COUP D’ETAT CONTRE BOZIZÉ: LES MÉDIAS D’ETAT IVOIRIEN ET BURKINABÉ CENSURENT L’INFORMATION

Le 27 mars 2013 par IVOIREBUSINESS – POUR LES RÉGIMES OUATTARA ET COMPAORÉ, C’EST UN NON-ÉVÈNEMENT

La chute du Président Bozizé en Centrafrique par la rébellion du SELEKA, a provoqué un séisme et un électrochoc chez beaucoup de dictateurs africains, qui se sont senti directement menacés. Car beaucoup de similitudes existent entre leur pouvoir et celui du Président déchu Bozizé. A savoir qu’ils se croient indéboulonnables, multiplient la répression contre leur peuple, privilégient l’arbitraire, musèlent l’opposition, bafouent les droits de l’homme et les libertés.
En plus, leurs geôles pullulent de prisonniers politiques, civils et militaires.
Pour ces régimes-là, l’humiliation de la chute de Bozizé a un gout très amer, et doit être la moins véhiculée possible.
Le premier réflexe de ces chefs d’Etats est de censurer le coup d’Etat en Centrafrique et la chute de leur collègue François Bozizé, par leurs médias d’Etat.
Au Burkina chez Blaise Compaoré et en Côte d’Ivoire chez Alassane Dramane Ouattara, cela a été observé scrupuleusement.

Dans le cas du régime d’Abidjan, les médias à la solde exclusive du régime comme la chaîne publique RTI1, le quotidien du RDR Le Patriote, le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, et le portail du régime Abidjan.net, ont soigneusement évité de traiter l’information de la chute du Président Bozizé, et la prise du pouvoir par la rébellion du SELEKA, tentant étrangement de la considérer comme un non-évènement.
C’est la preuve de la fébrilité du régime, qui craint que le pire après la chute de François Bozizé. Sur que celui-ci, comme le régime d’Abidjan, a longtemps eu le soutien de la France.
Soutien aujourd’hui rompu avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir en France, et la mise en application de la nouvelle doctrine de « Non-assistance à dictateur africain en danger ».

Pour rappel, Bozizé avait pris le pouvoir en 2003 par un coup d’Etat contre le Président Ange Felix Patassé, et dirigeait depuis le pays d’une main de fer.
Etrange similitude avec les régimes Ouattara et Compaoré, qui dirigent également leurs pays d’une main de fer.
Ces régimes n’ont pas voulu avec la chute de Bozizé, qu’on leur rappelle que qui règne par l’épée périt par l’épée.

Eric Lassale

OUEST IVOIRIEN : LE JEU TROUBLE DE BLAISE COMPAORE. LES DESSOUS D’UN CALVAIRE (PAR LG INFO)

Le village de Petit-Guiglo, dans la sous-préfecture de Tinhou (Bloléquin), a été attaqué samedi à l’aube par des inconnus armés, qui ont incendié un quartier de la localité, a appris l’Aip auprès d’habitants de ce village ayant fui pour se réfugier à Tinhou. A en croire ces témoins, un groupe d’individus armés a lancé un assaut aux environs de 4h du matin contre le village, où ils s’en sont pris ... Lisez la suite
Le village de Petit-Guiglo, dans la sous-préfecture de Tinhou (Bloléquin), a été attaqué samedi à l’aube par des inconnus armés, qui ont incendié un quartier de la localité, a appris l’Aip auprès d’habitants de ce village ayant fui pour se réfugier à Tinhou.
A en croire ces témoins, un groupe d’individus armés a lancé un assaut aux environs de 4h du matin contre le village, où ils s’en sont pris aux habitants d’un quartier essentiellement habité par des allogènes burkinabé. La quasi-totalité des habitations de ce secteur a été incendiée. Cette attaque qui intervient dix jours après celle de Zilebly et deux jours après celle de Tiobly, a créé une psychose généralisée au sein des populations de Petit-Guiglo.
Les dessous d’un calvaire
C’est une vérité de La Palice. Les populations autochtones de l’Ouest sont victimes de leur géographie : la forêt dense. Une forêt propice à l’agriculture dont la cacaoculture. Son premier rang mondial de cette fève, la Côte d’Ivoire le doit à une main d’œuvre diverse : autochtones, allochtones et allogènes Burkinabé. Ce, au lendemain de l’indépendance. La politique du premier Président, feu Félix Houphouët Boigny, basée sur l’agriculture a favorisé un flux migratoire vers la partie occidentale du pays Avec son corolaire de pression sur la terre cultivable. Peu à peu, la démographie s’est recomposée. Pour basculer du côté d’un nomadisme ouest-africain à la faveur de la crise militaro-politique de 2002. Avec un fort contingent burkinabé. De gré ou de force, ceux-ci ont acquis des lopins de terre. Et ne sont prêts à les perdre pour rien au monde.
Le jeu trouble de Blaise Compaoré
Assuré du soutien de leur Président, Blaise Compaoré, ils dictent leur loi à l’Ouest. Régentent la zone à leur guise. Font monter la météo en fonction de leurs intérêts et ceux de leurs parrains internes ou externes. C’est un euphémisme que de dire Blaise Compaoré fait et défait les chefs d’Etat ivoiriens. Henri Konan Bédié a payé
cash sa préférence nationale concernant la loi sur de le foncier de 1998, loi qui confère le titre de propriétaire aux seuls nationaux ivoiriens. Le coup d’Etat qui l’a évincé du pouvoir en 1999 a un fort parfum de Po, camp militaire qui sert de refuge à ceux qui sont en rupture de banc avec l’armée de leur pays. Charles Gankkay Taylor a longtemps bénéficié de cette base dans sa déstabilisation du Libéria, avec la complicité des autorités ivoiriennes d’alors. Laurent Gbagbo a aussi fait les frais de la capacité de nuisance du locataire du palais de Kosyam. Son souverainisme a été jugé dangereux par Blaise Compaoré. Alassane Ouattara le sait.
A-t-il la volonté de résoudre le problème de l’Ouest ?

Ses détracteurs pensent qu’il n’en a pas le coffre, ni la volonté. Parce que redevable à cette colonie qui a fait sauter le verrou de l’Ouest sur la route du Palais. Même si malgré tout, il était gagné pour un remord tiré de la Constitution, celui de protéger les Ivoiriens et leurs biens, il réfléchirait par deux fois, parce que Compaoré, de là où il se trouve, passe à la loupe la politique en Côte d’Ivoire. Mieux, lui dont le pays ne dispose d’aucun plant de cacao, mais qui est devenu par la force des choses, exportateur de l’or brun, n’est pas prêt à mettre un terme à cette plus-value pour l’économie burkinabé.
Le déguerpissement des forêts, l’étincelle qui a rallumé la flamme à l’Ouest. Les indiscrétions notent qu’il disposerait de vastes étendues de plantations de cacao gardées par ses compatriotes en armes. Amadé Ouéremi, le seigneur du Mont Péko et le sieur Adama des forêts de Bloléquin en font surement partie. La décision gouvernementale d’user de la force pour libérer les forêts classées a été perçue comme une menace au sein de la colonie de peuplement. D’où la guerre ouverte, avec le secret espoir de reléguer aux calendes grecques cette décision. Et, en dehors des élucubrations coutumières du ministre délégué à la Défense, Paul Koffi
Koffi, tendant à indexer les pro-Gbagbo, le mutisme des autorités semble clairement indiquer que cette option sera vite abandonnée. Au grand dam des écologistes, en particulier, et des Ivoiriens en général. Pauvre Côte d’Ivoire !
Encadré
Ces attaques qui marquent l’impuissance du régime Ouattara
Presqu’à la même cadence, il ne se passe plus de semaine, sans que les armes ne retentissent et fassent entendre de leurs macabres échos, le péril qui se déroule dans le bourbier de l’Ouest. Des pétarades qui ne manquent pas pour une énième fois de déculotter le pouvoir Ouattara qui se perd en conjectures dans ses déclarations, en annonçant publiquement que des dispositions ont été prises pour sécuriser la zone. Chaque fois que survient une attaque à l’Ouest. Mais rien n’y fit. Les attaques se multiplient et se ressemblent. Ce qui semble être désormais un disque rayé, la sortie du sécurocrate du régime, Paul Koffi Koffi, ministre délégué à la Défense est frappée de caducité. Le pouvoir est vraiment dans la tourmente. Les attaques de Zilébly le 13 mars 2013, de Tuobly, le 21 mars 2013 et dernièrement celle de petit Guiglo du 23 mars ont le dénominateur commun de mettre à nu l’impuissance et l’incapacité du pouvoir de venir à bout de l’insécurité qui s’est sédentarisée à l’Ouest. A laquelle le régime Ouattara offre d’ailleurs de la matière à terroriser les populations locales, notamment les Wê. En laisser sévir en toute impunité des bandes armées à l’instar de celles d’Amadé Ouérémi.

Tché Bi Tché
Marcel Dezogno

LG Info

L’OUEST ET LE CAS BOZIZE, UN CASSE-TÊTE POUR LE POUVOIR (PAR LINFODROME)

La violence à l’ouest, la gestion de Ouattara et les scandales dans le gouvernement, ainsi que les poursuites judiciaires, sont le contenu de notre revue de presse, ce lundi 25 mars 2013. Amis lecteurs, bienvenue sur linfodrome.com, votre portail d’informations justes et neutres.
Violences à l’ouest
Les violences ont continué le samedi dernier dans l’ouest du pays. L’Inter parle d’un « week-end noir à l’ouest », car dans les combats, plusieurs personnes ont perdu la vie et des maisons incendiées. Cette attaque, qui s’est produite dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 mars 2013, à petit Guiglo, dans le département de Bloléquin, a été l’œuvre d’individus lourdement armés. Ils ont mis à feu un village essentiellement habité par des burkinabé et ont attaqué un poste des FRCI, le premier jour. C’est dans la riposte des FRCI, le lendemain, que l’on a dénombré cinq tués chez les assaillants, un dozo et deux civils. Le quotidien livre aussi que le Mouvement Ivoirien des Wê pour le Retour à l’Ouest (MIWRO) a écrit : « C’est pour marquer notre présence que nous avons lancé cette expédition… Et malgré le succès de celle-ci, nous tenons à indiquer que c’était une expédition d’avertissement ». L’Intelligent d’Abidjan, ainsi que Le Nouveau Réveil, informe que le chef de guerre Oulaï Tako alias ‘‘le Tarzan de l’ouest’’ a été abattu dans les combats par les FRCI. Mais pourquoi ces attaques récurrentes à l’ouest ? Blé Guirao, un cadre de la région, a déclaré à L’Intelligent d’Abidjan qu’elles ressemblent à une stratégie visant à empêcher les populations exilées de rentrer au pays pour prendre part aux élections, d’une part. Et de l’autre, ces attaques sont la conséquence de la non application de la loi de 1998 sur le foncier. Blé Guirao a cité en l’occurrence Amadé Ouréimi et sa bande qui occupent illégalement les plantations et les forêts classées de l’ouest. Ce dernier, à en croire Soir Info, a battu le rappel de ses chefs de guerre et a envoyé un avertissement aux FRCI. Il leur a dit : « frères d’armes, je vous demande de vous abstenir de toute action contre nous…Si vous attaquez, nous allons frapper fort ».
Gestion économique de l’État
Aujourd’hui, s’ouvre en Côte d’Ivoire, la 6ème réunion des ministres de l’Économie et des finances, de la planification et du développement économique de l’Union Africaine. A ce sujet, le ministre ivoirien de l’Économie, Kaba Nialé « situe les enjeux » de cette rencontre, titre Le Patriote. Selon elle, l’objectif des ces réunions annuelles conjointes est de permettre, à la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique et celle de l’Union Africaine, de mieux appréhender les problèmes qui minent le continent, afin de déployer une stratégie commune d’intervention visant à permettre à l’Afrique de faire face aux défis actuels de développement ». Pendant ce temps, une mission conjointe du FMI, de la Banque mondiale, et de la BAD qui se déroule en Côte d’ivoire a livré son premier constat, après une semaine d’activités. Le responsable de cette mission, Michel Lazare, directeur du département Afrique du FMI, a déclaré que « nos premières impressions, c’est qu’il y a eu une bonne année 2012, avec notamment une forte croissance plus importante que ce qui avait été prévu. Cela aura des effets positifs pour le citoyen avec plus de revenus et d’emplois ». Or, au ministère de l’Éducation nationale, Notre Voie dit que la ministre « Kandia est encore au centre d’un scandale ». Le directeur des ressources humaines dudit ministère, barro Mamadou, a révélé l’existence d’un réseau de fraudeurs de documents administratifs. Ces personnes ont permis à 255 enseignants, qui ne remplissaient pas les conditions (au mois cinq d’ancienneté) pour être affectés, d’obtenir des affectations avec ces faux documents, moyennant la somme de 100 mille ou 150 mille F.cfa. L’inter renchérit en notant que le Drh a dévoilé un autre réseau, celui de recruteur d’instituteurs contre la somme de 250 à 300 mille F.cfa.
Poursuites judiciaires
Dans une interview à Le Temps, le patron d’Ivoirebusiness, Christian Vabé, s’est prononcé sur l’attitude de la France vis-à-vis de la situation de Michel Gbagbo. Il a affirmé que « c’est une aberration qui est aujourd’hui en passe d’être corrigée. Puisque la plainte de Michel Gbagbo contre Soro a été jugée recevable… Une commission rogatoire internationale sera bientôt délivrée par Paris à Abidjan, suivie de la venue d’un juge français pour interroger les accusés… ». Concernant la libération de Gbagbo « père », L’Intelligent d’Abidjan écrit : « les pro-Gbagbo 100% optimistes ». Leur optimiste, ils l’ont dévoilé lors d’un débat qui a réuni des avocats, des journalistes et l’égyptologue Charles Govi Gomes. Au cours de ce débat à Paris, qui avait pour but d’expliquer le document de l’audience de confirmation de charges contre l’ex-président ivoirien, et qui a été suivi par 200 personnes, l’avocate Habibata Touré a déclaré que « pour ma part, je resterai au plan purement juridique, les charges à l’encontre du président Laurent Gbagbo ne seront pas confirmées, car les éléments de preuve de sa responsabilité n’existent pas ». Je dirai au grand dam du pouvoir ivoirien qui devrait craindre pour sa survie, selon Notre Voie, après la déchéance de François Bozizé. En effet, avec la chute du président centrafricain, le journal barre à la Une : « Avis aux chef d’État indéboulonnables, François Bozizé installé par la France, lâché par la France ». Vu le cas Bozizé, Notre Voie écrit que « il s’agit là d’un message important à l’endroit de ceux qui se disent indéboulonnables parce qu’installés par la France et une rébellion. »

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