Duekoué : Amadé Oueremi menace ! «Si je tombe, je tombe avec tout le monde»
Le 10 octobre 2012 par Le Nouveau Courrier - Le chef de guerre, Amadé Ouérémi, chef de la milice burkinabè pro-Ouattara n’est pas du tout content de ses «employeurs» pour qui il dit avoir fait
Le 10 octobre 2012 par Le Nouveau Courrier - Le chef de guerre, Amadé Ouérémi, chef de la milice burkinabè pro-Ouattara n’est pas du tout content de ses «employeurs» pour qui il dit avoir fait
le sale boulot et qui ont décidé de le remercier «en le liquidant». Il les met en garde contre toute tentative d’aller jusqu’au bout de leur action. Le chef de la milice burkinabè pro-Ouattara, le tristement célèbre Amadé Ouérémi, rumine colère depuis quelques semaines, surtout depuis la rencontre qu’il a eue avec des responsables des Frci à Duekoué, le mercredi 3 octobre dernier. Il est de plus en plus question de le «chasser» du mont Peko où il a établi sa base. Et où il règne en maitre absolu sur la forêt et même sur la région. «Si je dois tomber, je tombe avec tout le monde», a lâché le chef de guerre burkinabè, devant les émissaires du régime. Dénonçant l’ingratitude de ces derniers. Après qu’il a combattu pour l’installation de Ouattara, ils ont décidé de le remercier par l’ingratitude, estime-t-il. Amadé
Ouérémi a affirmé avoir combattu aux côtés des Frci dans plusieurs localités. Notamment à Duekoué, Bangolo, Daloa, San Pedro, Tabou et encore Taï. Amadé se sent trahi par ses alliés d’hier, après s’être sacrifié pour eux. Tous les rapports des organisations nationales et internationales des droits de l’Homme ont incriminé ce chef de guerre sur qui pèsent de lourds soupçons de crimes contre l’humanité, avec notamment le massacre des Wê en fin mars 2011, lors de la crise postélectorale. Ce redoutable chef de guerre burkinabè qui a combattu pour le compte d’Alassane Ouattara n’a toujours pas rendu son arsenal de guerre, deux ans pratiquement après la fin de la crise. Sous la pression des organisations nationales et internationales, le régime Ouattara a décidé, malgré lui, de prendre ses distances vis-à-vis d’un de ses mercenaires encore à la tête d’une milice qui le soutient. La nouvelle de son départ lui a été portée par une délégation des Frci, la semaine dernière. Un sentiment de trahison En retour, Amadé Oueremi, à en croire des sources proches du dossier, n’a pas du tout mâché ses mots et a craché ses vérités aux émissaires du régime. Il estime être trahi par les commandants Frci aux côtés desquels ses hommes et lui ont combattu durant la crise, avec la ferme assurance d’être récompensé. Aujourd’hui, ses alliés d’hier, pensent-ils, veulent le déposséder de tout et il ne compte pas se laisser faire. Amadé Ouérémi s’est offusqué aussi du fait qu’il soit de manière récurrente indexé par les organisations internationales des droits de l’Homme et l’Onu, alors qu’il a combattu avec des commandants Frci, pour le compte du régime. «Pourquoi c’est moi qui devrais payer pour tout ? Pourquoi c’est mon nom seul qui est dans la bouche de tout le monde. En tout cas, si je dois tomber, je ne tomberai pas seul», a clairement fait savoir le seigneur de guerre burkinabè, maitre de la forêt du mont Peko et ses environs où il a fait main basse sur les plantations de cacao d’autochtones et allochtones. En tout cas, il a clairement montré sa détermination à conserver ses acquis, en narguant à la limite les émissaires de l’Etat-major des Frci. A la question de savoir quand sera-til disposé à partir du Mont Péko, Amadé Ouérémi répond sans fioritures : «Après la récolte de cacao». Une réponse des plus évasives et imprécises dont se contenteront les hommes du Gl Soumaïla Bakayoko, certainement pour ne pas mécontenter l’allié d’hier.
Frank Toti