FIF/Sylvain Takoué sans détours : « Drogba un magicien ? Non ; mais un messie, oui… »
Par Ivoirebusiness/Débats et Opinions - Auteur du livre "LA FIF EN JEU, UN JOKER APPELÉ DIDIER DROGBA", Sylvain Takoué sans détours « Drogba un magicien ? Non ; mais un messie, oui… »
Un argument était continuellement mis en avant contre la montée de Didier Drogba à la Présidence de la FIF : celui de sa supposée inexpérience pour ce poste. Cet argument un peu trop facile ne pouvait pas tant prospérer.
Il ne pouvait pas avoir la peau dure. La preuve en est qu’on trouvera, par exemple, dans mon livre qu’un contre-argument est développé, celui de la capacité de Didier Drogba à être inventif à ce poste de Président de la FIF. J’explique et je précise ma pensée.
On a entendu des promesses pour ce poste, qui sont des promesses abracadabrantes, venues de candidats qui se présentent comme des prestidigitateurs. Ils ont subitement été des disciples de Merlin l’enchanteur. Ce qu’on remarque, c’est qu’ils étaient pourtant de "grosses têtes" dans la précédente équipe dirigeante qui avait la FIF en mains.
Les tours de magie, dont ils se disent capables aujourd’hui, n’ont pas eu lieu pendant qu’ils étaient pleinement aux affaires, jusqu’à ce que le football ivoirien s’enlise dans le bourbier de la mauvaise gestion. Quel est, en effet, ce "trou" laissé béant, creusé et chiffré en milliards de francs CFA, et découvert récemment par le Comité de Normalisation ?
N’est-ce pas ce type de passif qui a affaissé le football ivoirien ? Le problème est donc le bourbier dans lequel notre football a été enfoncé. La solution, c’est de trouver un dirigeant de droiture, qui connaît le football et ses pratiques managériales.Cela est de notoriété. Didier Drogba se propose d’être ce dirigeant là.
On le connaît et il connaît le football. On entend rétorquer, derrière les clôtures, qu’il ne s’y connaît pas en gestion d’une Fédération sportive, comme la FIF. Mais il est bon de dire, à ceux qui rouspètent dans l’ombre, qu’on ne naît pas dirigeant d’une Fédération sportive, on le devient.
Ce n’est pas comme quand, plus tard, on est fait roi à sa naissance dans un royaume tenu par son père. Il est donc important de préciser qu’on ne naît pas président de la FIF en Côte d’Ivoire, mais qu’on le devient. C’est tout simplement une affaire de conviction sportive et de vision dans la gestion. Notre football agonisait. Il périssait. Il mourait de sa belle mort. Un magicien n’y peut rien.
C’est pourquoi, Didier Drogba ne vient pas en magicien de la chiromancie, mais comme un messie sportif, c’est-à-dire comme un esprit évolué, un espoir annoncé, un rêve attendu. Il est exactement comme une force de reconstruction qui veut rebâtir, à partir d’un chaos achevé, le sport-roi en Côte d’Ivoire.
La magie qu’invoquent ses adversaires pour tromper la vigilance, n’est que mirage et artifice, alors que ce que propose Didier Drogba, c’est la "renaissance" d’un sport culte qui a perdu de sa superbe.
Ce n’est pas plus prétentieux d’être ce candidat de l’avenir, que d’être les candidats du passé. J’ai développé dans mon livre cet argument de contre-pieds et de contrepoids. Il faut soutenir Didier Drogba jusqu’au bout, car avec sa vision du foot, la lumière est visible au bout du tunnel. Drogba est représentatif de l’avenir du football ivoirien. Il faut lui faire confiance. Il a les mains propres. Il a la tête sur les épaules. Il a les idées claires.
Il porte un projet réaliste, cohérent et conforme au rêve de revaloriser notre football. Grâce à son projet d’espoir et de revalorisation, les clubs seront plus outillés à être des clubs professionnels, pour les uns, et amateurs pour les autres, parce qu’ils seront conséquemment encadrés, soutenus et accompagnés.
Les athlètes seront à même de mouiller vraiment le maillot pour déployer leur talent sportif, parce qu’ils seront véritablement pris en charge par leurs employeurs que sont les clubs. Les infrastructures nationales du football seront bâties avec de vrais appuis au développement sportif.
La Côte d’Ivoire ne sera plus qu’une fière nation du football compétitif. Et les choses ne s’arrêteront pas là. Car il s’agira d’opérer une gestion nouvelle, innovante et inventive qui consacrera la rupture d’avec un certain passé où on laissait administrer le football en Côte d’Ivoire comme si on était encore dans les années 1960.
Donnons la chance à Didier Drogba de donner sa chance au football ivoirien d’émerger convenablement du bourbier où il est. Quel club sérieux du pays, quel joueur ivoirien désespéré, quel promoteur-partenaire à la recherche d’un tel avènement, ne le voudraient-ils pas et ne voudraient-ils pas de cet essor sportif annoncé ?
Sylvain Takoué,
Journaliste-écrivain et
Auteur du livre.