Crise post-électorale: Le secteur privé demande un dédommagement financier direct

Le 20 juin 2011 par Fraternité matin - Le siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) a abrité, le vendredi 17 juin, une importante réunion entre le ministre de l’Industrie, Dosso Moussa et les patrons

Marché de fruits à Abidjan.

Le 20 juin 2011 par Fraternité matin - Le siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) a abrité, le vendredi 17 juin, une importante réunion entre le ministre de l’Industrie, Dosso Moussa et les patrons

d’entreprises ivoiriennes. Au centre de cette rencontre, l’état des lieux provisoire des sociétés privées pillées et la poursuite de l’élaboration des dossiers relatifs aux préjudices subis par les entreprises, lors de la crise post-électorale. Au terme de la réunion qui a duré un peu plus d’une heure, Jean Kacou Diagou, président de la Cgeci, a expliqué à la presse que les hommes d’affaires ivoiriens venaient de remettre au ministre Dosso Moussa un document provisoire relatif à l’impact de la crise post- électorale sur leurs entreprises. Lequel chiffre les dommages subis par le secteur privé, à l’exception des petites et moyennes entreprises (Pme) et les petites et moyennes industries (Pmi), à 938 milliards de francs cfa, dont 108 milliards de francs cfa de dommages directs. Ce document, a-t-il précisé, n’est que provisoire, puisque les évaluations suivent leur cours. C’est donc, au moins cette cagnotte, que l’Etat doit prévoir pour les entreprises ivoiriennes qui demandent, cette fois-ci, que le dédommagement soit direct et financier. «En 2004, l’Etat nous a promis un dédommagement. Mais cela s’est fait de manière indirecte, à travers des mesures fiscales et autres. Cette fois, nous demandons à l’Etat d’envisager une réparation financière directe, car les pertes ont été plus importantes que celles de 2004, et certaines entreprises ont besoin d’argent liquide pour relancer leurs activités. Tout en rassurant avoir eu une oreille attentive à cette requête, le ministre a demandé que les dossiers que nous allons présenter comportent des preuves des dommages subis (photos, expertise etc.)», a souligné Jean Kacou Diagou.
Très au fait des besoins du secteur privé, pour avoir été directeur du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici), le ministre de l’Industrie a dit que la réponse de l’Etat aux doléances du secteur privé dépendra d’une question : quelle est la place qu’on décide d’accorder au secteur privé dans la politique de développement du pays ? «Sur la question, le Gouvernement est formel : faire du secteur privé le moteur de la croissance. Dans ces conditions, il n’ y a aucun problème; il va falloir mettre la main à la poche pour soutenir les entreprises. Mais n’ayant pas les mêmes problèmes, les solutions vont porter sur les difficultés de chacune d’elles. L’Etat, en tout état de cause, ne pourra pas échapper à l’appui qu’il doit apporter au secteur privé», a-t-il assuré.
Mais les entreprises vont devoir monter des dossiers pertinents qui seront transmis au gouvernement après avoir fait l’objet de contrôle de conformité avec la situation qui y est décrite.
David Ya