats avaient d’ailleurs porté plainte en France pour détention arbitraire et dénonçaient une prise d’otage.

Beaucoup d’observateurs soupçonnent Sylvia Bongo d’être au cœur d’un vaste système de corruption au sommet de l’État.

Au Gabon, une double plainte déposée contre l’ex-couple présidentiel Ali et Sylvia Bongo

Juste après le putsch, son collaborateur Kim Oun avait d’ailleurs été arrêté chez lui. Une cantine remplie d’argent liquide avait été saisie dans son bureau, tout comme le contenu d’un coffre. L’homme avait déclaré que la somme appartenait à la cellule financière de Sylvia Bongo, et que ce bureau était directement rattaché à elle.

Cette inculpation fait en tout cas réagir. Geoffroy Foumboula est porte-parole d’un groupe d’ONG, qui a annoncé une série de plaintes contre l’ex-première dame. Il parle d’une « très bonne nouvelle » et d’un « signe assez fort ». Il espère désormais que « l’instruction ira à son terme ». Selon lui, la justice doit continuer ses actions, et remonter jusqu’à Ali Bongo lui-même.

RFI