EXCELLENCES MESSIEURS LES CHEFS DES ETATS DE LA CEDEAO

D’avance je vous prie d’accepter de m’excuser pour la liberté que je prends en m’adressant directement à vous. Mais, à situation spéciale, décision spéciale dit-on chez nous. La Côte d’Ivoire ne vit-elle pas

ADO au milieu des chefs d'Etat, médiateurs de la Cedeao.

D’avance je vous prie d’accepter de m’excuser pour la liberté que je prends en m’adressant directement à vous. Mais, à situation spéciale, décision spéciale dit-on chez nous. La Côte d’Ivoire ne vit-elle pas

une situation spéciale à laquelle vous venez de décider de donner une suite spéciale ? Ne venez-vous pas, pour certains d’entériner sous la pression de la France, la décision illégale de ne reconnaître à la BCEAO que la signature d’un candidat que vous savez n’avoir pas remporté les élections en Côte d’Ivoire ?
Le Chef d’Etat africain lorsqu’il écrit où parle de son collègue Chef d’Etat africain, ne dit-il pas, « Monsieur le Président et très cher frère, ou Cher frère » ? Ce qualificatif affectueux et cordial n’est-il qu’une formule administrative africaine dépourvue de contenu ? Mon intention, en faisant cette note, loin de solliciter de vous de la compassion, est de chercher à comprendre ce qui se passe.
Les choses se déroulent comme si plus aucun de nos guides d’Afrique n’a de bon sens. C’est à se convaincre qu’il n’y a pas de juristes dans nos pays ! Et pourtant que d’érudits à la tête de nos Etats ! Que de grands hommes de droit dans nos pays ! Que d’Africains diplômés de droit, éminents juristes, officiant en Occident et dans le monde !
Un problème juridique divise deux candidats en Côte d’Ivoire, et aucun chef d’Etat africain n’arrive à en faire sa propre lecture ; seule la lecture faite et dictée par la France leur est imposée et fonde leurs conduites. Et sur la base de l’interprétation erronée, mensongère et partisane de la France, des Africains décident d’envoyer leurs troupes casser des Africains en Côte d’Ivoire. Et cette mission périlleuse – aussi bien pour les attaqués que pour les attaquants – pour obéir aux injonctions d’Etats puissants, désireux de mettre à la tête de la Côte d’Ivoire le pantin qui spoliera ce pays à leur profit. Certains Chefs d’Etats Majors, galvanisé, par on ne sait quoi, piaffent même d’impatience : « Si les Chefs d’Etats le demandent nous irons en Côte d’Ivoire !» disait à Bamako, le Chef d’Etat Major du Nigéria, au sortir de la réunion des CMA :
Sait-il ce “valeureux“ soldat, sûr de la puissance de son armement, que dans le pays qu’il se prépare à écrabouiller, il est impossible de parcourir un kilomètre sans rencontrer un “Anago“ ? C’est ainsi qu’ici nous appelons les Nigérians. Il n’existe pas de ville ou village ivoirien où ne soit installé un Anago. Ils sont un million cinq, deux millions, plus, ils sont très nombreux qui vivent sur notre territoire depuis plus de quatre générations Il en est de même des burkinabés plus nombreux que les Nigérians, des Maliens et des Guinéens, qui prétendent même être “propriétaires“ de certaines villes, tant ils y sont nombreux, etc. Il n’y a aucun pays de la Cedeao qui n’ait de ressortissants dans notre pays, dit le “Pays de l’Hospitalité“ ; 40 % de la population. Certains sont devenus Ivoiriens. Pas uniquement de nationalité, mais totalement intégrés dans le tissu social, à tous les niveaux. Peut-on trouver pareille situation dans un autre Etat de la Cedeao ?
Le problème posé vient de ce qu’un individu d’origine Burkinabé, fait dans un souci de paix, candidat à titre exceptionnel, aidé de la “communauté internationale“ (la France et les Etats-Unis) veut arracher la victoire au Président élu des Ivoiriens. C’est la seule fonction qu’il désire exercer depuis son irruption en Côte d’Ivoire. Si l’Occident peut se permettre d’occulter le problème de fond et exaspérer le peuple Ivoirien par des décisions arbitraires, voire humiliantes, les Africains, surtout ceux de la Cedeao, se doivent d’agir avec beaucoup de prudence. Car comme indiqué ci-dessus, nombreux sont ceux des leurs qui totalement intégrés, ont toujours vécu en parfaite harmonie avec nous, dans ce pays devenu le leur. Gouverner, c’est prévoir. N’est-il pas souhaitable d’agir de manière à favoriser la répétition de l’histoire ?
Excellences Messieurs Les Chefs Des Etats, nombreuses sont les personnes qui jurent que c’est un souci alimentaire et surtout de pérennisation de vos pouvoirs qui vous rend dociles et suivistes. Doit-on accorder foi à telle appréciation ? Non, est-on tenté de répondre. Mais le plaisir qu’affichent certains dans l’accomplissement de cette sale besogne est à convaincre qu’ils y trouvent une réelle satisfaction. Pourtant, à observer le monde politique ils devraient plus prudents et se raviser : La France vient de refuser l’asile politique à son ami d’hier, le Président Tunisien…, comme avant elle avait abandonné l’ex Président MOBUTU adulé, mourant.
Messieurs Les Chefs Des Etats De La Cedeao, Il est conseillé chez nous, d’aider celui dont la case est en feu, à éteindre l’incendie. Vos amis d’Occident vous exhortent plutôt à y ajouter de l’huile et même à attiser le feu. La balle est dans votre camp. Cependant n’oublier pas que le feu qui a embrasé la case de votre voisin n’est pas accidentel. C’est l’œuvre d’un pyromane qui pour l’instant, n’a d’yeux que pour vous. Ne lui dites jamais que vous voulez vous émanciper. Vous deviendriez l’homme à abattre du moment. Votre territoire deviendra un foyer incandescent dans lequel on sollicitera des “moutons de panurge“ pour jeter de l’huile.
Veuillez croire à mes citoyennes salutations.
GBONGBRO Ahikpa Jérôme

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