Dr BOGA SAKO GERVAIS: POUR LA PAIX EN CÔTE D’IVOIRE, VEILLEZ LIBERER LE PRESIDENT LAURENT GBAGBO, CAR IL EST INNOCENT !
Le 13 septembre 2012 par IvoireBusiness - PARIS, le 12 / 09 / 2012
Dr BOGA SAKO GERVAIS
A MMES ET MM LES JUGES DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE (CPI)
ET DES TRIBUNAUX IVOIRIENS
LA HAYE / ABIDJAN
Lettre ouverte : POUR LA PAIX EN CÔTE D’IVOIRE, VEILLEZ LIBERER LE PRESIDENT LAURENT GBAGBO, CAR IL EST INNOCENT !
Mesdames et Messieurs les Juges,
Le 13 septembre 2012 par IvoireBusiness - PARIS, le 12 / 09 / 2012
Dr BOGA SAKO GERVAIS
A MMES ET MM LES JUGES DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE (CPI)
ET DES TRIBUNAUX IVOIRIENS
LA HAYE / ABIDJAN
Lettre ouverte : POUR LA PAIX EN CÔTE D’IVOIRE, VEILLEZ LIBERER LE PRESIDENT LAURENT GBAGBO, CAR IL EST INNOCENT !
Mesdames et Messieurs les Juges,
Pour sauver la Paix et sceller la Réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, j’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance, la libération du Président Laurent GBAGBO, de son épouse, de son fils et de tous les prisonniers politiques ivoiriens qu’il a plu au régime de M. Alassane Dramane Ouattara de faire arrêter dans l’épilogue de la crise postélectorale ivoirienne de 2010.
Sauf tout le respect que j’attache à ce principe cher au militant des Droits de l’Homme que je suis, principe selon lequel, « lorsque que la Justice est saisie, tout le monde se dessaisit », je me trouve dans l’obligation morale et intellectuelle de vous adresser la présente, car le Président Alassane Dramane Ouattara, vient encore une fois de donner la preuve que le Président Laurent Gbagbo et son Gouvernement ne sont ni responsables, ni coupables des violations graves des Droits de l’Homme et du Droit international humanitaire consécutives à la proclamation définitive des résultats du scrutin du 28 novembre 2010.
En effet, le lundi 10 septembre dernier, à l’occasion de la cérémonie marquant la rentrée solennelle du Conseil constitutionnel ivoirien, lequel a d’ailleurs connu un renouvèlement de son président et d’une partie de ses membres en violation flagrante de la Constitution du pays, M. Ouattara s’est d’abord attelé dans son allocution à rappeler le rôle éminemment important de l’institution qu’est le Conseil constitutionnel dans l’édification de l’Etat de droit. Il a reconnu que : « dans notre système politique, le Conseil constitutionnel est le régulateur du fonctionnement des pouvoirs publics. Interprète officiel de la loi fondamentale, il est le Juge de la conformité des lois nationales ainsi que des traités internationaux à la Constitution. Il est également, et c`est sa fonction la mieux connue du grand public, le Juge de la régularité des candidatures à l`élection du Président de la République et des Députés à l`Assemblée nationale, mais aussi de la sincérité du scrutin de ces deux consultations électorales. »
Et selon le Président Alassane Ouattara, toute la grave crise postélectorale et la guerre qui s’en est suivie, guerre dont il est lui-même un des principaux protagonistes et qui a occasionné de graves violations des Droits de l’Homme et du Droit international humanitaire, est entièrement du fait de la forfaiture du précédent Conseil constitutionnel. Ainsi, il a avoué dans son discours : « les conséquences de cette forfaiture hantent encore le quotidien des Ivoiriens. Au moins trois mille personnes ont perdu la vie. Des milliers de blessés garderont, gravé à jamais dans leur chair et dans leur esprit les séquelles de cette crise. Sans compter qu`il nous a fallu reconstruire l`Administration pillée et l`État délité, remettre les Ivoiriens au travail, puis restaurer la confiance perdue des investisseurs étrangers. Cette décision du précédent Conseil Constitutionnel nous a fait perdre arithmétiquement dix ans. C’est quasiment une génération sacrifiée et ceci est impardonnable. »
Dans ces conditions, on est en droit de conclure que le responsable de la crise postélectorale n’est pas le Président Laurent Gbagbo, parce qu’il aurait refusé de reconnaître les résultats du scrutin du 28 novembre 2010. Le principal responsable est bien le Conseil constitutionnel dirigé par le Prof. Paul Yao N’dré, s’il était prouvé que cette instance s’était trompé !
Telle est l’une des thèses que je défends dans mon récent livre intitulé : « La guerre d’Abidjan n’aurait jamais dû avoir lieu », qui est publié chez Pyramide Papyrus Presse en France et chez Anteo Edizioni en italien.
S’agissant même des culpabilités en matière de violations graves des Droits de l’Homme et du Droit international humanitaire, je ne saurais faire une insulte aux éminents juristes que vous êtes, en affirmant qu’elles sont à rechercher chez tous les protagonistes de la guerre, puisque vous le savez bien mieux que moi.
En outre, le refus ou la réticence de certains Ivoiriens de reconnaître la légitimité et la légalité du nouveau pouvoir dirigé par M. Alassane Dramane Ouattara sont tout à fait fondés, puisque ceux-ci se fient à la décision du Conseil constitutionnel du 03 décembre 2010, qui a proclamé la victoire de M. Laurent Gbagbo, en tenant compte des irrégularités et fraudes constatées dans certains départements, notamment dans le nord du pays, lors du vote. Ils considèrent que non seulement l’avis d’un certificateur de l’ONU ne saurait être au dessus d’une décision de la plus haute juridiction d’un Etat souverain, mais aussi que le revirement de cette institution dans son arrêt du 4 mai 2011 proclamant M. Ouattara Président de la Côte d’Ivoire est sans doute le fruit de menaces des FRCI et de certains pays membres de la Communauté internationale.
Ce qu’a également admis le Président ADO dans son propos : « Aujourd’hui encore, certaines personnes continuent de croire à tort, mais de bonne foi, que la première décision du Conseil constitutionnel était la bonne, et s`installent dans une défiance à l`égard des autorités légitimes du pays. »
Enfin, avec la chasse aux sorcières et les règlements de compte auxquels l’on assiste quotidiennement en Côte d’Ivoire depuis l’avènement de M. Alassane Ouattara au pouvoir, mais surtout les arrestations arbitraires, illégales et intempestives des personnalités politiques proches du Président Laurent Gbagbo et de tous ces jeunes patriotes qui subissent des traitements inhumains et dégradants et qui croupissent dans les prisons donnent à penser que le nouveau régime se sert de la Justice et de certains juges pour atteindre ses objectifs sordides.
Pour toutes ces raisons, et pour bien d’autres, afin d’éviter de confirmer l’idée d’une justice manipulée et non-équitable, d’une justice des vainqueurs de la guerre contre les vaincus, qui suscite inévitablement d’autres rancœurs et d’autres actes de vengeance dans le pays, je vous prie, Mesdames et Messieurs les Juges de la Cour pénale internationale et des Tribunaux ivoiriens, d’autoriser la libération du Président Laurent GBAGBO, de son épouse, de son fils et de tous les prisonniers politiques de la crise postélectorale ivoirienne.
En accédant à cette requête, vous aurez aidé la Côte d’Ivoire, notre pays, à gagner la Stabilité, la Paix et la Réconciliation nationale.
Puissiez-vous croire à l’assurance de ma très haute considération.
POUR LA RENAISSANCE DE LA CÔTE D’IVOIRE !
Dr BOGA Sako Gervais
• Enseignant-Chercheur à l’Université de Côte d’Ivoire ;
• Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme
de Côte d’Ivoire (CNDHCI) ;
• Président de la Fondation Ivoirienne pour
Les Droits de l’Homme et la vie Politique (FIDHOP) ;
• Auteur du livre publié à L’Harmattan en 2007 : « Les Droits de l’Homme à l’épreuve :
cas de la crise ivoirienne du 19 septembre 2002 » et de
« LA GUERRE D’ABIDJAN n’aurait jamais dû avoir lieu », avec pour sous-titre : « Et si M. Sarkozy avait trompé le monde entier sur la crise ivoirienne de 2010 ? » paru en Italie en 2012.
En EXIL en Europe.