Economie: Importation de riz - Un danger guette le marché ivoirien

Publié le mercredi 10 août 2011 | Le Mandat - Autrefois autosuffisante en matière de riz, la Côte d’Ivoire ne l’est plus

aujourd’hui. Elle est devenue une très grande importatrice de cette denrée alimentaire.

Sacs de riz débarqués au port d'Abidjan.

Publié le mercredi 10 août 2011 | Le Mandat - Autrefois autosuffisante en matière de riz, la Côte d’Ivoire ne l’est plus

aujourd’hui. Elle est devenue une très grande importatrice de cette denrée alimentaire.

La production nationale ivoirienne de riz s’établit, actuellement, à seulement 700 000 tonnes. Cela explique le gros volume d’importation de cette denrée qui couvre plus de 56% des besoins alimentaires du pays. Pour mieux répondre à ses besoins de consommation, la Côte d’Ivoire a importé, en 2010, environ 837 000 tonnes de riz, pour une valeur de 228 milliards de francs CFA, en 2009, environ 819.061 tonnes pour un montant de plus de 234 milliards FCFA, en 2008, 756.681 tonnes pour 209 milliards FCFA et en 2007, 809 tonnes pour près de 157 milliards FCFA. Aujourd’hui, le pays doit toujours continuer sur cette même lancée pour satisfaire son marché local. Et pourtant, les grands pays producteurs de riz comme la Thaïlande, le Vietnam et la Chine sont actuellement confrontés à des difficultés internes. Sans oublier la sécheresse et les inondations qui ont fait que des pans entiers de récolte ont été perdus. Les gouvernants de ces pays qui accordent une place de choix dans la couverture des besoins locaux veulent prendre des dispositions allant dans le sens de la baisse des exportations. C’est la Thaïlande qui est depuis 1965, le premier exportateur mondial de cette précieuse denrée. Elle a produit en 2010, 18 millions de tonnes, soit 33% de plus qu’il y a dix ans. Ce qui représente 26% du marché mondial, loin devant le Vietnam (15,5%) et la Chine (12,9%). La demande de riz sur le marché mondial reste forte, depuis le début de l’année, car on constate une diminution de l’offre dans de nombreux pays. La très forte demande accrue des principaux pays importateurs, dont le Bangladesh, l’Indonésie et les Philippines est aussi un facteur haussier pour le volume d’exportation de riz thaïlandais. Le Bangladesh, par exemple, a besoin d’importer environ 10 millions de tonnes de riz par an. Auparavant, l’Inde était un des fournisseurs majeur de riz étuvé pour le Bangladesh, mais elle continue de suspendre ses exportations de riz, en raison de craintes sur sa consommation et sa production intérieure dues à une mousson inhabituelle. Cette décision devrait faire baisser les exportations d’environ 20%, en 2011. Ce qui inquiète les importateurs et consommateurs de riz de qualité médiocre, notamment en Afrique où les gouvernements se souviennent de l’impact de la hausse des prix de cette céréale dans les émeutes de la faim, en 2008. Ces signes pourraient faire grimper le prix du kg de cette denrée. Et déjà, certains gros importateurs de riz en Côte d’Ivoire craignent une probable flambée du prix du kg de riz à la consommation, au cours des prochains mois. Une augmentation du prix du Kg de riz thaïlandais risque alors de créer des difficultés d’exportation dans le pays. Cette perspective a déjà fait passer les prix à l`export du riz thaïlandais de 500 à 600 dollars la tonne, soit 250000 à 300000 FCFA. A noter qu’en 2010, les sorties de devises de la Côte d’Ivoire pour combler son déficit en consommation de riz se chiffrent à 228 milliards de FCFA, au niveau de l’importation du riz. Avec tous ces risques, les autorités ivoiriennes doivent mettre l’accent sur la culture du riz local dans toutes les régions du pays. Car, en 2035, on estime que 116 millions de tonnes de riz en plus seront nécessaires pour nourrir la population mondiale.