Elections en RDC 2023 : Ce que les candidats ont dit après leur vote

Par BBC- Elections en RDC 2023. Ce que les candidats ont dit après leur vote.

Des électeurs attendent devant les bureaux de vote à Béni

Alors que l’on s’achemine vers la fermeture des bureaux de vote, la plupart des candidats à la présidentielle ont déjà voté.

Les principaux candidats de l’opposition ont été les premiers à se rendre dans les bureaux de vote pour accomplir leur devoir civique.

Martin Fayulu : nous n’accepterons pas ces élections si…
Martin Fayulu

Le candidat Martin Fayulu a voté à La-Gombé dans le centre de la capitale, Kinshasa

Quelques heures après l’ouverture des bureaux de vote, le candidat Martin Fayulu a voté à La-Gombé dans le centre de la capitale, Kinshasa.

La-Gombé est, dit-il, « le phare » de la capitale congolaise : « ils ont tout organisé pour que le matériel soit là, les gens sont là, pour que vous, vous voyez les observateurs et tout le monde » a-t-il déclaré à BBC Afrique.

Cependant, le candidat qui dit avoir des équipes partout à travers le pays, évoque une ribambelle de dysfonctionnements. « A Kaluka, il n’y a absolument rien, Bumbu, il y a des bureaux qui n’ont pas de machines, ailleurs, à Ngiri-Ngirin il y a des bureaux qui ont des machines mais qui n’ont pas de câbles » déplore-t-il.

Martin Fayulu dénonce également « un chaos total » à l’intérieur du pays appelant la CENI à faciliter le vote des poplutions dans les 71 000 bureaux de vote.

« S’il y a des bureaux où des gens ne votent pas, nous n’accepterons pas ces élections », conclut-il.

Moïse Katumbi : la confiance absolue

L'ancien gouverneur du Haut-Katanga, Moïse Katumbi, a voté dans son fief à Lubumbashi

« On ne craint absolument rien du tout ! Nous allons gagner ces élections » a lancé Moïse Katumbi après son vote.

C’est dans son fief, Lubumbashi, que Moïse Katumbi a voté sous les acclamations de ses supporters.

L’ancien gouverneur du Haut-Katanga a appelé les électeurs à rester sur place après leur vote.

« Je veux tout simplement appeler la population à rester sur chaque bureau de vote parce qu’on doit surveiller les résultats jusqu’à la fin ».

« On doit dépouiller bureau de vote par bureau de vote et on doit afficher les résultats. Le seul résultat que nous allons accepter, c’est le résultat que nous allons afficher sur chaque bureau de vote » prévient Katumbi.

Le candidat estime qu’il y a eu « assez de failles » mais « pour le moment, je ne peux pas juger l’organisation ».

Denis Mukwege salue le bon déroulement du vote à Kinshasa

Le Dr Denis Mukwege arrivant dans son bureau de vote à Kinshasa, la capitale

A Kinshassa où il a voté, le Dr Dénis Mukwege a salué le bon déroulement du scrutin.

« Je pense que dans ce bureau, tout s’est passé normalement et très rapidement et nous espérons que ça va être de même dans les autres bureaux de vote », a-t-il déclaré.

Il évoque cependant des irrégularités qui, selon lui, soulèvent des questionnements. « Ce processus a été émaillé de beaucoup d’irrégularités à tel point que nous nous posons la question de la finalité » dit-il.

Mais « pour le moment gardons confiance et voyons ce qui va se passer » affirme Mukwege qui dit s’attendre à un changement à l’issue de ce scrutin.

Il y la paix, il y a la solidarité – disent les Congolais des élections
Une vue d'électeurs

Des électeurs attendent devant des bureaux de vote à Kinshasa

Ce scrutin en cours en République démocratique du Congo est une première expérience pour certains jeunes.

Des électeurs de plusieurs villes congolaises se sont confiés à la BBC sur leur expérience.

Kadia Tambouya, qui a voté à Lubumbashi, s’est dit satisfait de son passage au bureau de vote. « Il y a du calme. Il y a la paix. Il y a la solidarité. Jusque-là, il n’y a eu aucun problème.»

Dans la même ville, une autre jeune femme de Lumumbashi a déclaré : « On avait vraiment peur parce qu'il y avait des choses qui se disaient, comme quoi il n'y aurait pas d'élection cette année. »

Malgré la peur, elle a réussi à voter sans problème.

Cependant, a Kinshasa, cette électrice a eu une expérience contrastée.

« Il y avait du désordre » lâche-t-elle. « J’ai du faire usage de force pour voter. Je me suis battu là-bas. On m'a piétinée. J’ai vécu du n’importe quoi pour pouvoir voter».

Ibrahim Zongo