Fermeture des Banques : VOICI LA DÉMARCHE À SUIVRE PAR LES FONCTIONNAIRES

Le 19 février 2011 par Fraternité Matin - Le gouvernement se constitue en fusible dans la crise que traverse le secteur bancaire. Surtout à moins de dix jours de la fin du mois. Premier acte concret: éviter la panique parmi les usagers, surtout

les fonctionnaires, en leur fournissant des informations utiles. L’adresse indiquée est l’auditorium de l’immeuble de la Caistab, au Plateau, à Abidjan et des numéros de téléphone. Hier, nous avons pu constater l’affluence des travailleurs de l’État dans ce hall baptisé pour l’occasion « Cellule d’information sur le traitement des salaires des fonctionnaires ». A notre arrivée à 10h05, de nouvelles informations sont affichées. Ce sont les pièces à fournir pour le paiement des salaires du mois de février (voir encadré). Aussitôt, un petit monde se forme devant chaque affiche, aussi bien à l’extérieur qu’au sein de la cellule. Stylo et bout de papier en main, chacun inscrit la liste des documents qu’il doit produire, pour entrer en possession de sa rémunération. Pendant ce temps, neuf agents du ministère de l’Économie et des Finances se tiennent derrière une grande table. Ce sont les personnes-ressources pour avoir des informations. En face, ils ont un grand nombre de visiteurs venus savoir l’attitude à adopter. Sur le sujet justement, l’ingénieur statisticien économiste du ministère, Yves Kouamé, accepte d’engager un entretien avec nous. La causerie est entrecoupée par les nombreux coups de fil de personnes à la recherche d’information et par celles qui ont fait le déplacement. Il annonce la couleur : « Dès lundi, tous ceux qui avaient leur compte à la Bicici (Ndlr : Banque internationale pour le commerce et l’industrie en Côte d’Ivoire) auront un nouveau compte d’office dans une des cinq banques nationales ». Ce sont la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (Bhci), la Banque pour le financement de l’agriculture (Bfa), la Banque nationale d’investissement (Bni), la Caisse nationale de la caisse d’épargne (Cnce) et Versus bank. Pour les clients de la Société générale de banques en Côte d’Ivoire (Sgbci), il faudra attendre mercredi. M. Kouamé ajoute que pour les autres structures bancaires, le même dispositif sera reconduit. Il faut simplement rester à l’écoute. Dès que le fonctionnaire a le nom de sa nouvelle banque et son numéro de compte, qui seront publiés par voie de presse et disponibles à la cellule d’information, il peut s’y rendre pour fournir les pièces de vérification. C’est après confirmation qu’il est un ancien client de la banque fermée et aussi titulaire d’un nouveau numéro de compte qu’il pourra toucher son salaire du mois. Notre interlocuteur précise que les nouveaux numéros de compte sont définitifs. En clair, un fonctionnaire qui percevait son dû sur un compte à la Bicici, ne pourra plus, même si cette dernière rouvre, y retourner. Il devient définitivement client du compte ouvert d’office à son intention par l’État. Que deviennent alors ses économies et engagements auprès de l’ancienne structure ? « Si c’est un dépôt, le montant sera viré sur son nouveau compte. Si, par contre, il a contracté un crédit, il fera le remboursement à la nouvelle banque qui se chargera alors de reverser le montant à l’ancienne », répond M. Kouamé.
Si toutes ces dispositions sont prises pour les fonctionnaires, quel est le sort des autres clients ? L’ingénieur indique que c’est ce qui explique la nationalisation des banques. L’État devenant le propriétaire des lieux, il rouvrira les banques pour que les usagers puissent disposer de leurs sous. Les deux premières banques à nationaliser sont la Bicici et la Sgbci. Soulignons qu’après elles, d’autres structures ont fermé, à savoir, Access bank, Standart chartered bank, Citibank, Baci. La Biao et Ecobank ont été les deux dernières à fermer leur guichet hier. Alors qu’à la mi-journée, des informations persistantes faisaient état de la fermeture de la Société ivoirienne de banque (Sib), un des responsables joint par téléphone nous a signifié que cela n’était pas encore à l’ordre du jour. Toutefois, la population reste sceptique quand elle sait désormais qu’une décision de fermeture est d’ordre stratégique et que, par conséquent, elle n’est pas divulguée d’avance.
Adama Koné