"DOSSIER SPECIAL SUR LES MISSIONS DANGEREUSES ET SERVICES SECRETS":"ENTRETIEN EXCLUSIF DU GENERAL "EMMANUEL N'GOUELONDELE"
Le 08 février 2013 par IVOIREBUSINESS - AVEC "Cyriaque Magloire Mongo Dzon" pour les éditions "HARMATTAN".
A GAUCHE, GENERAL "EMMANUEL N'GOUELONDELE MONGO".
Et la Collaboration étroite de l'institut de recherches et d'études africaines de PARIS.
(...)"Emmanuel N'GOUELONDELE MONGO" fut directeur des services Secrets Congolais de (1979 à 1992) sous le régime "SASSOU 1).Aujourdhui, il a décidé de lever un coin de voile sur un dossier sensible qui semble toujours tabou dans bien d'états de type démocratique, à savoir les services secrets:Son enjeu majeur: témoigner pour le passé et prendre position pour le redressement du "CONGO-BRAZZAVILLE" qui a connu, et connait de sempiternelles dérives!(ENTRETIEN EXCLUSIF)
-"Cyriaque MAGLOIRE DZON":Quels ont été vos rapports avec le "KGB"?'(services secrets russes)
-"EMMANUEL MONGO N"GOUELONDELE":Nous avions de traditionnels échanges d'informations entre services spéciaux des pays progressistes face aux pays capitalistes.C'est tout. J'ai voulu m'inspirer du sens de l'organisation de ces grandes structures, mais ce n'était pas facile. Elles étaient bien organisées et cela m'impressionnait. Je citerai en exemple le cas suivant:une fois, je devrais effectuer une visite de travail à "MOSCOU" pour rencontrer un membre du bureau politique , président du comité du "KGB",(Tchébrékov).Je prends "l'Aéroflo"(compagnie aérienne russe) de "BRAZZAVILLE" à "Tripoli", et de là à "Moscou".Je suis accueilli par l'adjoint du général "Alexis YEV".De l'aéroport de "Moscou" à la résidence où je devrais être logé, je remarquai que tout au long des vingt-cinq kilomètres de route, nous n'avions rencontré aucun feu rouge!Chaque fois que nous arrivions à un feu, il passait au vert.Certainement pour que nous ne nous n'arrêtions pas pour des raisons de sécurité.Nous eûmes une séance de travail très concluante.Mais atteindre ce niveau d'organisation n'était pas facile.Avec le président du comité du "KGB", (Tchébrékov), nous avions eu une excellente séance de travail.
"Cyriaque M D":Vous est-il arrivé de travailler avec le "KGB" dans une même opération, sur une même ou un même dossier?
"EMMANUEL MONGO N":Nous collaborions avec le "KGB".J'avais à mes côtés en qualité de conseiller, un officier des services soviétiques, le colonel "IGOR".
"Cyriaque M D":Et les services cubains?
"EMMANUEL MONGO N":Ils m'avaient aussi envoyé un conseiller.J'en avais deux en tout.
"Cyriaque M D":Est-ce sous votre règne que les "Cubains", comme vous l'avez dit plus loin, marquent tant notre histoire politico-militaire?
"EMMANEUEL MONGO N":La décolonisation massive de l'AFRIQUE, au début des années (1960), avait ravivé l'intérêt des renseignements américains, français, soviétiques, chinois, israéliens pour le continent africain.En (1963), une division africaine de la "CIA" avait été créée et des antennes furent placées dans tous les pays d'AFRIQUE.Or dès que "FIDEL CASTRO" arrive au pouvoir en (1959), il décide d'exporter sa révolution.Il convoite l'AFRIQUE et mijote de contrôler, ou plutôt de "cubaniser" le mouvement noir de libération:Sa police sécrète, la "DGI", étant limitée en termes de moyens techniques et financiers; "Cuba" passe par la coopération et la collaboration alors que le "KGB" passe beaucoup plus par le soutien aux mouvements de libération militaro-politique sous prétexte de voler au secours des pauvres et des exploités...A l'université "PATRICE EMERY LUMUMBA" de "MOSCOU", le "KGB" initie des terroristes arabes aux techniques de guérilla et à la façon de s'en servir. L'arrivée de "Mao" puis de "Deng XIAOPING" fait que les services de renseignements chinois s'investissent intensément en AFRIQUE empruntent une nouvelle voie. Mais les Chinois, avec leur "CSIS" prennent du retard par rapport au "KGB". Le "CSIS" considérait en effet, l'état hébreu comme une marionnette aux mains de "WASHINGTON", donc une cible légitime. Avec le légendaire colonel "KAO LING", orienta ses attaques contre le "MOSSAD"(services secrets israéliens)."Meir AMIT" décida un jour de riposter et donc d'affronter le "CSIS" en Afrique.
Plusieurs agents du "CSIS" y perdront la vie, assassinés."KAO LING" lui-même échappa de peu à la mort lors d'un voyage chez nous au "CONGO-BRAZZAVILLE". Sa voiture fut minée et explosa après qu'il changea de voiture d'instinct. C'est son chauffeur qui y perdit la vie.
"FAIT MAJEUR":
Le "MOSSAD" avait décidé de faire tomber le régime du Docteur en philosophie politique(OSAGEFO KWAME NKRUMA), le président pro-chinois du "Ghana". Au moment où ce dernier se trouvait à "PEKIN" en visite officielle, le "MOSSAD" organisa un soulèvement qui eut pour suite la chute du gouvernement ghanéen socialiste en (1966).Par ricochet, le réseau local du "CSIS" fut démantelé. Le "CSIS" et le "MOSSAD" finirent par s'entendre pour saper l'influence russe sur le continent noir!
Mais le "KGB" qui continuait d'avancer sur les plates-bandes de "FIDEL CASTRO" en AFRIQUE qui avait besoin de financements...C'est la "Russie" qui finançait l'économie cubaine. Les chefs du "KGB" et du "Poilitburo" firent une forte pression sur "CASTRO" pour promouvoir le "Socialisme Soviétique" et "non Chinois" comme étant celui dont l'AFRIQUE avait besoin à l'époque des faits. Ce qui fut fait. Sous prétexte de recevoir des coopérants, "CUBA" reçut de milliers de conseillers soviétiques chargés d'initier les agents de sa police sécrète, aux manières d'opérer "correctement" en AFRIQUE.
Le "KGB" voulait élargir cette forme d'emprise par l'aide financière en AFRIQUE en commençant par la "SOMALIE". Mais avec l'appui du "MOSSAD", la CHINE aida massivement la "Somalie" et le "Soudan". Le gouvernement militaire du président soudanais "NIMERI" expulsa sur le champ des diplomates russes et suspendit tous les programmes d'aides soviétiques.
"CYRIAQUE M D":Quel était le service secret africain qui pouvait compter pour ces grandes puissances?
"EMMANUEL MONGO N":C'était le service de renseignement sud-africain, le bureau of "State Security",(BOSS)qui menait par ailleurs la répression contre les noirs dans le cadre de l'Apartheid. Le "Mossad" le considéra un moment comme un allié stratégique.Le "BOSS" réglait le compte des opposants et des résistants sud-africains.Le "MOSSAD" proposa même d'aider le "BOSS" de localiser les dirigeants de l'ANC(Le Congrès national Africain, exilés en GRANDE Bretagne et en Europe continentale afin de les éliminer!Le gouvernement de "PRETORIA" mit son véto à cette proposition.... Il avait compris qu'une telle initiative lui ferait perdre le peu de soutien dont il bénéficiait encore de la part des conservateurs de LONDRES.
"CYRIAQUE M D": Pourquoi le "MOSSAD" en voulait-il tant à "L'ANC"?
"EMMANUEL MONGO N":Pendant l'invasion du Liban en (1982), le service secret israélien(MOSSAD) avait mis la main sur une quantité considérable de documents révélant l'existence des liens étroits entrez "l'OLP"(organisation de la palestine) et "L'ANC".C'est par rapport à cela que le "MOSSAD" proposa ses services et du matériel gracieusement au "BOSS". Du matériel qui permit d'arrêter et de torturer des centaines de membres de "l'ANC"...
(YVES T BOUAZO)(PREMIERE PARTIE DE L'ENTRETIEN DE "Cyriaque Mongo Dzon" avec le général "N'GOUELONDELE MONGO EMMANUEL-CHEF DES SERVICES SECRETS CONGOLAIS DE 1979 A 1992)("SOURCES":"Au service du Congo-Mon témoignage-Tome 1")