Défense du Président Laurent Gbagbo-Me Emmanuel Altit (avocat) rassure : “ Notre équipe est aguerrie”
Le 02 mars 2012 par Notre voie - Me Emmanuel Altit est l’avocat principal de la défense de Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (Cpi). Dans cette interview qu’il accordée à l’émission « Demandez à la Cour », une
Le 02 mars 2012 par Notre voie - Me Emmanuel Altit est l’avocat principal de la défense de Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (Cpi). Dans cette interview qu’il accordée à l’émission « Demandez à la Cour », une
vidéo sur le président Gbagbo réalisée par le service de communication de la Cpi, l’avocat explique pourquoi il a été choisi et comment il organise la défense de son client.
Comment avez-vous été désigné comme conseil principal de la défense de M. Laurent Gbagbo ?
Me Emmanuel Altit : Nous travaillons sur ce dossier extrêmement important depuis de nombreux mois. Nous y travaillons à la fois sur le terrain en Côte d’Ivoire et bien sûr hors du pays. Nous travaillons sur différents aspects du dossier : les aspects juridiques mais aussi tous les aspects annexes. J’ai été nommé conseiller principal devant la Cour pénale internationale parce que mon cabinet a eu l’habitude d’intervenir devant les juridictions internationales. Nous avons l’habitude de ce genre d’affaires. Mais aussi, parce que nous avons l’habitude de traiter des cas aussi complexes, difficiles et délicats.
Comment sera composée votre équipe de défense pour l’audience de confirmation des charges dans l’affaire Laurent Gbagbo ?
Emmanuel Altit : Notre équipe de défense est composé de professionnels expérimentés et aguerris. Aguerris à traiter des cas de cette nature. C'est-à-dire des cas extrêmement difficiles et sensibles. Ils sont habitués aux juridictions pénales internationales. Nous serons trois. Peut être un peu plus nombreux d’ailleurs. Mais pour l’instant, nous sommes trois avocats. J’ai avec moi, Me Marie- Agathe Barouan, bien connue en Côte d’Ivoire. Elle est avocate au barreau ivoirien et aussi ancien membre du Conseil constitutionnel. C’est une personnalité ivoirienne. Quelqu’un que je connais bien, depuis longtemps. Avec qui, j’ai d’excellents rapports professionnels. Et puis, un avocat anglais qui s’appelle David Hooper. Il a été mon co-conseil dans différentes affaires. Notamment des affaires pénales de droit international que nous avons traitées ensemble, de manière efficace et que nous avons gagnées. Nous serons les trois avocats qui dirigerons l’équipe de défense. Et puis, autour de nous, il y aura bien sûr des avocats, des juristes qui viennent s’adjoindre à notre groupe pour leur expertise particulière. Parce qu’ils ont un champ de compétence qui est particulièrement poussé, pointu et nous les ferons travailler sur des aspects très précis. Et puis, il y a le reste de l’équipe qui est composé d’assistants dont des avocats, d’assistants juridiques qui sont elles aussi – parce qu’il y a de nombreuse femmes parmi eux – extrêmement expérimentées et aguerries. Et puis, bien entendu, nous avons des enquêteurs. Mais là, je ne peux pas m’étendre. Parce que leur travail est difficile et doit rester, en grande partie, confidentiel pour être efficace. Vous savez que la situation sur le terrain est extrêmement difficile. Vous savez à quel point les enjeux sont importants dans cette affaire. Par conséquent, la confidentialité et la discrétion sont pour nous des points essentiels.
Qui paie vos honoraires ? Est-ce la Cpi ou le suspect lui-même ?
Me Emmanuel Altit : En ce qui concerne la prise en charge des honoraires et des frais de fonctionnement de l’équipe de défense, le président Gbagbo a déjà déposé, il y a un certain temps, une demande tendant à obtenir ce que nous appelons ici, l’aide juridique. C'est-à-dire une aide de la Cpi. Pourquoi ? Parce que d’abord, il n’a pas beaucoup d’argent. Et qu’en plus le peu dont il disposerait est gelé. Ça veut dire qu’en réalité, il n’a pas d’argent. Il nous faut pouvoir agir. Et comment agir sans moyens ? Ce n’est pas possible. Je vous parlais de l’équipe que nous avons mise en place. Une équipe composée de professionnels aguerris et expérimentés. Encore faut-il les payer. Encore faut-il payer leur frais de déplacement en aller-retour en avion, en train, les hôtels, les perdièmes. Et puis, ils doivent eux aussi vivre. Donc, il faut leur payer des honoraires. Nous ne pouvons pas faire ça. Qui va payer? Donc, nous avons déposé en effet une demande tendant à obtenir l’aide légale.
Propos retranscrit par Coulibaly Zié Oumar