Françafrique : Laurent Fabius, un françafricain au quai d'orsay???
Le 19 mai 2012 par Correspondance particulière - Paroles en l’air ? Le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé jeudi dernier que la France voulait une relation "d'égal à égal"
Le 19 mai 2012 par Correspondance particulière - Paroles en l’air ? Le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé jeudi dernier que la France voulait une relation "d'égal à égal"
avec l'Afrique. Une promesse qui suit l'engagement du président François Hollande de rompre définitivement avec la "Françafrique"."Nous allons traiter avec nos amis africains d'une façon transparente en ayant le souci d'un partenariat dans le développement", a ajouté Laurent Fabius. Une chose est sûre : pour l’instant, Laurent Fabius est plutôt considéré comme un «dignitaire» de la fameuse Françafrique.
«La lignée des annonces de rupture avec la Françafrique se divise jusqu’ici en deux ensembles : celui des responsabilités politiques écourtées et celui des promesses éphémères. Souhaitant que cette étrange « malédiction » cesse enfin, l’association Survie se montrera particulièrement attentive aux premiers gestes de François Hollande et aux premières mesures de son gouvernement. (…) Quelle position sur les visites officielles de dictateurs et la validation des simulacres électoraux, et plus largement quelles relations diplomatiques vis-à-vis des régimes dictatoriaux quand en pleine campagne électorale divers collaborateurs de François Hollande se sont affichés aux côtés de dirigeants illégitimes : Ségolène Royal auprès de Blaise Compaoré en novembre 2011, Laurent Fabius auprès d’Ali Bongo au Gabon en février 2012, ou encore Jean-Louis Bianco auprès d’Alassane Ouattara en avril 2012 ?», écrivait ainsi le 15 mars l’association Survie, particulièrement en pointe dans le combat contre la Françafrique. Selon les informations recueillies par Le Nouveau Courrier, un des liens qui unissent Fabius à certains régimes autoritaires du continent est… Thomas Fabius, son fils, qui se prévaut notamment du «parrainage» d’Alassane Ouattara, que son père avait très fortement soutenu pendant la crise postélectorale ivoirienne. Thomas Fabius se caractérise en tout cas par un activisme financier plus ou moins crapuleux sur le continent. Il a ainsi été condamné en 2011 pour «abus de confiance» dans le cadre d’un projet de création d’une carte de paiement à distance tournée vers l’Afrique.
Par ailleurs, selon La Lettre du Continent, les déclarations de Kofi Yamgnane désapprouvant le transfert du président Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI) et racontant comment Nicolas Sarkozy avait menacé de «flinguer» les présidents africains engagés dans un schéma de sortie de crise pacifique en Libye lui valent déjà «un certain nombre d’inimitiés au sein du Parti socialiste». Il ne devrait, en rétorsion, même pas jouir d’un poste de conseiller.
Une contribution de Philippe Brou