François Hollande: « Oui pour le départ de la Force française Licorne de Côte d’Ivoire »

Le 30 avril 2012 par IVOIREBUSINESS – Pour François Hollande, c’est clair : « L’objectif pour la Licorne est de ne pas rester plus longtemps que nécessaire en Côte d’Ivoire ».

Soldat français de Licorne au côté de soldats FRCI.

Le 30 avril 2012 par IVOIREBUSINESS – Pour François Hollande, c’est clair : « L’objectif pour la Licorne est de ne pas rester plus longtemps que nécessaire en Côte d’Ivoire ».

Le disant, le candidat socialiste à l’élection présidentielle dévoile un pan de ce que sera sa doctrine militaire concernant les bases militaires françaises en Afrique, et notamment l’avenir de la Force Licorne en Côte d’Ivoire.
Pour lui, la Force française Licorne n’a pas vocation à rester en Côte d’Ivoire, car il faut selon lui éviter de donner l’impression que la France soutien des régimes africains à bout de bras. Il est donc pour le retrait de la Force Licorne de Côte d’Ivoire. Une source très crédible proche du PS confirme cette information, même si elle reconnait que les choses ne se feront pas du jour au lendemain.
C’est la raison pour laquelle avant tout retrait qu’il souhaite concerté avec le régime Ouattara, la Force Licorne aura pour seul but de protéger les ressortissants français présents sur le territoire ivoirien, et non comme c’est le cas actuellement, de voler au secours du régime Ouattara, en cas de menace. Cela doit être du ressort de l’armée nationale, les FRCI (forces républicaines de Côte d’Ivoire). Même si celles-ci ne sont pas opérationnelles, Licorne pourra tout au plus, l’aider au niveau de la formation et de la mise à niveau.
Selon l’agence Associated Press, le candidat socialiste a souligné lors d’un déplacement au Mémorial de la Shoah, que l’objectif pour la Licorne est de ne pas rester plus longtemps que nécessaire en Côte d’Ivoire. « Pour l’instant, il y a une demande du gouvernement ivoirien concernant cette présence (…) Et tant que nous n’avons pas eu de la part des autorités (ivoiriennes ndlr) qui ont décidé de cette présence une demande de nous retirer, nous ne le ferons pas. Mais c’est vrai que l’objectif est plutôt de ne pas rester plus longtemps que nécessaire », a-t-il dit en marge d’une visite au Mémorial de la Shoah à Paris. Comme on le voit, sous Hollande, même si la Licorne est présente à la demande du régime Ouattara, elle ne pourra plus voler comme c’est le cas actuellement, à son secours, en cas de soulèvement populaire ou de tentative de coup d’Etat.
On se rappelle que la même doctrine avait été utilisée en 1999 lors du coup d’Etat contre Bédié. Jacques Chirac, Président français d’alors, voulait utiliser la Force française du 43e BIMA pour réinstaller Konan Bédié, dont il était proche. Lionel Jospin, Premier ministre socialiste de l’époque, s’était alors vigoureusement opposé, arguant que la Côte d’ivoire était un pays souverain.
François Hollande, lui aussi socialiste, a pour mentor Lionel Jospin, qui l’avait nommé Premier secrétaire du parti. Ce dernier ne viendra donc pas au secours du régime Ouattara s’il est en difficulté, comme ce fut le cas pour Bédié.
Hier à Bercy, François Hollande a même dit qu’il mènera une traque sans merci contre les dictateurs dès qu’il sera élu Président.
Il a dit : "Je veux que le 6 mai soit une bonne nouvelle pour les démocrates et une terrible nouvelle pour les dictateurs".

Catherine Balineau