AN DIX DE LA RÉSISTANCE AUX MAINS NUES: ADRESSE DE BLÉ GOUDÉ AUX IVOIRIENS

Le 02 octobre 2012 par IvoireBuisness - ADRESSE DE CHARLES BLÉ GOUDÉ AUX IVOIRIENS À L'OCCASION DE L'AN DIX DE LA RÉSISTANCE AUX MAINS NUES

AN DIX DE LA RÉSISTANCE AUX MAINS NUES.

Le 02 octobre 2012 par IvoireBuisness - ADRESSE DE CHARLES BLÉ GOUDÉ AUX IVOIRIENS À L'OCCASION DE L'AN DIX DE LA RÉSISTANCE AUX MAINS NUES

02 Octobre 2002, 02 Octobre 2012, il y'a dix ans, nous sommes descendus dans la rue pour répondre à l'appel de la nation, de la mère patrie, agressée par une rébellion armée entraînée au Burkina Faso, voisin. Face au choix qu'avaient fait certains de nos frères de prendre le chemin des armes pour des raisons qui leur sont propres, nous avions répondu "NON", par notre mobilisation populaire aux mains nues. Ce 02 Octobre 2002, jeunes, femmes, hommes de tous âges, de tous les bords politiques et de toutes les classes sociales, s'étaient rassemblées à la place de la République. Ce jour-là, ce n'était pas la révolte d'une région ou d'une ethnie contre les autres; c'étaient des ivoiriens sans distinction d'ethnie, qui étaient venus dire à la face du monde combien l'usage des Armes pouvait conduire notre pays dans l'impasse. Pendant dix ans, nous avons battu le pavé, nous avons résisté, dix ans après, nous sommes toujours dans cette perspective d'une cote d'ivoire unie où les conflits doivent se résoudre par la voie du dialogue. Aujourd’hui, 02 Octobre 2012, je voudrais saluer et féliciter tous ces jeunes, femmes et hommes qui ont compris très tôt la primauté du dialogue sur la force des armes. Nous avons combattu le bon combat! Car, Le plus important dans une lutte, ce ne sont ni les victoires, ni les échecs, mais plutôt la constance et la fidélité à nos convictions et à nos objectifs de départ. Sachons rester nous-mêmes, sachons rester dignes dans cette parenthèse difficile de notre vie que l'histoire nous a imposée, car sans apprentissage de la douleur, aucun bonheur n'est solide. Sachez aussi qu'en plus de vouloir nous humilier, le pouvoir cherchera aussi à nous diviser en se servant de certains d'entre nous. Nos adversaires tiennent à nous vaincre, là où nous avons cherché à les convaincre. Voilà toute la différence entre eux et nous. C’est pourquoi je vous demande de faire preuve de vigilance et de discernement dans cette période: CE N'EST PAS PARCE QU'ON A FAIM QU'IL FAUT VENDRE SES DENTS. Comme vous le savez, la vie d'une nation passe toujours par des péripéties, souvent même absurdes. Même si aucun pays ne le souhaite, cela fait partie de ce qu’Edgar Morin a qualifié de "CHAOS RÉ CONSTRUCTEUR".
Chers camarades, ne voyez-vous pas que le temps continue de faire son effet et que l'histoire a fini par nous donner raison ? Ne voyez-vous pas que, ceux qui, hier faisaient l'apologie des armes, font aujourd'hui campagne contre l'usage des armes ? Ne voyez-vous pas qu'ils reconnaissent en fin la valeur du dialogue et du patriotisme, même s'ils évitent soigneusement de prononcer ce terme? N'est-ce pas la plus belle des manières de montrer que nous n'avons pas eu tort d'avoir engagé ce combat? Ne vous rendez vous pas compte que la perception d'une lueur de vérité commence? Cette vérité pour laquelle notre pays à saigné jusqu'aux os et pour laquelle beaucoup de nos compatriotes ont été assassinés. Honneur à eux!
Chers camarades, à y voir de près aujourd’hui, nous pouvons, sans risque de nous tromper, affirmer qu'en vérité, nos adversaires n'avaient rien a proposer aux ivoiriens, ils voulaient juste nous remplacer et se venger de tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Leur volonté de nous éradiquer, renforce chaque jour notre conviction. Pour nous, ce 02 Octobre 2012, représente la victoire de la mobilisation populaire aux mains nues sur la force des armes. Je vous invite à cultiver cette méthode aux générations futures et à ceux d'entre nous qui n'ont pas encore compris la force de notre doctrine. Cela prendra certainement du temps pour arriver à la victoire finale. Mais n'oubliez jamais qu'ils ont la montre et que nous avons le temps. C'est le temps qui provoque le jour, c'est aussi le temps qui provoque la nuit. Celui qui refuse de lire le temps se laisse toujours surprendre par des intempéries de tous ordres.

Que Dieu bénisse la côte d'ivoire et son vaillant peuple

CHARLES BLÉ GOUDE
OPPOSANT POLITIQUE EN EXIL FORCE