Economie: Des Ivoiriens expriment leurs attentes par rapport au PPTE
Publié le samedi 17 mars 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Les Ivoiriens rêvent beaucoup du PPTE, en tant que programme économique devant permettre de booster l’économie ivoirienne dans la sous-région. Ci-dessous quelques réactions.
Publié le samedi 17 mars 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Les Ivoiriens rêvent beaucoup du PPTE, en tant que programme économique devant permettre de booster l’économie ivoirienne dans la sous-région. Ci-dessous quelques réactions.
Okou René Légré, président de la LIDHO : «Il faut inscrire le développement dans une logique inclusive de tous les citoyens»
«Le PPTE est une initiative opportune dans le contexte de fragilisation des économies africaines liées à une gestion qui ne répond pas toujours aux normes des nations développées et aux standards des institutions financières internationales. Elle a l’avantage de rappeler à nos gouvernants les exigences minimales d’une gouvernance économique portée sur les résultats. Il s’agit d’encourager à une gestion transparente, de faire des investissements productifs, de sanctionner les détournements, la gabegie et la corruption. Au-delà de ces exigences qui relèvent du domaine économique, ce qui nous importe, et qui constitue d’ailleurs une conditionnalité à l’atteinte du point d’achèvement, c’est la promotion de la démocratie, le respect des droits de l’Homme et des élections inclusives. L’économie n’est pas un domaine isolé dans la gestion d’un Etat. L’économie devrait aller de pair avec prise en compte des droits de tous les citoyens. Elle doit être à l’écoute des aspirations, des besoins. Avec le PPTE, nos gouvernants doivent faire une évaluation régulière des besoins, inscrire le développement dans une logique participative et inclusive de tous les citoyens et de toutes les forces vives du pays. Il s’agit là de nos attentes».
Me Hervé Gouamené, Président par intérim de la FIDHOP :
«Nous espérons le relèvement du niveau de vie des Ivoiriens»
«Quand on se réfère aux fondements du PPTE, c’est un mécanisme de désendettement des pays pauvres très endettés. Déjà ce vocable ne fait pas honneur à notre pays mais en même temps, il pose la réalité du surendettement de la Côte d’Ivoire. L’essentiel aujourd’hui pour nous, c’est de pouvoir bénéficier des retombées de ce programme afin de réorienter le flux financier de la dette au financement de projets sociaux et économiques pour les populations. C’est pour cela que nous nous sommes engagés, au titre de la société civile, aux côtés des pouvoirs publics depuis plusieurs années pour l’éligibilité de notre pays à ce programme et ensuite l’atteinte du point d’achèvement qui, à notre avis, va combler des besoins vitaux des Ivoiriens frappés par les dégâts d’une guerre injuste. Il faut que le flux du PPTE serve à créer des puits, des centres de santé, des équipements communautaires, etc. En somme, l’amélioration des conditions de vie, du niveau de vie des populations. C’est là nos attentes et nos espérances afin que le niveau de vie se relève et s’améliore sensiblement après tant de larmes et d’épreuves.»
Dr Marie-Paule Kodjo, présidente de la Cofemci-Repc : «Nos attentes, c’est le mieux-être des femmes du milieu rural»
«Nos attentes se déclinent en termes d’un mieux-être des femmes surtout celles issues du milieu rural qui est prioritairement la cible d’actions de mon Ong Playdoo. Nous attendions depuis que la Côte d’Ivoire atteigne enfin le point d’achèvement de l’initiative PPTE. Les dividendes doivent permettre l’exécution d’une politique sociale hardie en faveur des couches sociales vulnérables. C’est très important pour nous. Dans un pays qui sort d’une crise à la fois longue et grave, il est important de réconcilier les populations avec le bien-être social. C’est cela qui peut booster les efforts de réconciliation nationale. Les oreilles ne peuvent pas s’ouvrir aux appels de réconciliation quand les ventres sont vides. Si le PPTE peut permettre de générer des fonds supplémentaires qui seront orientés vers le financement de la politique sociale du gouvernement pour soulager les personnes vulnérables, nous ne pouvons que nous en réjouir. Et appeler vivement tous les décideurs à œuvrer dans ce sens».
Marius Comoé, président de la Facaci : «L’admission de la Côte d’Ivoire au PPTE ne doit pas être la porte ouverte (…) à des revendications»
«L’initiative tend à prendre en compte des dysfonctionnements constatés dans la mise en œuvre des politiques des différents régimes qui se sont succédé à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire. L’objectif recherché est d’apporter un bien-être aux populations dans les secteurs d’activités gouvernementales. Cela veut dire que l’admission de la Côte d’Ivoire au PPTE ne doit pas être la porte ouverte des organisations professionnelles et plus particulièrement aux centrales syndicales à des revendications. La Côte d’Ivoire en tant que pays pauvre très endetté doit pouvoir mettre un terme aux souffrances des populations tant au niveau de l’éducation, de la santé, de l’environnement et de l’accessibilité aux sources d’énergie. La Côte d’Ivoire bénéficiera donc d’une grande annulation de sa dette extérieure dont les retombées serviront désormais à une meilleure répartition des ressources nationales par habitant».
Ernestor Mahan, attaché commercial dans une structure de production : «Ce serait une bouffée d’oxygène pour le problème de l’emploi en Côte d’Ivoire»
«En ce qui concerne le point d’achèvement Ppte, je pense que le secteur d’activité qui devrait en bénéficier est l’agriculture parce que l’économie ivoirienne repose sur l’agriculture. Et aujourd’hui, ce secteur d’activité est vraiment délaissé. Il faudrait beaucoup miser sur l’agriculture. Les fonds vont bientôt tomber et il faut penser en premier à ce secteur parce que quand on y injecte des ressources financières, c’est une manière de créer des emplois pour la jeunesse. Il y a des jeunes qui ont des projets dans le domaine de l’agriculture et il faut les encourager à s’adonner à ce secteur d’activité qui est très porteur. A part ce secteur d’activité, il y a également le domaine de la communication qui devrait en bénéficier car on retrouve de nos jours plusieurs structures de communication qui ne sont même pas reconnues. Ces maisons exercent dans l’informel et il faut donc réglementer ce secteur d’activité, les financer puis les faire connaître. Ce serait une bouffée d’oxygène pour le problème de l’emploi en Côte d’Ivoire. Je suis dans une structure de communication qui ne bénéficie pas de soutien et qui fonctionne sur fonds propre et si on avait une subvention cela participerait davantage à la création d’emplois au lieu de renvoyer des travailleurs. Quand il y a des fonds, on crée des emplois et cela amène les gens à travailler».
Alhou Théophile, arrangeur de musique : «Le Ppte vient à point nommé et aidera certainement la jeunesse à s’assumer»
«Par rapport à l’initiative Ppte, il serait très intéressant que l’Etat pense au secteur artistique et musical pour permettre un développement de ce secteur d’activité. Cela, en participant à la promotion des œuvres de l’esprit parce que la musique constitue un maillon essentiel en Côte d’Ivoire. J’ai touché la musique parce que je suis d’abord musicien et arrangeur mais à part ce secteur d’activité, je pense qu’il y a d’autres domaines qui réduiront le chômage. Il faut créer des emplois dans les secteurs du commerce, et de l’administration de sorte à aider la jeunesse qui possède beaucoup de talents, des diplômes qui ne leur servent pas pour le moment. Chacun avait sa petite idée en tête pour pouvoir s’en sortir mais les moyens manquaient. Le Ppte vient à point nommé et aidera certainement la jeunesse à s’assumer».
Réalisé par M Tié Traoré, Armand K, Larissa G et Guillaume T