Depuis le Ghana: Koné Katinan se défend et accuse
Par Le Démocrate - Koné Katinan se défend et accuse.
L’ancien ministre ivoirien Justin Koné Katinan a affirmé hier mardi à Accra que les accusations de crimes économiques portées contre lui par son pays avaient des motivations politiques et étaient orchestrées par l’actuel chef de l'Etat Alassane Ouattara.
M. Koné Katinan , arrêté au Ghana en août dernier, est recherché par la Côte d’Ivoire pour crimes économiques alors qu’il était ministre du Budget durant la sanglante crise post-électorale (environ 3.000 morts) qui a suivi le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, après sa défaite à la présidentielle de novembre 2010.
"Il a décidé de faire pression sur l’autorité du gouvernement ghanéen pour que je sois arrêté", a-t-il déclaré, en faisant référence à M. Ouattara. "Je pense que (cette affaire) est uniquement une affaire politique", a-t-il ajouté.
L’ancien porte-parole de Laurent Gbagbo s’exprimait au cours d’une nouvelle audience d’un tribunal ghanéen consacrée à la demande d’extradition présentée par la Côte d’Ivoire.
Justin Koné Katinan fait l’objet de 20 chefs d’accusation de complot et de vol.
Des procureurs ivoiriens l’accusent d’avoir volé une série de banques à Abidjan pour aider financièrement le gouvernement du président Gbagbo, frappé par des sanctions après son refus de céder le pouvoir à M. Ouattara.
M. Koné Katinan a nié avoir conspiré pour voler des banques, affirmant qu’il avait déjà fui au Ghana quand les vols présumés ont été commis.
Il a expliqué avoir simplement exécuté une décision de justice ordonnant la réouverture de deux des plus grandes banques du pays, fermées durant la crise post-électorale.
L’ancien ministre, arrêté à son retour d’Afrique du Sud, a expliqué hier mardi qu’il s’y était rendu à l’invitation de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.
M. Mbeki avait été médiateur durant la crise post-électorale et durant la guerre civile en Côte d’Ivoire, de 2002 à 2007.
Justin Koné Katinan a ajouté qu’il avait aussi rencontré la présidente de la Commission de l’Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma et un représentant du gouvernement sud-africain.
"Je suis le porte-parole du président Gbagbo qui est en prison depuis le 11 avril 2011. Il a besoin de défendre ses intérêts", a-t-il dit.
Laurent Gbagbo est détenu depuis fin 2011 à La Haye où il doit être jugé par la Cour pénale internationale.
L’audience doit se poursuivre mercredi.
Le Démocrate