En Côte d’Ivoire: le rapport d'Amnesty International ne passe pas

Le 02 novembre 2012 par RFI - Le rapport rendu public vendredi dernier par Amnesty International, qui fait état de 200 cas de détentions arbitraires et qui évoque des cas de torture

Rapport d'Amnesty International sur la Côte d'Ivoire.

Le 02 novembre 2012 par RFI - Le rapport rendu public vendredi dernier par Amnesty International, qui fait état de 200 cas de détentions arbitraires et qui évoque des cas de torture

dans le pays, a fortement irrité les autorités. Ces dernières ont fait part de leur surprise. Mais d’autres voix que celles d’Amnesty avaient tiré la sonnette d’alarme bien avant le mois d’août.
La Commission dialogue vérité et réconciliation (CDVR) avait mis en garde le pouvoir, au mois de juin dernier, contre les arrestations et les enlèvements qui visaient les membres de la galaxie patriotique, partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo.
La CDVR demandait juste l’application de la loi en matière d’arrestations. Mais depuis la série d’attaques commencée en août et visant les commissariats de police, les brigades de gendarmerie et les casernes des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), plusieurs personnes ont été détenues dans des camps militaires.
Les FRCI se sont mises à exercer des fonctions dévolues à la police et à la gendarmerie, comme l’exprime le chef de la division des droits de l’homme de la mission onusienne en Côte d’Ivoire (Onuci), Eugène Nindorera. « Dans la mesure où on essaie d’aller dans un Etat de droit, il faut dire et faire ce que la loi dit de faire. Et dans le cas d’espèce, je pense que les FRCI sont actives sur le terrain dans des domaines qui ne sont pas de leur compétences. »
Le ministre ivoirien des Droits de l'homme et des Libertés publiques, Gnénéma Mamadou Coulibaly, s’est dit surpris après la publication du rapport d’Amnesty International. Le secrétaire général du RDR (Rassemblement des républicains), le parti du président Alassane Ouattara demande des preuves des allégations de tortures.
Mais il semblerait que le gouvernement avait déjà été alerté il y a un mois et demi, avec quelques cas de torture documentés. Reste maintenant à déterminer l’ampleur des détentions arbitraires et les responsables de ces tortures.

Eugène Nindorera (Chef de la division Droit de l'homme de l'Onuci)
Il faut dire que la manière dont cela s’est fait (les arrestations), n’était pas toujours conforme à la légalité, d’où une certaine préoccupation que nous avons eu l’occasion d’exprimer aux autorités.