FPI: Comité Central Extraordinaire

02/2012
Communiqué final
Sur convocation du camarade MIAKA Ouretto, Président par intérim du

Miaka Ouretto lors d'une rencontre avec Ahoussou Jeannot.

02/2012
Communiqué final
Sur convocation du camarade MIAKA Ouretto, Président par intérim du

Parti, le Comité Central du Front Populaire Ivoirien (FPI) s’est réuni en session extraordinaire, élargie au Comité de Contrôle et aux Secrétaires Généraux de Fédération, le mercredi 29 août 2012, de 15h40 à 17h46, à son siège provisoire, sis à Cocody les II Plateaux, 7ème Tranche.
L’ordre du jour de cette session a porté sur deux (2) points :
- Les Informations ;
- L’analyse de la situation sociopolitique et les perspectives.
Au titre des informations, le Comité Central, a pris acte du réaménagement technique du Secrétariat Général du Parti intervenu après l’enlèvement et la détention, le dimanche 26 août 2012 du Secrétaire Général, porte-parole du Parti, le camarade Laurent Akoun. Ainsi, jusqu’à son retour, les camarades ci-après désignés assumeront les fonctions suivantes :
• Secrétaire Général par intérim et Porte-parole du Parti : Kodjo Richard,
• 3ème vice-président chargé de la Sécurité, des Relations Extérieures et des Représentations à l’Etranger : Michel Amani NGuessan
Au titre des faits d’actualité, le Comité Central a été largement informé :
• De l’enlèvement du Secrétaire Général par intérim, le camarade Laurent Akoun, par le commandant de la brigade de gendarmerie d’Adzopé au corridor nord de ladite ville, alors qu’il exécutait un programme politique qui devait le conduire d’Akoupé à Adzopé. Le Secrétaire Général a été entendu lundi 27 août par les responsables de l’enquête préliminaire en présence de ses deux avocats, présenté au parquet puis placé sous mandat de dépôt et déféré à la MACA, le mardi 28 août 2012, sous l’inculpation de « trouble à l’ordre public ». Il sera jugé en procédure de fragrant délit, le vendredi 31 aout 2012.
• De l’arrestation du camarade Koné Katina, qui est un kidnapping manqué de la part d’Interpol, section Ghana, hors de l’aéroport d’Accra. Depuis cette date, le Camarade Koné Katina est sous bonne garde au Bureau National d’Investigation (BNI) ghanéen.
• De l’incarcération du Secrétaire Général adjoint Alphonse Douati qui a été déféré à la MACA pour « …atteinte à la sureté de l’Etat… ». Ni les avocats, ni la famille n’ont encore pu rentrer en contact avec lui à ce jour. Une information judiciaire est ouverte.
Le Comité Central s’insurge contre cette propension intolérable du régime à privilégier les actes de mauvaise gouvernance en général et particulièrement les violations incessantes des Droits Humains. Il s’élève contre cette forme de dénis de justice (kidnapping et rapt orchestrés par les services publics de l’Etat) prolongée par les supplétifs et milices privées armées contre une partie de la population civile ivoirienne. Cette traque permanente d’une frange importante des citoyens appelés pro-Gbagbo n’honore ni les commanditaires, ni les bras séculiers et jette définitivement l’opprobre sur la Côte d’Ivoire. Le Comité Central affirme que la haine et la violence gratuites ne peuvent résoudre les maux dont souffre la Côte d’Ivoire.
Le Comité Central s’inquiète de la déliquescence accélérée de la Nation et de l’incompréhensible mutisme des objecteurs de consciences nationaux et internationaux. Il leur demande de ne pas se faire complices de cette épuration politique et sociale programmée. Il les appelle à une remise en cause objective de cette attitude qui est de nature à compromettre durablement la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.
7. Le Comité Central interpelle les organisations de défense des Droits de l’Homme, les organisations religieuses et autres organisations de la société civile et les invite à se joindre au FPI pour :
- Condamner tous ces enlèvements et exactions sur ses militants et des innocents démocrates,
- Exiger la libération immédiate et sans condition de son Secrétaire Général Akoun Laurent, de son Secrétaire Général Adjoint, Douati Alphonse, les détenus politiques, les militantes et militants du FPI, ainsi que toutes les personnes anonymes, enlevés et arbitrairement détenus dans des lieux connus et inconnus.
- Interpeller le Gouvernement de Monsieur Ouattara sur la vague de violences inutiles et ses méthodes répressives contre une partie des citoyens.
8. Le Comité Central condamne la tentative d’enlèvement et de rapatriement pour le moins illégal du camarade Koné Katina, Porte parole du Président Laurent Gbagbo, à l’Aéroport International d’Accra.
Le Comité Central salue la réaction prompte des autorités ghanéennes qui s’inscrivent dans le respect des lois internationales.
Le Comité Central exprime son soutien au camarade Koné Katina et sa confiance en la Justice Ghanéenne ;
9. Analysant la situation sociopolitique nationale, le Comité Central relève que depuis le 11 avril 2011, la Côte d’Ivoire est devenue un vaste camp de concentration à ciel ouvert où des exactions, des viols, des vols, des braquages, de la torture et des enlèvements sont érigés en mode de gouvernement, créant ainsi un Etat d’insécurité rapprochée et permanente. Il constate que cette situation qui perdure dangereusement exaspère tous les citoyens de quelque bord politique qu’ils soient.
Le Comite Central s’indigne de ce que la population - qui est en droit d’attendre de l’Etat, sécurité et protection - est plutôt victime à travers les FRCI et les supplétifs dozos, de la violence d’Etat. Sous le prétexte générique de déstabilisation et d’atteinte à la sureté de l’Etat, de trouble à l’ordre public, de tentative de coups d’Etat, les populations innocentes (particulièrement les jeunes) sont arrachées à leur quiétude.
Le Comité Central invite le régime Ouattara à mettre courageusement en place des méthodes de gouvernance démocratique au profit de l’ensemble de la communauté nationale sans exclusive, et à ouvrir résolument des discussions franches avec l’opposition en général et le FPI en particulier, sans faux fuyant.
Le Comité Central engage le Secrétariat Général à continuer de garder toute sa sérénité et une mobilisation à toute épreuve.
Le Comité Central présente ses sincères condoléances aux familles de tous nos camarades tombés sous les balles des FRCI ou torturés jusqu’à la mort par des supplétifs dozos.
Le Comité Central exprime sa profonde compassion à tous nos camarades traqués, enlevés, torturés et illégalement détenus dans des camps de concentration.
15. Le Comité Central félicite tous les militants pour le calme observé face à toutes ces épreuves, particulièrement les camarades en mission à Adzopé, le 26 août 2012.
16. Le Comité Central, conformément aux recommandations de la Convention du 29 avril 2012 - et en total harmonie avec notre ligne de la transition pacifique à la démocratie - demande à toutes les structures de base de continuer résolument leurs activités.
Enfin, le Comité Central invite les organes dirigeants, les structures de base, les représentations à l’extérieur, les structures spécialisées et l’ensemble des militantes et militants du FPI à demeurer soudés autour de la Direction du Parti, à cultiver la confiance et la solidarité et à se tenir toujours mobilisés pour gagner la bataille des droits et libertés démocratiques dans notre pays.

Fait à Abidjan, le 29 août 2012