Descente musclée des FRCI à Zébizékou (Gagnoa): Plusieurs jeunes portés disparus

Le 24 août 2012 par L'INTER - Les populations de Zébizékou, village situé à 2 kilomètres de Ouaragahio, sur l'axe Gagnoa-Sinfra, n'oublieront pas de si tôt la nuit mouvementée qu'elles ont vécue du mercredi 22 à hier jeudi 23 août. Des éléments des

Image d'archives. Descente musclée des FRCI après l'attaque du camp d'Akouedo.

Le 24 août 2012 par L'INTER - Les populations de Zébizékou, village situé à 2 kilomètres de Ouaragahio, sur l'axe Gagnoa-Sinfra, n'oublieront pas de si tôt la nuit mouvementée qu'elles ont vécue du mercredi 22 à hier jeudi 23 août. Des éléments des

Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) y ont fait une descente musclée vers 23 heures, obligeant des habitants à fuir leur village ou à se terrer dans leurs maisons.
Selon des témoins joints hier au téléphone, les militaires ont investi ce petit village au motif que des jeunes de la localité hébergeraient des miliciens ivoiriens et des mercenaires libériens. Les jeunes de Zébizékou sont également soupçonnés par les FRCI de cacher des armes dans leur village. Cette visite inopinée de l'armée dans la petite localité a semé la panique au sein de la population. Les FRCI recherchaient principalement un jeune, Lokpo Koudougnon Séraphin, mais à défaut de pouvoir mettre la main sur lui, les autres jeunes du village ont été pris pour cible. Pour se mettre à l'abri de mauvaises surprises, certains ont préféré se réfugier dans la brousse. Deux jeunes autochtones de Zébizékou, Jean-Paul Gnoukoury Douhouré et Christian Doua Gbakagnan, qui n'ont pas pu fuir, ont été emmenés par les FRCI. Selon nos sources, ces jeunes seraient détenus à l'hôtel Ozoua de Ouragahio, qui sert de base aux FRCI depuis la fin de la crise post-électorale.

Jusqu'à ce que nous mettions sous presse, de nombreux jeunes dont le président de la jeunesse de Zébizékou, en fuite, étaient introuvables. A la suite des attaques perpétrées contre les positions des FRCI à Abidjan et à l'intérieur du pays, les autorités militaires ivoiriennes ont pris des mesures visant à passer tout le pays au peigne fin, dans l'optique de dénicher les « assaillants » et de trouver des caches d'armes. Ainsi, plusieurs localités, considérées par le pouvoir comme des zones à risque sont l'objet de descentes régulières des FRCI. Cela a été le cas le vendredi 17 août 2012 dans les villages de Yassap B, Orbaff et le samedi 18 août, à Layo, Pass et Toupah, situés dans le département de Dabou, où les FRCI avaient été attaquées.

Dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 août 2012, la commune de Yopougon a également été secouée par les FRCI dans le cadre de la vaste opération de ratissage qu'elles mènent depuis quelques jours. Hier jeudi, les FRCI et la gendarmerie ont opéré une descente musclée dans le quartier Sogéfiha, dans la commune de Cocody. « Nous n'allons pas les laisser dormir », avait prévenu le ministre auprès du président de la République chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, parlant des individus armés qui attaquent la Côte d'Ivoire, au cours d'une émission télévisée sur la première chaîne de la télévision nationale, le mardi 21 août dernier. Entre-temps, des perquisitions sont effectuées dans des quartiers d'Abidjan, et plusieurs villes de l'intérieur du pays comme Grand-Bassam, Jacqueville, Zuénoula, Agboville ont été investies par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire.

Hervé KPODION