FÊTE DES LIBERTÉS BOUAKÉ 2023 : DISCOURS DE LA PRÉSIDENTE DU MGC, DOCTEUR SIMONE EHIVET GBAGBO
Par Ivoirebusiness - FÊTE DES LIBERTÉS BOUAKÉ 2023. DISCOURS DE LA PRÉSIDENTE DU MGC, DOCTEUR SIMONE EHIVET GBAGBO.
Mesdames et Messieurs,
Cela fait 15 ans que je n’avais pas remis les pieds à Bouaké. Depuis mon arrivée le jeudi dernier, j’ai pu saluer les autorités administratives, les responsables de culte, les chefs des communautés Baoulés, et les chefs des communautés étrangères. Partout, j’ai été très bien accueillie. Mes responsables politiques ont visité des communautés ivoiriennes vivant ici à Bouaké.
Je voudrais tous, vous remercier de tout cœur pour cet accueil chaleureux.
Nous sommes venus à Bouaké pour célébrer la première édition de la Fête des Libertés. Pourquoi le Bouaké ?
Nous avons choisi Bouaké pour 2 raisons :
Nous sommes ici premièrement, pour commémorer une date. Celle du 30 avril.
Vous savez sûrement que, le 30 avril 1990, nous avons assisté avec enthousiasme à la proclamation du multipartisme en Côte d’Ivoire par le Président Félix Houphouët-Boigny et le PDCI. Ce pays régi par le parti unique, venait de renouer avec la pensée plurielle, le militantisme pluriel, l’organisation politique et syndicale plurielle. Nous avions de nouveau, la chance de voir s’épanouir les libertés et les droits. Et le FPI a décidé à ce moment-là, de commémorer à cette date du 30 avril, la démocratie et les libertés reconquises par une fête que nous avons baptisée «La fête de la liberté».
Aujourd’hui, le Mouvement des Générations Capables (MGC) qui s’intègre dans une vision de liberté plus grande, élargit sa sphère de conquête démocratique en initiant «La Fête des Libertés». Cette fête est à sa première édition. Elle permet à tous les militants du MGC et à l’ensemble des démocrates de Côte d’Ivoire, de célébrer, d’une part, les acquis démocratiques d’antan en vue de leur consolidation et d’autre part, de faire une revue d’ensemble des libertés physiques, des libertés idéologiques, des libertés intellectuelles, des libertés économiques, des libertés religieuses et des libertés morales, pour une Renaissance forte et dynamique de la Côte d’Ivoire.
Aujourd’hui comme avant 1990, je demande que l’on libère à nouveau la parole ; je demande que l’on libère à nouveau les médias ; je demande que l’on libère à nouveau la démocratie.
La deuxième raison de notre présence ici, est que Bouaké est la ville où la rébellion a démarré et s’est incrustée. Et, pour bon nombre d’Ivoiriens, Bouaké est une ville fermée, une ville d’insécurité et même que Bouaké est la deuxième ville du Mali. Mais Bouaké est la 2e ville de la Côte-d’Ivoire, après Abidjan.
Un pays fonctionne comme l’être humain. Avec la rébellion, il s’est produit comme un puissant choc dans la nation toute entière à l’issue duquel, l’âme de la nation est sortie de son corps.
Notre pays est resté KO debout.
Mesdames et Messieurs,
Je suis venue à Bouaké avec le MGC pour adresser un message de paix à toutes les populations qui y vivent, au pays et au monde entier. Il nous faut, à partir d’ici, rebâtir le «revivre ensemble» pour redémarrer l’œuvre de reconstruction de la Nation ivoirienne.
Sur les plans spirituel, historique et politique, la Côte d’Ivoire est un pays d’hospitalité. À ce sujet, notre hymne national est formel et clair. Il dit "Salut ô terre d’espérance, pays de l’hospitalité".
Le destin de la Côte d’Ivoire est d’être ouvert aux autres nations. Sa vocation est donc d’accueillir tous nos frères et sœurs africains et même non africains qui souhaitent y vivre. Ainsi donc, sur cette portion de terre d’une superficie de 322 462 km2 que Dieu a donnée aux Ivoiriens, tout le monde a sa place.
Toutefois, sur cette terre de la Côte d’Ivoire, nous devons œuvrer à vivre en harmonie. C’est dire que chaque groupe humain, chaque communauté doit respecter les lois de la République, respecter la vie et la dignité des Hommes.
Les autochtones, propriétaires terriens acceptent déjà d’accueillir des frères et sœurs qui ont quitté leurs pays pour plusieurs raisons (guerre, crise économique, sécheresse, regroupement familial, etc.) pour s’installer chez nous. Il est donc impérieux que ces frères vivent ici dans le respect et la considération de leurs tuteurs, de nos lois, de nos us et coutumes, de notre sécurité. Ils sont d’ailleurs, pour la plupart d’entre eux, déjà intégrés et certains ont acquis la nationalité ivoirienne.
Cependant, nous avons une catégorie de frères et sœurs venus des pays limitrophes qui sont impliqués dans des actions calamiteuses telles que :
-La transhumance électorale,
-L’orpaillage clandestin,
-L’appropriation des terres des autochtones par la violence et
-Le djihadisme.
Aucun de nos pays de la sous-région ouest-africaine ne peut demeurer stable si nous ne mettons pas fin à ces fléaux.
Mesdames et Messieurs
La réconciliation vraie, qui est un préalable incontournable à la cohésion nationale, suppose que nous ayons le courage de régler tous les points de désaccords et de mésententes, voire tous les différends entre nous-mêmes populations de la Côte d’Ivoire d’abord ; et ensuite, entre nous et nos frères des pays limitrophes qui ont pris fait et cause pour un camp durant la rébellion de 2002.
Depuis octobre 2000 et pendant 10 ans, mon ex Parti le FPI, a dirigé la Côte-d’Ivoire. Nous avions donc la responsabilité de la sécurité, de la paix et de la cohésion des ivoiriens. De ce point de vue, nous avons notre part de responsabilité dans la crise que notre pays a traversée.
En ma double qualité de haut responsable du FPI, Parti au pouvoir d’alors et de Première Dame au moment des faits, je tiens encore une fois, à demander pardon à toute la nation, à tous ceux qui ont subi des souffrances terribles, qui ont perdu des parents, qui ont perdu des biens, qui ont perdu leurs terres, qui ont perdu leurs emplois, qui ont été contraints à l’exil interne ou externe.
J’accorde aussi mon pardon à tous ceux qui ont causé du tort à la nation, à ma personne, à mes proches, à ma famille politique.
J’exhorte tous les responsables politiques de la Côte-d’Ivoire à me suivre dans cet exercice, de demander pardon et d’accepter le pardon des autres dans l’intérêt supérieur de notre pays.
De nombreux détenus civils et militaires de la crise postélectorale notamment, le Général Dogbo Blé, le Commandant Séka Anselme, de nombreux officiers, sous-officiers et des militaires de rang sont toujours maintenus en prison.
De nombreux acteurs politiques dont Soro Guillaume, sont toujours en exil. C’est vrai, je n’ai pas approuvé le rôle qu’il a joué dans la crise depuis 2002, mais aujourd’hui, je lui ai pardonné. L’intérêt supérieur de la nation commande qu’il rentre au pays et ait la possibilité de participer au processus de réconciliation.
Je continue de plaider en faveur d’une amnistie générale pour libérer tous les prisonniers et pour permettre aux exilés de revenir dans leur pays. La réconciliation nationale et le retour à une paix durable sont à ce prix. Le MGC ne ménagera aucun effort pour ramener la concorde et la cohésion sociale conditions sine qua non de la renaissance de notre pays.
En effet la Côte d’Ivoire a besoin de renaitre. Notre renaissance nécessite une intervention ferme dans plusieurs domaines : les domaines Ethique, Economique, Politique et démocratiques.
Le MGC invite tout le monde à s’approprier les valeurs cardinales indispensables au changement des mentalités et des comportements. Ces valeurs sont :
-La compétence poussée jusqu’à l’excellence,
-La crainte de Dieu,
-Le respect de la vie humaine,
-L’amour de soi et du prochain,
-L’intégrité qui implique la fidélité, la loyauté, la probité et l’honnêteté,
-L’incorruptibilité,
-La rectitude qui englobe la droiture et la justice,
-Le respect de la parole donnée,
-Le patriotisme,
-L’ouverture à l’Autre,
-Le triptyque «Union-Discipline-Travail».
Au-delà de leur dimension morale et éthique, ces valeurs sont une clef pour provoquer le déclic de la transformation et du développement qualitatif et intégré de notre pays.
Et, ne nous y trompons pas ! Quand je parle de renaissance et de développement qualitatif intégré, je ne fais pas référence aux chiffres liés à la croissance qui, on le sait aujourd’hui, ne signifient pas grand-chose pour nos pays d’Afrique.
Quand je dis renaissance et développement qualitatif intégré de notre pays, je parle précisément de notre capacité à répertorier sans exclusive, tous les produits de nos districts et de nos régions. Je parle de notre capacité à les transformer et à leur donner une plus-value, c’est-à-dire à les revaloriser pour qu’ils profitent vraiment aux producteurs.
Sans la transformation par nous-mêmes de nos produits, il nous sera difficile de sortir de la crise du cacao, du café, de l’hévéa, du coton et de l’anacarde que nos producteurs vendent souvent à perte. Ils sont donc condamnés à subir le dictat des spéculateurs et à demeurer dans la pauvreté.
Je vais insister sur deux exemples de produits agricoles que les populations du Centre et du Nord de la Côte d’Ivoire connaissent très bien. Vous réaliserez à quel point la transformation de nos produits est plus que jamais une nécessité impérieuse.
-Le premier exemple concerne la culture du coton.
Aujourd’hui, dans tout le bassin cotonnier, la population est dans le désarroi. À la fin de l’année 2022, l’on a procédé à un redécoupage des zones cotonnières en Côte d’Ivoire. Cette nouvelle politique appelée zonage ou zoning a consisté à repartir dix-huit (18) zones cotonnières entre six (6) compagnies qui opèrent dans le secteur.
Cette politique qui est censée, entre autres, assurer la professionnalisation des producteurs et améliorer leur cadre de vie, provoquent des effets contraires. La réalité est que le zoning a plutôt mis fin à la concurrence entre les compagnies et engagé les producteurs dans ce qu’ils appellent eux-mêmes un mariage forcé avec des partenaires qu’ils n’ont pas choisis. Ils sont paupérisés et ne savent plus à quel saint se vouer.
-Le deuxième exemple concerne la noix de cajou.
Vous savez tous que cette année 2023, l’État a fixé le prix du kilogramme à 315 f CFA. Mais sur le terrain, la noix de cajou est achetée à 200 francs le kilogramme, voire à 150 ou 100 francs le kilogramme. Là aussi le producteur est laissé pour compte.
L’une des solutions durables à ces problèmes est et demeure la transformation et la consommation par nous-mêmes de ces produits. Nous avons donc deux choses urgentes à réaliser :
-Premièrement, nous devons créer nous-mêmes des unités de transformation de chacun de nos produits. Ces unités doivent donner lieu à des entreprises artisanales qui évolueront pour devenir de Petites et Moyennes Entreprises qui, à leur tour, grandiront pour devenir de véritables industries.
Il faut pour cela, que loin des effets d’annonce, l’Etat mette en place une véritable politique d’encadrement et de financement de l’entreprenariat ivoirien particulièrement en direction des jeunes et des femmes et qui soit visible sur toute l’étendue du territoire national.
-Deuxièmement, nous devons rapidement développer un marché intérieur, c’est-à-dire, faire en sorte que la population ivoirienne soit la première à acheter et à consommer ce que le pays produit.
Chères sœurs et chers frères producteurs,
Chers parents paysans,
La transformation est vraiment la solution pour vous sortir de la pauvreté car elle permettra de mettre en valeur tous les produits dérivés des cultures et augmentera ainsi leur rentabilité.
Ici, dans le Gbèkè, de même que dans le Nord du pays, nous pouvons tirer de meilleurs profits de l’anacarde. Quand je dis l’anacarde, je parle de tout l’anacarde, c’est-à-dire, l’arbre, la noix, la pomme et les feuilles.
-On peut presser la pomme d’anacarde pour en faire du jus, du sirop, de la confiture, de la crème alimentaire, des boissons alcoolisées, du vinaigre, de l’éthanol, des engrais, des désherbants, etc.
-Avec l’amande, on peut faire de la sauce, de la pâte à tartiner, des gâteaux, de la terrine, du lait végétal etc.
Avec toutes ces activités, ces savoir-faire, vous ne pouvez qu’accroître vos bénéfices dans la filière anacarde et créer de véritables emplois durables qui contribueront à résorber le chômage et à régler les problèmes écologiques.
Mesdames et Messieurs,
En ces moments-ci, nous subissons de plein fouet la flambée des prix des produits indispensables pour la vie.
On nous explique que ces augmentations de prix sont principalement liées à la guerre en Ukraine. Ne perdons pas de vue que l’une des véritables raisons de ces augmentions est que nous produisons en grande quantité des choses que nous ne transformons pas alors que nous les consommons sous forme de produits finis venus de l’étranger et qui sont vendus à des prix très élevés (exemple du sachet d’un gramme de café).
Nous devons donc sortir des schémas traditionnels de production du café, du cacao, de l’hévéa, du coton, de l’anacarde etc. où nous nous sommes confinés à la vente du produit brut sans aucune valeur ajoutée.
Par ailleurs, nous produisons de trop petites quantités de ce que nous consommons : riz, attiéké, banane, tomate, aubergine, piment, etc. Il s’ensuit que nous dépendons presqu’entièrement tout pour ce qui vient de l’étranger : vivres, vêtements, médicaments, matériels électroménagers, matériels chimiques, scientifiques, matériaux de construction, etc.
Nous n’avons donc aucun contrôle sur les prix de tous les produits que nous utilisons. Il nous faut absolument changer cette tendance. Nous en sommes capables ! Il suffit d’avoir de l’audace.
Mesdames et Messieurs.
En plus des questions économiques, nous avons des défis politiques à relever.
Il nous est annoncé des élections municipales et régionales pour le mois de septembre prochain. Pourtant, il n’échappe à personne que les élections en question sont en passe de se dérouler sans qu’aucune condition de transparence et d’équité n’ait été examinée ni adoptée de façon consensuelle (listes électorales, découpage électoral, composition de la CEI).
Les propositions de l’opposition relatives aux réformes du système électoral ne sont toujours pas prises en considération.
Je continue inlassablement d’inviter le gouvernement à engager courageusement de vraies réformes visant à obtenir :
-Une CEI indépendante des politiques et indépendante des Partis Politiques ;
-Une liste électorale fiable ne souffrant ni d’inclusion des non-Ivoiriens ni d’exclusion des Ivoiriens en âge de voter ;
-Un découpage électoral juste, établi sur des critères identiques pour tous ;
-Pour la Côte d’Ivoire, une politique de communalisation plus audacieuse, plus généreuse et plus moderne et équitable. Il est temps que chaque village soit intégré à une commune.
Au regard de tout ce qui précède, je demande formellement au Gouvernement de reporter les élections prévues et d’ouvrir des discussions franches et inclusives avec l’opposition et les forces vives de la nation en vue de trouver des solutions consensuelles pour des élections justes et transparentes.
Mesdames et Messieurs
Notre Parti, le MGC est en plein déploiement sur toute l’étendue du territoire national et dans plusieurs pays du monde. Je me réjouis du bon accueil que nous recevons partout et j’encourage vivement ceux qui ne nous ont pas encore rejoints à le faire. Notre ambition est de faire du MGC, le plus grand Parti de ce pays et cela est possible.
Depuis le 20 août 2022, j’ai davantage affirmé mon engagement à bâtir la Côte d’Ivoire dont je rêve. Avec le MGC que je préside, j’ambitionne de construire :
-Une grande Nation ivoirienne réconciliée, forte, pleine de justice et d’équité ;
-Une Nation démocratique, moderne, prospère et décomplexée ;
-Une Nation ivoirienne ouverte à l’Afrique et au monde mais souveraine dans tous les domaines d’activités stratégiques ;
-Une Nation peuplée d’hommes et de femmes à l’esprit et à la mentalité renouvelés ; des hommes et des femmes remplis de science, de connaissances, de techniques, capables de créer, d’inventer, d’ouvrir des voies nouvelles pour ses fils et de proposer des solutions au reste du monde ;
-Une Nation, peuplée de jeunes, pleins de vie et d’espérance, capables de transformer en richesses tous les produits de notre sol, de notre sous-sol et de notre culture ; capables de devenir les fers de lance de notre développement, les principaux acteurs de notre économie.
-Une Nation où la qualité et le niveau de vie des citoyens sont relevés par la mise en œuvre de politiques publiques garantissant l’accès accru des citoyens aux services publics de base (santé, sécurité, éducation, salubrité, formation, emploi, etc.) marqués par l’excellence ;
-Une Nation où le développement profite à tous ; où la solidarité nationale l’emporte sur les intérêts et lobbies extérieurs ;
-Une Nation peuplée de fils et de filles capables, dans un esprit de modernité, de créer avec les autres peuples de la sous-région et de l’Afrique un puissant marché intégré, dynamique, efficace et prospère ; de sorte qu’aux plans monétaire, infrastructurel, communicationnel, social, industriel, scientifique, nous bâtissions un continent fort, puissant, respectable et respecté, fournissant à ses fils et filles la sécurité, la paix, le bonheur qui conviennent.
Chers camarades du Parti,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, avant de terminer mon propos, inviter à nouveau les Ivoiriens à nous rejoindre au MGC, afin qu’ensemble, nous travaillions à transformer la vie politique et citoyenne de la Côte d’Ivoire, autour de notre projet.
Camarades militants, Allez partout dans les villes, les villages, les hameaux, parlez du MGC, expliquez sa vision et recrutez, recrutez, recrutez. Elargissez et consolidez les bases du Parti.
Je me suis laissé dire que certains parmi vous sont inquiets et même découragés parce que le FPI originel qui avait levé tellement d’espoir en 1990 dans toute la Côte d’Ivoire, n’a pas résisté au cyclone de 2010 et s’est trouvé brisé en trois morceaux.
Mais je vous dis ceci : "Dieu ouvre toujours un Chemin là où tout semble fermé !" et ce chemin-là, prenons-le ensemble. En nous permettant d’arriver ici à Bouaké, Il a ouvert pour nous une porte, et il maintiendra cette porte ouverte. Personne ne pourra la fermer.
Bonne Fête des Libertés ! et que vive l’édition 2024 dans le district du Zanzan.
Que Dieu bénisse le District de la Vallée du Bandama !
Que Dieu bénisse la région du Gbèkè !
Que Dieu bénisse la ville de Bouaké !
Que Dieu bénisse le MGC !
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !
Dr Simone EHIVET GBAGBO
Présidente du Mouvement des Générations Capables