Coup d'État au Niger : la France suspend ses aides, l'Union africaine pose un ultimatum
Par France- Coup d'État au Niger. La France suspend ses aides, l'Union africaine pose un ultimatum.
La France a annoncé samedi la suspension de "toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire" au Niger, après le coup d'État militaire contre le président élu Mohamed Bazoum. De son côté, l'Union africaine a fixé un ultimatum de 15 jours aux militaires pour rétablir l'ordre constitutionnel.
Des gendarmes nigériens assurent la sécurité à Niamey, le 29 juillet 2023.
Des gendarmes nigériens assurent la sécurité à Niamey, le 29 juillet 2023. © Sam Mednick, AP
Les sanctions n'ont pas tardé à tomber. La France suspend "toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire" au Niger après le coup d'État qui a vu le chef de la garde présidentielle prendre le pouvoir au Niger, a annoncé samedi 29 juillet le ministère français des Affaires étrangères.
Paris "demande le retour sans délai à l'ordre constitutionnel nigérien, autour du président Bazoum, élu par les Nigériens", réaffirme le ministère dans un communiqué.
De son côté, l'Union africaine (UA) a fixé un ultimatum de quinze jours aux militaires pour rétablir "l'autorité constitutionnelle", a annoncé son Conseil de paix et de sécurité après une réunion vendredi.
L'Union européenne (UE) avait déclaré auparavant qu'elle "ne reconnaît pas" non plus les "autorités" issues du putsch et annoncé la suspension de "toutes ses actions de coopération dans le domaine sécuritaire".
Situé en plein cœur du Sahel, le Niger est un vaste territoire désertique doté d'une population de quelque 20 millions d'habitants, avec une croissance démographique parmi les plus élevées au monde.
En 2022, l'aide publique au développement française pour le Niger, l'un des pays les plus pauvres du monde, s'est élevée à 120 millions d'euros. Un montant légèrement supérieur était jusqu'ici programmé pour 2023, mais ne sera donc pas délivré au pays, selon le Quai d'Orsay.
Le président français Emmanuel Macron, en déplacement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a condamné vendredi "avec la plus grande fermeté le coup d'État militaire" au Niger, "dangereux" pour la région, et a appelé "à la libération" du président Bazoum.
Le Niger était l'un des derniers alliés de la France au Sahel, une région minée par l'instabilité, la précarité et les attaques jihadistes.
La France, qui a mis fin à l'opération antiterroriste Barkhane et s'est retirée du Mali sous la pression de la junte de Bamako, compte actuellement 1 500 militaires déployés au Niger qui opéraient jusqu'ici conjointement avec l'armée nigérienne.
Couvre-feu
La junte, qui rassemble tous les corps de l'armée, de la gendarmerie et de la police, a suspendu les institutions, fermé les frontières terrestres et aériennes, et instauré un couvre-feu en vigueur de minuit à 5 h 00 du matin.
Le coup d'État a été vivement condamné par les partenaires occidentaux du Niger, plusieurs pays africains et l'ONU, qui ont demandé la libération de Mohamed Bazoum.
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Le ministre de l'Énergie du président déchu, Ibrahim Yacouba, invite la Cédéao et l'UA à lutter pour "la libération sans délai" de Bazoum et la reprise de ses fonctions.
La Maison de la presse – l'association de médias nigériens – "s'inquiète surtout des velléités d'atteintes à la liberté de la presse et à la sécurité des journalistes".
Riche en uranium, le Niger a une histoire jalonnée de coups d'État depuis l'indépendance de cette ex-colonie française en 1960.
Avec AFP