Culture: Aicha Tremblé, comme à la belle époque où le Président Houphouët aimait voir danser Ziké

Par Opera News- Aicha Tremblé, comme à la belle époque où le Président Houphouët aimait voir danser Ziké.

Avec cette polémique autour de la nouvelle star Aïcha Trembler, devrait-on légitimement dire un adieu aux autres chorégraphies semblables, au coup de tête rythmique d’Ernesto Djédjé, le roi du Ziglibity, une danse du centre-ouest ivoirien, aux pas de danse de Ziké ? Sommes-nous en train de faire l’oraison de l’art ?

Il y a lieu de faire tomber les émotions et s’interroger sur la portée réelle de ce que Aïcha Trembler nous a montré.

Des prises de paroles tendent en effet à faire admettre que Aicha Trembler fait partie des « médiocres » depuis qu’elle a frénétiquement fait vibrer les épaules pour danser, dans une vidéo parue sur la toile. Disons simplement que cette valeur tend à être multipliée par zéro par des levées de boucliers de ceux qui n’y voient que « détournement des sociétés sur des vraies valeurs de l’excellence. »

Pourtant, selon certaines sources, notamment une publication parue sur la page Facebook de l'Observatoire démocratique de Côte d'Ivoire, la danse d'Aïcha Trembler ne serait pas ex nihilo.

John Séguéla qui publie cette contribution écrit en effet : " Aïcha a juste puisé son tremblement dans une danse de son terroir, plus précisément de sa communauté au Burkina Faso. Elle a juste mis en exergue quelque chose qu'elle a apprise depuis toute petite, de sa culture. "

Et comme "pièce" versée au dossier de la "défense" d'Aïcha Trembler, une vidéo qui daterait de 10 ans, où ce contributeur nous montre une femme dans une chorégraphie dont le jeu de scène et le décors que nous avons vus avec la jeune Aïcha, sont des copies adaptées aux sonorités des musiques modernes.

On ne peut pas prétendre hisser Aïcha Trembler au rang de créateur artistique comme Bony Gnahoré et ses compagnons... Mais dans toute la "naïveté" de l'excellence des valeurs de sa culture qu'elle était en train de promouvoir, Aïcha Trembler nous a connecté à nos racines africaines dans lesquelles "l'Art pour l'art" n'existe pas, plutôt l'Art pour la recherche du Beau.

Il faut donc donner à Aïcha ce qui est à Aïcha, c’est-à-dire les encouragements, les honneurs, comme savait bien le faire le premier Président de la République de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, quand il aimait voir danser Ziké, l’enfant des danses urbaines avec le Smurf et le Breack-Danse des années 80.

Le Président Félix Houphouët-Boigny, on le sait, aimait aussi faire assister à ses pairs, la chorégraphie de Ziké qui dans ses pas de danse, au son d’une musique en arrière-plan, imitait à la fois des robots, des chants d’oiseaux, des créatures humanoïdes, etc.

Y a-t-il eu, en ces années 80, une société moins excellente en Côte d’Ivoire car le « phénomène » Ziké, revelé par la télévision, est dans une moindre mesure, le même que celui de Aïcha Trembler avec les réseaux sociaux actuels.

Ce "coup fumant" d'Aïcha Trembler mérite réflexion, analyse et perspectives. Plutôt que d'être une occasion pour plusieurs, de dire une parole pour que notre "servante" meurt ... culturellement.

Constant Minangoy

by:Constant_Minangoy (via Opera News )