Crise post-électorale : LE BALLET DIPLOMATIQUE CONTINUE À ABIDJAN

Le 12 janvier 2011 par Fraternité Matin - Le Premier ministre kényan, Raila Odinga, médiateur de l`Union africaine (Ua) dans la crise ivoirienne, revient à Abidjan pour la deuxième fois, demain jeudi ou vendredi. L’annonce a été faite hier

Les Premiers ministres kényans Raila Odinga et ivoiriens Pr Aké Marie N'Gbo, le 03 janvier 2011 à Abidjan.

Le 12 janvier 2011 par Fraternité Matin - Le Premier ministre kényan, Raila Odinga, médiateur de l`Union africaine (Ua) dans la crise ivoirienne, revient à Abidjan pour la deuxième fois, demain jeudi ou vendredi. L’annonce a été faite hier

par son porte-parole, Dennis Onyango, selon l’Afp. «Le Premier ministre a indiqué qu`il retournera en Côte d`Ivoire cette semaine. La date de ce retour sera soit jeudi, soit vendredi», a indiqué le collaborateur de Raila Odinga. «Il s`entretiendra d`abord avec le président de la commission de l`Ua, Jean Ping, mercredi à Nairobi, avant de partir pour la Côte d`Ivoire», a-t-il précisé. Le chef du gouvernement kényan s`était rendu une première fois dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, le lundi 3 janvier. En compagnie d’une délégation de haut niveau de la Cedeao composée des Présidents Thomas Yayi Boni du Bénin, Ernest Baï Koroma de la Sierra Leone et Pedro Verona Rodrigues Pires du Cap-Vert. Ce jour-là, les émissaires de la Cedeao étaient à leur deuxième visite à Abidjan, après celle du 27 décembre. A l’issue de la rencontre du 3 janvier, le porte-parole de la délégation, le Président Baï Koroma, avait annoncé que les négociations se poursuivaient pour trouver une solution à la crise. La deuxième visite de Raila Odinga en Côte d’Ivoire intervient après celle, très discrète, de l`ex-président nigérian, Olusegun Obasanjo, qui a quitté Abidjan lundi après y avoir passé deux jours. Au terme de sa visite, il n’a fait aucune déclaration. Cependant, des sources concordantes indiquent que M. Obasanjo a été envoyé en «mission exploratoire» par le président en exercice de la Cedeao, et Président du Nigeria, Goodluck Jonathan. Pendant son séjour à Abidjan, l’ancien chef d’Etat a eu, samedi et dimanche, des tête-à-tête avec le Président Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Des entretiens dont rien n’a filtré.
La communauté africaine en première ligne
Très actives dans la résolution de la crise en Côte d’Ivoire au lendemain de son éclatement en septembre 2002, la France et la communauté internationale, notamment l’Onu, semblent avoir choisi de jouer les seconds rôles depuis la proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle par le président de la Commission électorale indépendante (Cei) le 2 décembre dernier et les résultats définitifs annoncés par le président du Conseil constitutionnel le 4 décembre. Même si elles ont pris fait et cause pour Alassane Ouattara, il n’en demeure pas moins que c’est la communauté africaine, à travers l’Union africaine (Ua) et la Cedeao, qui est en première ligne pour trouver une issue à la crise post-électorale. Mais très vite, avant même la première mission sur le terrain (le 27 décembre), l’organisation ouest-africaine a embouché la trompette de la France et de la communauté internationale, notamment à sa réunion du 24 décembre à Abuja. Où les Chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Cedeao avaient envisagé de résoudre la crise par la force et en faveur de Alassane Ouattara. Toutefois, depuis la visite des Présidents Yayi Boni, Ernest Koroma et Pedro Pires à Abidjan, cette proposition d’envoi de troupes de l’Ecomog en Côte d’Ivoire ne semble plus prospérer. Elle fait plutôt place au dialogue pour mettre un terme à la crise post-électorale. C’est dans ce cadre que s’inscrit le ballet diplomatique ouvert à Abidjan depuis le 27 décembre. Et qui se poursuit demain ou vendredi avec l’arrivée du Premier ministre Raila Odinga dans la capitale économique. Pour autant, les émissaires africains n’ont jamais affiché la proposition concrète qu’ils font aux camps Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara pour sortir la Côte d’Ivoire de l’ornière et redonner espoir aux populations qui n’en peuvent plus de cette crise.
PASCAL SORO