Fuyant la puissance de feu de l’ennemi à Noé: Plusieurs Frci faits prisonniers au Ghana
Le 27 septembre 2012 par le Temps - L’attaque de Noé dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 septembre 2012, commence à livrer ses secrets. A en croire des sources militaires, l’armée ghanéenne aurait capturé des soldats de Ouattara. Qui ont fui les combats.
Le 27 septembre 2012 par le Temps - L’attaque de Noé dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 septembre 2012, commence à livrer ses secrets. A en croire des sources militaires, l’armée ghanéenne aurait capturé des soldats de Ouattara. Qui ont fui les combats.
Dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 septembre 2012, un poste de contrôle des Frci à Noé près de la frontière avec le Ghana a été attaqué par des inconnus. Les autorités ivoiriennes soutiennent mordicus avoir mis en déroute les assaillants. Elles prétendent même avoir fait cinq morts parmi les ennemis et avoir capturé une dizaine. Il se trouverait parmi ces prisonniers, des gendarmes, des pompiers, des militaires et un homme de Dieu. Côté Frci, le ministère délégué à la Défense et le commandant Frci de Noé, Sampayo, ne déplorent qu’un seul blessé léger au poignet à la face de la nation. On tombe des nues à entendre ces propos. Comment dans des combats qui ont duré plusieurs heures, aucun élément des Frci n’est tombé les armes à la main ? Les Frci seraient-elles devenues subitement immortelles ? Ce n’est malheureusement pas le cas. Quand on se rappelle les précédentes attaques le mois passé, où des centaines de Frci ont été tuées dans les combats les ayant opposés au commando invisible. Ici encore concernant l’attaque de Noé, les autorités militaires ivoiriennes ont malheureusement servi du mensonge aux Ivoiriens. Selon les informations de première main, plusieurs Frci ont été tuées au cours de l’attaque de Noé à la frontière du Ghana. Une véritable déconvenue qui, si elle est portée sur la place publique, créerait la panique au sein de la population. On s’en doute. Mais, là où les dirigeants ivoiriens vont pécher, c’est lorsqu’elles accusent ouvertement le Ghana d’avoir accueilli sur son territoire, des assaillants ayant pris part à l’attaque de Noé. Paul Koffi Koffi, ci devant ministre délégué à la Défense manque de sagesse en affirmait que : «les assaillants sont venus du Ghana». Ce qui sous-entend évidemment pour leur repli au cas, ils échouent, ils reprendraient le chemin retour vers le Ghana. C’est sur la base de ces allégations grossières que Ouattara, en véritable novice des questions diplomatiques et militaires, prend sur lui la décision de fermer les frontières aérienne, maritime et terrestre entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. A la vérité, aucun assaillant ne s’est replié sur le Ghana, à en croire des sources au sein des Frci. C’est au contraire, révèlent nos informateurs, plusieurs éléments des Frci qui ont décampé du poste de contrôle avant même que les combats ne s’engagent. Devant la puissance de feu de leurs ennemis, les Frci auraient pris la poudre d’escampette, non sans abandonner aux visiteurs armes et munitions. Vu que les assaillants les auraient pris au dépourvu à leur flanc arrière, les soldats de Ouattara n’avaient d’autre choix de fuir rapidement vers le Ghana. Manque de pot pour eux. Car ils sont tombés dans les mailles du filet de l’armée ghanéenne. Ils seraient environ une cinquantaine, révèlent nos sources. Prisonniers de l’armée ghanéenne, ils auraient une première fois soutenu qu’ils seraient des assaillants qui ont fui la riposte de l’armée ivoirienne. Mais, très inquisiteurs, les militaires ghanéens ont cuisiné leurs prisonniers. Qui ont par la suite avoué qu’ils appartiennent aux Frci du pouvoir d’Abidjan. Une
véritable honte pour l’armée de Côte d’Ivoire censée veiller sur la sécurité du territoire national et des populations qui y vivent. On comprend aisément la sortie du coordinateur de la sécurité nationale du Ghana. Le lieutenant-colonel Larry Gbevlo-Lartey a réclamé, le lundi 24 septembre 2012 aux autorités ivoiriennes, les preuves des accusations graves portées contre son pays. Une demande qui est motivée par la capture et l’emprisonnement de plusieurs soldats de l’armée ivoirienne en terre ghanéenne. Une confrontation de preuves, qui selon le Ghana permettrait de faire la lumière sur cette affaire qui risque d’envenimer les relations entre les deux pays frères et amis. Mais, avec cette humiliation, le régime ivoirien n’apportera jamais les preuves que réclament les autorités d’Accra. D’abord parce que le pouvoir d’Abidjan ne détient pas les preuves de ses accusations. Ensuite, il ne sait pas comment s’y prendre pour faire libérer ses soldats faits prisonniers. D’autant qu’il a volontairement et unilatéralement décidé de fermer les frontières avec le Ghana voisin. Aujourd’hui, nettement en position de force. La Côte d’Ivoire sera humiliée une seconde fois. Parce qu’il faudra négocier, en se pliant.
LE TEMPS
Bondoukou-Fermeture de la frontière du Ghana : La galère des populations / Une catastrophe pour les malades (LE TEMPS)
«Si le régime Ouattara connaissait les liens séculaires qui unissent le Ghana et la Côte d’Ivoire, il n’aurait pas pris une telle décision. Cette décision est impopulaire. Heureusement que jusqu’alors le Ghana ne l’a pas suivi dans cette voie qui frise plutôt un règlement de comptes que la sécurité de l’Etat». A conclu un observateur averti de la scène politique ivoirienne et du reste, est un militant très engagé du Rassemblement des Républicains (Rdr) dans la ville aux mille mosquées. En effet, sur le long des 7 kilomètres qui sépare Soko de Sampa, la première ville frontalière du Ghana, c’est un silence de cathédrale ce lundi, jour de marché de cette cité qui constitue le lieu d’approvisionnement des populations du Gontougo. Faisant fi de la discision de la fermeture des frontières, elles ont cru pouvoir bénéficier de la complicité de la douane ivoirienne pour aller faire leur marché. Ce fut le premier obstacle. «Les frontières sont fermées. Il n’y a pas de passage jusqu’à nouvel ordre. Retournez chez vous.» A fait comprendre l’autorité douanière en poste. Celles qui ont voulu contourner la douane en passant par les pistes ont très vite déchanté. Le commandant Soro des Frci du bataillon du camp militaire de Bondoukou avec une colonne de douze voitures de type 4x4 lourdement armés , était posté au croisement de toutes les pistes qui mènent à la frontière de l’axe Soko-Sampa non loin de la rivière Tain où, sous les anacardiers, des malades et de nombreux commerçants attendaient un sésame pour pouvoir traverser cette frontière. Mais ce fut peine perdue. C’est dire combien de fois l’apport du pays de Kwamé Nkruma est vitale pour les populations de la Côte d’Ivoire et singulièrement celles du district du Zanzan. Et les effets ne se sont pas fait attendre au lendemain de la décision de fermeture des frontières d’avec le Ghana. Avec dix stations- service pour le district du Zanzan, 90 % du carburant en consommation dans le Zanzan issu de la contrebande en provenance du Ghana, vient de connaître une hausse du prix au litre de 600 Fcfa à 700 voire 750 Fcfa en ville et 900 Fcfa en agglomération. «Alassane Ouattara nous a tués. Il ne sait pas que ceux qui l’ont voté à Bondoukou vivent grâce aux échanges commerciaux entre le Ghana et la Côte d’Ivoire. Maintenant qu’est ce que nous allons devenir ?» S’afflige O.N. vendeur au détail de carburant au quartier Djiminisso devant ses bouteilles. Idem pour les vendeuses de médicaments aux abords des routes sur les étables qui, pour l’heure, ont un peu de stock.
Une catastrophe pour les malades
Si cette fermeture des frontières perdure, ce sera la catastrophe pour les malades qui s’approvisionnent en médicaments avec ces vendeuses. Quand la majorité des populations se soignent au Ghana : «j’ai une carte d’assurance maladie universelle au Ghana face aux insuffisances et à la cherté des soins chez nous» reconnaît dame Kossia Kouman. Même si pour l’heure certains produits du bâtiment, de l’alimentation générale et du cosmétique surtout le ciment, le sucre, l’huile, le lait et les liqueurs n’ont pas subi d’augmentation de prix, cela ne saurait tarder. Car c’est depuis le Ghana que ces produits arrivent sur les marchés du district du Zanzan. Au delà de l’alimentation, le secteur des métiers de l’artisanat n’est pas en reste. «Nos premières sources d’approvisionnement en pièces détachées reste le marché de Kumassi au Ghana où les prix sont hors compétitifs. Je devais même y aller chercher des pièces de voiture et un moteur mais hélas ». Soutient Kouadio Moctar, mécanicien de sont état. Et les plus grandes victimes restent les producteurs d’anacardes. L’achat des produits restés sur leur main est arrêté. Et les paysans sont désemparés face à la scolarisation de leurs enfants.
Pascal Assibondry