DECLARATION DU COPACI RELATIVE AU 265ème COMMUNIQUE DU CONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE DE L'UNION AFRICAINE
Le Bureau politique du COPACI a suivi avec attention les efforts déployés par l'Union Africaine pour contribuer au règlement du contentieux électoral ivoirien survenu à la suite de la proclamation
Le Bureau politique du COPACI a suivi avec attention les efforts déployés par l'Union Africaine pour contribuer au règlement du contentieux électoral ivoirien survenu à la suite de la proclamation
des résultats définitifs de l'élection présidentielle le 3 décembre 2010 par le Conseil Constitutionnel de la République de Côte-d'Ivoire.
Dans sa 259ème réunion en date du 28 Janvier 2011, le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine a, dans le paragraphe 5 de son communiqué final réaffirmé,« la nécessité d'une solution pacifique rapide qui permette de préserver la démocratie et la paix, à travers le respect de la volonté du peuple ivoirien telle qu'elle a été exprimée le 28 novembre, et favoriser une réconciliation durable entre tous les ivoiriens, à travers le dialogue.» Dans cette optique, l'Union africaine a désigné un panel de chefs d'Etats assistés par un groupe d'Experts. Le paragraphe 6(b) du même communiqué prévoit que le panel ou Groupe de haut niveau «est mandaté pour évaluer la situation et formuler, sur la base des décisions pertinentes de l'UA et de la CEDEAO, une solution politique d'ensemble »
Le Bureau politique du COPACI constate avec regret que le 265ème communiqué du Conseil de Paix et de Sécurité de l'union africaine a passé sous silence les observations et appréciations du groupe d'Experts commis pour examiner le processus électoral de la présidentielle en Côte-d'Ivoire. Il était attendu que le travail des Experts détermine avec lucidité, dans un esprit d'objectivité et d'impartialité absolues, le véritable gagnant de l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Contrairement à cette attente, le Conseil, dans le paragraphe 2 de son 265ème communiqué, s'est contenté de réaffirmer une décision qui pose problème et pour la solution duquel le panel et le groupe d'Experts ont été formés.
Alors que le peuple ivoirien attendait d'elle une solution durable à son problème, l'Union Africaine n'a fait que, de façon déconcertante, reposer le problème sans oser contribuer à le résoudre. En procédant de la sorte, l'Union africaine a opéré une fuite en avant et a fait montre de son incapacité et de son impuissance à contribuer à la recherche d'une paix durable en Côte-d'Ivoire.
Vu ce qui précède, le Bureau politique du COPACI estime que l'Union Africaine, à travers le 265ème communiqué de son Conseil de Paix et de Sécurité, n'a apporté aucune solution à la Côte-d'Ivoire. Par conséquent, le Bureau politique du COPACI estime que ce qui pourrait s'apparenter à une décision de l'Union Africaine de faire d’Alassane Dramane Ouattara le président de la Côte-d'Ivoire ne saurait s'appliquer au peuple ivoirien.
Le Bureau politique du COPACI tient à faire remarquer que les conclusions du Groupe de haut niveau ne sauraient en aucun cas être contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes, contrairement à ce qu’affirme le 265ème communiqué du Conseil de Paix et de Sécurité, rappelant à cet effet le paragraphe 6(c) de son 259ème communiqué.
En réalité le paragraphe 6(c) de 259ème communiqué stipulait ceci : «le Groupe conclura son travail dans un délai qui ne dépassera pas un mois, et ses conclusions, telles qu'elles seront entérinées par le Conseil, seront contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes avec lesquelles elles auront été négociées ». En toute clarté, la contrainte des conclusions a été soumise à la négociation. Or en l'espèce, le Bureau politique du COPACI constate que les « conclusions » du Groupe de haut niveau n'ont pas été négociées avec toutes les parties ivoiriennes.
Vu tout ce qui précède, le Bureau politique du COPACI constate que le problème ivoirien demeure entièrement en l'état, et qu'il revient à l'Union Africaine de mettre en place un nouveau panel et un nouveau groupe d'experts pour le résoudre.
En tout état de cause, le Bureau politique du COPACI reste convaincu que force demeure à la légalité constitutionnelle, telle qu'elle a été exprimée le 3 décembre 2010 par le Président du Conseil constitutionnel de la République de Côte-d'Ivoire, étant entendu que, selon l'article 98 de la Constitution ivoirienne, «les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics, à toute autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne physique ou morale.»
Par le Bureau Politique du COPACI
(Courant de Pensée et d’Action de Côte-d’Ivoire)
Le Président du Parti.
Blaise Pascal LOGBO