Crise postélectorale - Les ressortissants de la CEDEAO disent non à une intervention armée
Publié le lundi 10 janvier 2011 | Le Nouveau Courier - Quelque 2000 ressortissants de la CEDEAO, réunis dimanche dernier au palais de la culture d’Abidjan, ont invité leurs chefs d’Etat
respectifs à user de dialogue pour aider à la résolution de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.
Publié le lundi 10 janvier 2011 | Le Nouveau Courier - Quelque 2000 ressortissants de la CEDEAO, réunis dimanche dernier au palais de la culture d’Abidjan, ont invité leurs chefs d’Etat
respectifs à user de dialogue pour aider à la résolution de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.
Alors que l’option militaire déserte peu à peu la table des dirigeants de la CEDEAO, leurs ressortissants vivant en Côte d’Ivoire et officiellement estimés à 7 millions d’habitants, ont appelé hier à une résolution pacifique de la crise postélectorale dans ce pays, lors d’une rencontre qui a réuni quelque 2000 personnes au palais de la culture de Treichville. Son principal organisateur, Emile Kima, de nationalité burkinabé, Ambassadeur de la paix en Côte d’Ivoire depuis trois ans, a expliqué que 95 % de Burkinabé ont des parents en Côte d’Ivoire et qu’une guerre de la CEDEAO ne ferait que compliquer la vie aux Burkinabé de Côte d’Ivoire. Il a indiqué que l’accord politique de Ouagadougou parrainé par le président Blaise Compaoré n’est pas encore mort et que le chef d’Etat burkinabé peut contribuer à un règlement pacifique de cette crise.
Au cours de cette rencontre, l’ancien ministre de la Réconciliation nationale Sébastien Dano Djédjé a plaidé pour que les ressortissants de la sous-région s’impliquent dans la résolution de la crise à travers des «missions de sensibilisation citoyennes», comme ils l’avaient déjà fait lors de l’enrôlement et du contentieux sur les listes électorales. Réitérant à son auditoire que la Côte d’Ivoire a un et unique président de la République, en l’occurrence Laurent Gbagbo, Dano Djédjé a accusé le représentant du secrétaire général de l’ONU d’être à l’origine de cette crise pour avoir certifié des résultats qui non seulement n’en étaient pas, mais aussi pour avoir contesté ceux fournis par le Conseil constitutionnel dont la décision revêt l’autorité de la chose jugée.
Revenant sur les violences qui ont émaillé le scrutin au nord de la Côte d’Ivoire où les représentants de la majorité présidentielle ont été chassés des bureaux de vote, battus et forcés de signer des procès-verbaux sous la contrainte pour tenter de légaliser les bourrages d’urnes, M. Dano a conclu «qu’il n’y a pas eu d’élection démocratique en zones CNO». Rien que pour la Vallée du Bandama, ce sont près de 95000 voix qui ont été données «cadeau à Alassane Ouattara», a-t-il poursuivi.
La cause étant entendue, l’ancien ministre de la Réconciliation nationale souhaite le règlement de la crise postélectorale par le dialogue pour que la communauté internationale n’exporte pas la guerre dans notre pays. «Le rôle des ressortissants de la CEDEAO est extrêmement important pour relayer ce message de paix et de dialogue, de sagesse et de responsabilité(…) Mobilisons-nous pour faire triompher la voie de la fraternité africaine», a conclu M. Dano.
La Première Dame était représentée à cette rencontre par le Député de Koumassi Sokouri Bohui qui a décrit le président du RDR comme «un homme qui est entré en politique, est devenu candidat à l’élection présidentielle en tuant et qui espère, en tuant, devenir président de la Côte d’Ivoire». «Soyons forts et unissons-nous pour gagner la paix», a encore dit M. Sokouri à l’endroit des ressortissants de la CEDEAO, estimant que «c’est avec Gbagbo que nous aurons la paix et vous, originaires des pays de la sous-région, vous en avez besoin pour exister et faire marcher vos commerces».
Correspondance particulière
Joseph Titi