Expédition de pacification à Yopougon: Le regard méprisant du régime Ouattara
Le 30 avril 2011 par le Temps - Dans sa logique militaire d’installation par la force armée, le régime Ouattara a décidé de pacifier par la force la commune de Yopougon, à Abidjan. Une commune regardée comme le bastion du Front populaire
Le 30 avril 2011 par le Temps - Dans sa logique militaire d’installation par la force armée, le régime Ouattara a décidé de pacifier par la force la commune de Yopougon, à Abidjan. Une commune regardée comme le bastion du Front populaire
ivoirien de Laurent Gbagbo, le quartier des jeunes patriotes, la base des miliciens pro-Gbagbo et le siège des ethnies de l’Ouest qu’on dit favorables au Président renversé par la France le 11 avril 2011, à la suite d’un coup d’Etat. Dans leur acharnement à déloger les miliciens pro-Gbagbo, d’après leurs propres termes, des bandes de rebelles ont initiés depuis plusieurs semaines, des expéditions punitives dans les quartiers comme Niangon, Sideci, Maroc, Nouveau quartier et Sicogi. Mais toutes leurs tentatives se sont soldées par des échecs, si bien que, de guerre lasse, les rebelles en mission ont avoué leur incapacité à leur chef tout en recommandant la négociation plutôt que la force. Mais la France qui n’entendait pas la chose de cette oreille, y a dépêché des chars de la Licorne qui ont bombardé pendant plusieurs jours les habitations et fait plusieurs dizaines de morts civiles, des innocents tués par des obus tirés sans discernement. Des victimes qu’on a cachées à l’opinion internationale la semaine dernière. En fait, cette attitude résulte du mépris du régime Ouattara à l’égard des partisans de Gbagbo et des groupes d’auto-défense qui se sont constitués pour se préserver des exactions commises chaque jour par les rebelles. En effet, dans le camp Ouattara, on estime qu’il faut « pacifier » les quartiers censés être des bastions de Laurent Gbagbo en écrasant les miliciens comme de la vermine, comme des « cafards ». La rébellion qui a installé l’anarchie et l’instabilité en Côte d’Ivoire, a du mal à admettre que les groupes d’auto-défense soient une force représentative dont il faut tenir compte dans le cadre du règlement de la crise armée. Pour les va-en-guerre de Ouattara, il n’est pas question d’une approche négociée dans la discussion. Qui, pour le régime Ouattara, représente une zone d’insécurité du fait des milices. Ce qui est totalement faux. La vérité est que les combats qui ont lieu et l’exode des populations qui s’en suit, sont le fait du traumatisme des populations après les descentes punitives des rebelles dans certains quartiers où, le plus souvent, aucun milicien en arme n’est visible. Les groupes d’auto-défense s’étant retranchés dans leurs camps, après avoir déposé les armes à l’appel du Président Gbagbo. Par ailleurs, le camp Ouattara ne supporte pas l’idée que la majorité de la population de Yopougon soit acquise à la cause de Laurent Gbagbo. Dont elle demande la libération dans son combat pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire. En fait, la surenchère qui est faite autour de la nécessité de pacifier Yopougon n’est que l’expression du mépris du régime Ouattara à l’égard des partisans de Laurent Gbagbo.
Yves Sésame