Crise post-électorale : Angelo Dogba depuis New york s'adresse aux Atchans Ebriés

Publié le dimanche 27 mars 2011 | IvoireBusiness - Chers frères Ebriés, chers Atchans, chers frères et soeurs ivoiriens je vous salue.

Le fils de blockauss vous salut. Moi, membre de la génération Tchagba Dogba, je m’incline
devant vous et je vous salut. N’sêh a koi Anoù oh ! Anoù oh ! Anoù oh !

Angelo Dogba dit "Angelo", artiste ivoirien vivant à New York.

Publié le dimanche 27 mars 2011 | IvoireBusiness - Chers frères Ebriés, chers Atchans, chers frères et soeurs ivoiriens je vous salue.

Le fils de blockauss vous salut. Moi, membre de la génération Tchagba Dogba, je m’incline
devant vous et je vous salut. N’sêh a koi Anoù oh ! Anoù oh ! Anoù oh !

Depuis le deuxième tour des présidentielles, les ivoiriens n’ont cessé de pleurer, le sang
n’a cessé de couler. La presse a fait état d’agitations et d’évènements malheureux dans
tout le pays y compris dans les rangs des Ebriés notamment à Anokoi kouté. Il y a des
morts, des blessés, des déplacés, il y a la violence partout; Je ne reconnaît plus mon pays.
Permettez moi d’abord de m’incliner devant les dépouilles mortelles de toutes les
victimes de cette crise en Cote d’Ivoire et celles de mes parents d’Anokoi kouté. Que le
tout puissant les reçoivent là haut auprès de lui. Aussi, permettez moi de ne pas
m’attarder sur les causes complexes de ces incidents ni pointer du doigt qui que se soit
parce que dans tous les cas, ils ne pourrons jamais ressusciter ces morts. Mon devoir de
leader et de fils de Dieu me commande urgemment d’oeuvrer pour la paix et le pardon. Ce
message est donc un message pressant de paix, toute utilisation contraire n’engage que
leurs auteurs.

Abidjan est la terre de tous les Ivoiriens. Mais n’oublions pas, tout comme chaque
Ivoirien a sa terre, Abidjan est la terre des Ebriés. Nous sommes heureux que la terre que
nous ont léguée nos ancêtres, soit cette terre là même qui a vu naître une des plus grandes
capitales de l’Afrique de l’Ouest.

Bien qu’envahis par l’urbanisation, nous les Ebriés nous avons réussi à conserver nos
traditions. Nous sommes restés nous-mêmes et avons fait de nos traditions notamment
nos fêtes de générations, des attractions populaires. Nous en sommes fiers.
A l’instar des autres groupes ethniques de la Côte d’Ivoire, nous avons fourni beaucoup
de cadres et de talents à ce pays. Il servent dignement notre patrie et portent haut le
flambeau, non pas seulement des Ebriés, mais de toute la Côte d’Ivoire et de l’Afrique.

Nous en sommes encore fiers.

Mais ce dont nous devons être surtout fiers, mes frères Atchans, ce que nous pouvons
réclamer comme notre contribution à l’édification de la Côte d’Ivoire, c’est notre
légendaire hospitalité : Nous avons accueilli tout le monde dans nos villages devenus
communes. Ivoiriens et non Ivoiriens, tout le monde possède des terres ou des terrains
chez nous. Nous les recevons avec joie et avec la bonté de nos coeurs de filles et fils de
Dieu. Nous sommes hospitaliers et paisible, hier, aujourd’hui et demain.

C’est pourquoi j’invite toutes les parties à la retenue. J’invite solennellement et
humblement nos frères et amis allogènes des villages Ebriés à renoncer à toute idée de
vengeance ou de violence et à s’organiser avec leurs chefferies respectives pour
rencontrer les chefferies et les notables Ebriés afin de dissiper tout malentendu et amorcer
la paix. J’en appelle solennellement à la hauteur d’esprit des hommes en armes pour
qu’ils évitent d’attaquer les populations innocentes, afin de faciliter la paix et le dialogue
entre ces populations et d’écourter leurs souffrances. J’invite humblement les leaders
politiques a s’appeler, a se pardonner les uns les autres et a faire parler leur coeur, afin
d’éviter de sacrifier leurs jeunesses respectives, et leur garantir plutôt un futur meilleur en
les transformant en instrument de paix, de tolérance et de développement.

Chers parents, chers frères et soeurs Atchans je suis à genoux et je vous demande
pardon : ne renions pas notre propre identité, notre culture, notre tradition, celle-là meme
qui a fait notre richesse et notre notoriété. Ne punissons pas nos frères ivoiriens et
africains innocents avec qui nous vivons en harmonie depuis toujours. On ne compte plus
le nombre d’étrangers qu’on a célébré et intégré dans nos différentes catégories, véritable
gage d’intégration inter ivoirienne et africaine. On ne compte plus le nombre d’hommes
politiques et civils de tout bord qu’on a eu comme parrains de nos fêtes de générations !

La Dogba Eh ! Quel beau tableau !

Restons de marbre et indifférents à la haine et a la division. Abidjan ne sera pas la terre
où nous ferions couler le sang car c’est notre terre, la terre de nos pères, la terre de nos
ancêtres. Rejetons toute idée de provocation de vengeance et de violence. Nous somme
un peuple guerrier et fier mais aussi un peuple sage et intègre. Les Ebriés sont FPI, ils
sont PDCI, ils sont RDR, UDPCI, PIT, ils sont LMP et RHDP… les fils des Ebriés
appartiennent à tous les Partis politiques existant en Côte d’Ivoire sans que cela ait jamais
été un problème pour la coexistence pacifique entre Ebriés et entre nous Ebriés et les
autres Ivoiriens et africains.

Atchans, je fais humblement partie de ceux qui ont affirmé notre identité dans de grandes
salles de spectacle en Cote d’Ivoire, en Afrique et hors d’Afrique. Je suis reçu partout par
les autres comme membre de leur famille a cause de la culture abriée, Je suis fier de cette
culture, je suis fier de cette tradition, je suis fier de mon pays. C’est pourquoi, en ma
qualité de digne membre de la génération Tchagba Dogba, je demande humblement a
vous et a tous les Ivoiriens, de revisiter les coeurs en ce temps de carême, pour
réapprendre à se pardonner, à s’aimer les uns les autres y compris nos ennemis et confier
notre beau pays à Dieu.

Chers parents Ebriés, nous avons accueilli toute la Côte d’Ivoire sur nos terres, l’honneur
nous revient d’initier le dialogue et la réconciliation avec les autres chefs traditionnels,
pour instaurer la paix sur la terre d’Abidjan puis dans tout le pays afin de mettre fin au
chaos qui se profile à l’horizon. Nous devons amener les politiciens à dire la vérité, à
faire la Paix des braves, à respecter les peuples et leur choix, à travailler pour notre bienêtre
et non le contraire.

La paix durable, la vraie paix, c’est la paix entre les peuples. Les politiciens passent, les
institutions changent et se modifient, mais les peuples restent !

Paix au peuple Atchan !

Paix à tous les peuples de Côte d’Ivoire!

Paix à la Côte d’Ivoire !

Fait à New York
ANGELO DOGBA