Fatou Bensouda (Procureure de la Cpi) : ‘‘Poursuivre les auteurs de tous les crimes quel que soit leur camp’’

Publié le lundi 25 février 2013 | L’intelligent d’Abidjan - ‘‘Poursuivre tous les auteurs quel que soit leur camp’’.

Dans l’affaire qui oppose l’ex-Président Laurent Gbagbo au procureur de la cour Pénale Internationale (CPI) dont l’audience de confirmation ou non des charges a débuté depuis le mardi 19 février dernier, la remplaçante de Louis Moreno Ocampo entend mettre le grappin sur tous les auteurs des crimes de la crise postélectorale quel que soit leur camp. Et cela, pour contrarier tous ceux qui dénoncent une justice à deux vitesses mise en œuvre par la Cpi quant à la poursuite des personnes responsables de crimes et exactions en Côte d’Ivoire entre décembre 2010 et avril 2011. Après les grands déballages faits de part et d’autres entre l’accusation et la défense depuis le début de ladite audience, la procureure Fatou Bensouda, dans une interview accordée à l’hebdomadaire ‘’Jeune Afrique’’N°2720 du 24 février au 02 mars 2013, rassure les deux camps antagonistes de la crise ivoirienne de l’impartialité de la Cpi dans la poursuite des auteurs de crimes. « Cette procédure judiciaire contre Laurent Gbagbo est l’aboutissement d’enquêtes sur le terrain. Nos poursuites visent aussi les forces belligérantes de l’autre camp. On ne peut toutefois mener de front toutes ces procédures. Mais, rassurez-vous, aucune partie prenante à la crise ne sera épargnée », a confié la procureure Fatou Bensouda. Poursuivant, relativement aux arguments jusque-là évoqués par la défense Gbagbo depuis le début de l’audience, la procureure s’est dite confiante quant à la teneur des preuves ou autres supports vidéo dont dispose son bureau pour casser les plaidoyers des avocats de l’ancien Président. Répondant à la préoccupation du confrère quant à la requête formulée par la défense de Laurent Gbagbo qui souhaite que son client soit jugé par les juridictions ivoiriennes, Fatou Bensouda a fait savoir que l’affaire Gbagbo est non seulement déjà engagée par la cour, mais, que les autorités ivoiriennes n’ont pas manifester le souhait de renvoyer l’affaire devant les tribunaux de Côte d’Ivoire. Réagissant sur la posture que pourrait adopter la cour si éventuellement le prochain rapport de l’enquête que compte publier Amnesty International le 26 février prochain, sur les exactions commises récemment par les forces armées sous la responsabilité du Président Ouattara, la procureure s’est exprimée en ces termes : « Notre mandat s’étend au-delà de la période postélectorale à proprement parler. Notre ambition est que tous les auteurs des crimes, quel que soit leur camp soient poursuivis ». Comme pour rassurer de ce que la juridiction internationale est déterminée à sonner le glas du règne des passe-droits.
L.Barro