DICTATURE OUATTARA: 501 MILITANTS DU FPI TOUJOURS EN PRISON

Le 18 mars 2013 par SOIR INFO – 501 PRO-GBAGBO DANS LES GEÔLES DU RÉGIME.

Image d'archives: Dignitaires pro-Gbagbo lors de leur arrestation le 11 avril 2011.

501. C’est le nombre de militants et sympathisants du Front populaire ivoirien autrement appelés « pro-Gbagbo » qui sont détenus dans les prisons sur l’ensemble du territoire ivoirien depuis la fin de la crise post-électorale (2010-2011).
Le chiffre de « 501 militants détenus » a été donné par Koné Boubacar, membre de la direction du Fpi tandis que le montant de « 900 millions f.cfa » au titre des honoraires des avocats a été révélé par Kouakou Kra, secrétaire national à la solidarité. Ces deux responsables sont intervenus, le samedi 16 mars 2013, au quartier général de Laurent Gbagbo, siège provisoire du Fpi à la Riviera-attoban.
Koné Boubacar et Kouakou Kra se trouvaient aux côtés du « camarade » Kouassi André, secrétaire national chargé de la formation politique et de l’école du parti, lequel achevait de prononcer une conférence sur les « droits et devoirs des militants », à l’instigation de la Jfpi. Dans une phase de questions-réponses au ton souvent vivace mais en étroite relation avec le sujet de la conférence, un militant de la Jfpi, a cru déceler dans l’attitude de son parti, comme un « déficit » de solidarité à l’endroit des responsables incarcérés depuis des mois. Ce militant demandait, au passage, si son parti avait une idée du nombre de partisans de Laurent Gbagbo qui « croupissent dans les geôles ».
Koné Boubacar, lui-même ancien détenu et qui reste au parfum de la situation de ses camarades, a répondu presqu’instinctivement : « on comptabilise, à ce jour, 501 militants arrêtés ». L’ancien député de Nassian, Kouakou Kra, qui a en charge la solidarité, était directement interpellé et n’a pas mis du temps à réagir : « l’élan de solidarité existe bel et bien ».
Kouakou Kra a signifié que des rencontres périodiques étaient organisées et que le Fpi avait les nouvelles de ses militants et sympathisants en détention. Il a ajouté que les personnes incarcérées étaient comme des « otages » et que les démarches les concernant ne se faisaient avec des « tam-tams » au sens où ces démarches appelaient, souvent, à un « peu de discrétion ». Kouakou Kra a, au passage, rappelé l’action des avocats : « il y a un collectif d’avocats qui travaillent et qui est chèrement payé : à plus de 900 millions f.cfa ». M. Kra a indiqué, par ailleurs, que l’action du secrétariat national à la solidarité se conjuguait avec celle de la cellule chargée des victimes de la guerre.
La conférence en elle-même avait duré moins d’une heure. L’intervenant, un très vieil ami de Laurent Gbagbo, a été, à l’époque de sa présidence, conseiller spécial chargé des affaires judiciaires. Kouassi André a décliné les droits et devoirs des militants allant des droits à la liberté d’expression, à l’éducation et à la formation aux devoirs de fidélité à la doctrine du parti, d’acceptation du débat, de solidarité. Il existe des devoirs communs à tous les militants et des devoirs spécifiques liés à certaines fonctions au sein du parti, a fait valoir Kouassi André. Il a fustigé deux « tares » chez les militants : la légèreté politique et l’individualisme, des « comportements à liquider », disait-il.
L’individualisme, en particulier, avait trois manifestations, selon le conférencier : la tendance à se substituer aux organes du parti, la bataille pour le positionnement personnel, la mauvaise volonté dans la conduite des tâches. En début de conférence, Kouassi André, avait succinctement expliqué la doctrine socialiste puis avait fait un rapport avec son parti politique : « le Fpi a choisi, de façon globale, ce qu’on appelle la social-démocratie. Mais puisqu’il s’agit d’un front, on trouve à l’intérieur toutes les tendances de la pensée socialiste. Vous trouverez, par exemple, des marxistes ».
Justin Koua, secrétaire national par intérim de la Jfpi, a remercié, au nom de ses camarades, pour les « riches enseignements » transmis par le conférencier.

Kisselminan COULIBALY

NB: LE TITRE EST DE LA REDACTION