Côte d’Ivoire/Deuil : L’émouvant hommage du Pr Balou Bi à son fils Geoffry Balou Bi, décédé à Abidjan

Par Ivoirebusiness - Côte d’Ivoire/Deuil. L’émouvant hommage du Pr Balou Bi à son fils Geoffry Balou Bi, décédé à Abidjan.

Feu Geoffry Balou Bi.

Hommage à Geoffroy Koffi BALOU BI

Mon jumeau, mon ami, mon admirateur, mon musicien, mon compagnon de galère, que dis-je, mon compagnon de lutte,

Quelle musique me joues-tu là, tu n’as même pas achevé la symphonie, pour laquelle, à ta demande, j’ai alerté de grands producteurs sur la place parisienne.

Oui, quelle symphonie inachevée me joues-tu, toi qui a été de tous les combats avec moi. Ton combat à mes côtés a débuté dès 1990, alors que ton frère et toi vous n’aviez que trois ans, lorsque que le grand SYNARES, l’incassable, lançait un mouvement de grève, contre les mesures annoncées par le gouvernement de Félix Houphouët Boigny, grève qui aboutira à la libéralisation de l’espace politique ivoirien, par l’instauration du multipartisme.

Cela nous avait valu une suspension de salaire qui va durer presque un an.
Oui sans salaire et sans ressource nous avons pourtant survécu, parce Jéhovah-Jiré avait pourvu.

Tu étais encore avec moi ce 19 avril 2011, lorsque les seigneurs de guerre de Monsieur Alassane Dramane Ouattara, nous ont arrêtés.

C’est sous tes yeux que j’ai été torturé dans le camp de Williamsville, de 13heures à 16 heures. Je te revois encore lorsqu’à ma demande, mes bourreaux ont consenti à vous laisser partir, ton cousin Olivier et toi, tu avais jeté un coup d’œil résigné vers moi, je t’ai alors serré la main en te regardant droit dans les yeux pour te dire « Geoffrey, nous nous reverrons ».

Oui, nous nous sommes revus effectivement le 12 novembre 2011, après 7 mois passés dans le goulag de Bouna. Six mois après, j’ai dû quitter la Côte d’Ivoire depuis maintenant 10 ans, pour des raisons de sécurité, et aussi pour mieux mener le combat que Laurent GBAGBO a engagé pour la dignité et la souveraineté de notre pays, la Côte d’Ivoire.

Ce sont dix ans de combat, de privations pour toi et moi, pendant lesquels tu es resté digne, mon fils, dans les difficultés inommables.

Mais diantre, où vas-tu, alors que nous sommes au bout du tunnel, notre combat a porté ses fruits, puisque ce 31 mars 2021, Laurent GBAGBO et BLE Goudé ont été blanchis par la justice internationale. Où vas-tu donc Geff, alors que nous devions fêter cette victoire historique et divine, et que je commençais à m’apprêter pour de grandes retrouvailles, tu as choisi de t’éclipser le lendemain de ce grand jour ; tu as choisi de t’éclipser ce 1er avril 2021.

Je suis dévasté, Geff, je suis déboussolé ; mais je m’en remets à celui par qui tu as vu le jour, le Dieu de Job, le Dieu que je sers désormais. Oui je prie le Dieu de Job pour qu’il t’accorde le repos que tu mérites, ainsi que sa paix.

Comme je te le disais le 19 avril 2011, je te le redis encore aujourd’hui, « Geoffrey, nous nous reverrons », parce que je crois en la résurrection annoncée par notre Seigneur Jésus-Christ.
Ce n’est donc qu’un au-revoir, repose en paix mon fils, sur la terre de Konéfla, la terre de tes ancêtres pour laquelle tu as tant souffert.

Je t’aime et je t’aimerai tous les jours de ma vie. Ne sois point inquiet pour Christ-Jonathan BALOU BI, le garçon que tu nous laisses, il est en de bonnes mains.
A nous revoir dans la nouvelle Jérusalem, promise par le Dieu fidèle, Jéhovah-Jiré.

Ton père, ton ami, qui t’aime tant

Professeur Toto Jérôme BALOU BI