Ecobank : Thierry Tanoh renonce à son bonus
Par Jeune Afrique - Thierry Tanoh renonce à son bonus à Ecobank.
Thierry Tanoh annonce également dans son courriel avoir demandé au comité de direction d'Ecobank le rétablissement de son contrat initial. © Jean-Marie Heidinger
La saga Ecobank continue. Après les accusations et contre-accusations échangées entre Laurence do Rego et Thierry Tanoh, le directeur général d'Ecobank, celui-ci tente de reprendre la main : il renonce à son bonus pour 2012.
Dans un courrier électronique envoyé aux employés d'Ecobank et dont le Financial Times a pu se procurer une copie, Thierry Tanoh, le directeur général d'Ecobank, annonce avoir renoncé à son bonus au titre de l'année 2012. Cette annonce intervient alors que la banque fait l'objet d'une enquête de la Commission boursière du Nigéria (SEC), suite à une lettre envoyée par Laurence do Rego, directrice financière d'Ecobank - suspendue au début du mois d'août.
Lancement d'une enquête interne
Cette dernière affirme, entre autres, qu'il lui aurait été demandé de manipuler les résultats financiers de 2012 afin de mettre en valeur ceux de 2013, après la confirmation de Thierry Tanoh à son poste de directeur général. Toujours selon elle, il aurait reçu 1,14 million de dollars de bonus en 2012, soit 935 000 dollars de plus que les stipulations de son contrat, et ce alors que d'autres cadres de la banque avaient vu leur bonus amputé.
Selon le Financial Times, Thierry Tanoh annonce également dans son courriel avoir demandé au comité de direction d'Ecobank le rétablissement de son contrat initial. Il indique que le conseil de gouvernance de la célèbre banque panafricaine a lancé une enquête interne suite aux accusations portées par Laurence do Rego et que cette dernière serait invitée devant ce conseil afin d'étayer ses allégations.
Rassurer les investisseurs
Il n'est pas certain que ces efforts suffiront à rassurer les investisseurs et les autorités financières, échaudés par la succession de controverses ayant entouré la direction d'Ecobank. Aussi, selon les informations obtenues par Reuters, la SEC nigériane enquêterait sur la "gouvernance de l'entreprise", notamment sur "quelqu'un au sein de la banque ayant subi des pressions en vue de faire des déclarations inexactes". La question de l'exactitude ou non des résultats financiers d'Ecobank en 2012 ne serait pas l'objet d'une enquête "pour le moment".
Jeune Afrique