"Elections présidentielles françaises": "Pourquoi le vote des français d'origine africaine porte en lui les germes d'un vote sanction"? (3ème et dernière partie)
Le 28 avril 2012 par IVOIREBUSINESS - ("Du colonialisme au Néo colonialisme") - Notons que les expériences ghanéennes, guinéennes, maliennes s'inscrivent dans un tout autre contexte! Sans aucun doute l'URSS a influencé certains militants africains.... Le premier état ouvrier était sorti vainqueur
Le 28 avril 2012 par IVOIREBUSINESS - ("Du colonialisme au Néo colonialisme") - Notons que les expériences ghanéennes, guinéennes, maliennes s'inscrivent dans un tout autre contexte! Sans aucun doute l'URSS a influencé certains militants africains.... Le premier état ouvrier était sorti vainqueur
contre le nazisme. La direction soviétique apparaissait sans défaut et aux yeux des militants nationalistes, la révolution russe représentait surtout la lutte contre le sous-développement et la misère! Ceux-ci intellectuels ou employés ont poussé beaucoup plus loin que la majorité des directions petites bourgeoises, le flirt avec le mouvement communiste officiel. Cette volonté de certains leaders de lier l'anti- colonialisme à l'anti- capitalisme n'a pourtant pas abouti à la construction d'états prolétariens. L'incapacité d'un "Kwamé N'krumah" par exemple à accrocher sa pensée à celle du mouvement révolutionnaire international provient de deux éléments: D'abord la formation sociale africaine, dans la mesure où ces hommes découvraient la nature de classe de la société coloniale, faisant réapparaitre des concepts dignes du socialisme utopique du 21ème siècle: Mais cette explication est insuffisante! La faiblesse numérique du prolétariat n'explique pas complètement l'absence de direction marxiste. A l'époque marxiste, c'est la référence à la classe ouvrière mondiale et l'attachement aux intérêts généraux des travailleurs qui fait d'une direction, une direction révolutionnaire! Le congrès de "Bakou" en 1921 avait consacré ce point de vue, et personne ce jour-là ne doutait du caractère communiste de certains militants dont pourtant le pays d'origine n'était pas caractérisé par un puissant prolétariat. En fait encore une fois, c'est dans l'histoire contemporaine du mouvement ouvrier qu'il faut chercher les raisons de tout cela...Le réformisme africain avait ses racines dans la dégénérescence du mouvement communiste pour qui la révolution coloniale se réduisait à une lutte dans le cadre de la démocratie bourgeoise pour une égalité entre les hommes. A part une poignée "d'oppositionnels trotskystes", personne ne pouvait remettre en question les théories staliniennes dans la mesure où toute "recherche théorique" se faisait dans le cadre de l'appareil communiste. Le "PCF"(parti communiste français) par exemple proposait tout simplement de lutter avec lui pour une France démocratique, et lorsque les forces populaires arriveraient au pourvoir(par les élections), il serait temps de discuter de l'indépendance: C'était le sens de "l'union nationale", c.-à-d. l'abandon depuis des années de toute référence à la prise au pouvoir par les armes, avait conduit les premiers marxistes africains à emboîter le pas au réformisme croyant ainsi suivre les héritiers de "Lénine". Le président guinéen d'alors "Hamed Sékou TOURE", malgré les écarts fréquents qu'il prit avec le "Stalinisme", n'en resta pas moins attaché fort longtemps au mythe de l'union nationale pour justifier la nature peu prolétarienne de son état: Il affirma tout bonnement qu'aucune "opposition ne peut surgir dans notre société qui ignore les contradictions de classes, les luttes et antagonismes de groupes d'intérêts". Ainsi la pensée de "Sékou Touré"(touréenne) est-elle éminemment contradictoire:
(Acte1): (En juin 1959),il déclare: "Comment par exemple voudriez-vous que des pays qui n'ont aucune capacité d'accumulation de capital puisent passer du stade de pays sous-développés au stade de développement capitaliste? Dans la même dynamique, le socialisme communautaire et africain, concept commun à "LEOPOLD SEDAR Senghor"('président du Sénégal de 1960 à 1980) et "Julius Nyérere" (ex-président de la Tanzanie) vient encore servir d'alibi!
(ACTE2): Notons qu'en "Guinée-Conakry", les mines de "Kassa" furent concédées en 1963 à "HARVEY ALUMINIUM" après avoir été nationalisées.
(ACTE3): En 1963, le commerce privé est à nouveau autorisé. De même le code des investissements publié en Avril 1962 est l'un des plus libéraux d'AFRIQUE. Le franc guinéen(monnaie guinéenne) et la nationalisation des banques ne sont pas des mesures révolutionnaires en soi! Encore une fois tout dépend de la nature de classe de l'état... La monnaie guinéenne est garantie à (80%) de sa valeur par les exportations de fer et d'aluminium. Quelque soit le nombre de barrières et de fil de fer barbelés entourant les entreprises s domination américaine, la monnaie guinéenne reste dans la sphère impérialiste! Le résultat est d'ailleurs clair: Les Etats guinéens sous "Sékou Touré", ghanéens sous "KWAME NKRUMAH"(de 1956 à 1966) et maliens sous "Modibo Keita" furent de suite des champs clos de lutte entre des éléments réellement révolutionnaires et des éléments petits bourgeois pour qui la forme de l'état était un moyen d'accumuler et de se constituer en bourgeoisie autochtone. On peut d'ailleurs caractériser ces régimes comme étant des régimes "bonapartistes" jouant un rôle de bascule entre les masses populaires et la bourgeoisie incrustée dans l'appareil d'état; Ces régimes ont théorisé les spécificités africaines pour nier la nature de classe de la société! En outre, le lobby bureaucratico-politique prit le devant de la scène, conservant le leader national afin de légitimer aux yeux des masses la corruption et les prébendes d'état, et va développer une classe d'affairistes de plus en plus liée à l'impérialisme... La nationalisation du commerce extérieur a eu vite fait de représenter un avantage de plus dans la mesure où le contrôle de l'état devenait un privilège de bureaucrate. Enfin, ces régimes, malgré leur phraséologie marxisante n'ont jamais cherché à théoriser leur marche vers le "Socialisme"! Quelles pouvaient être les sources d'accumulation socialiste? Voilà une question restée sans réponse tant au Ghana qu'en Guinée ou au Mali... "On peut donc rendre un hommage appuyé à "Osagefo Kwamé N'krumah", "HAMED Sékou Touré", "Modibo Keita" , qui dans leurs intentions respectives, ont posé les jalons d'un socialisme africain, du moins sur le plan théorique, mais leur idéal fut une symphonie inachevée, car l'impérialisme eut forcément raison d'eux!
(Yves T Bouazo)-(le surtitre, le titre le chapô, les découpages et la conclusion sont de la rédaction-"Sources:!"Impérialisme et Révolution"(CQ)