Côte d’Ivoire: L’UNJCI sur la sellette. CRISE PROFONDE OU SUPERFICIELLE ? … Par Bamba Alex Souleymane

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions- L’UNJCI sur la sellette. CRISE PROFONDE OU SUPERFICIELLE ? … Par Bamba Alex Souleymane.

Par Bamba Alex Souleymane.

CE QUE JE CROIS

« Qu’enfin se taisent nos plumes et nos voix forgées contre nous-mêmes »

« L’amour d’un père est plus haut que la montagne. L’amour d’une mère est plus profond que l’océan », dit un proverbe japonais… Comment ne pas ressentir une profonde douleur et un sentiment de quasi impuissance, lorsque l’on assiste à la souffrance de l’œuvre à laquelle on a largement contribué à porter sur les tréteaux ? Comment ne pas être transi, devant tant et tant, d’oukazes et de fatwas. Je suis interloqué, béat et coi devant la quasi dégénérescence de notre union et ce, à ciel ouvert ; devant la communauté des nations ? Et surtout devant ces politiques lacunaires, aux compétences et aptitudes sujettes à caution. C’est ce monde factice voire parallèle, qui ‘’moque’’ aujourd’hui, les journalistes qu’ils adulent et dont, ils quémandent la science et l’expertise pour dire d’eux, ce qu’ils ne sont pas en réalité.

L’histoire de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire, relève d’une parturition complexe. Exégèse ! Genèse !

A l’aube des années 90, dans un climat de fin de règne, d’un système politique qui avait porté la Côte d’Ivoire sur les fonts baptismaux (et qui devait faire face désormais, au ‘’nouvel ordre’’ annoncé par la fin de la guerre froide, et les soubresauts socio-politiques dont les flibustiers réclamaient à cor et à cri, la restauration du multipartisme), la liberté d’expression (et tutti quanti) se manifesta dans ce qu’il fut convenu d’appeler ‘’le printemps de la presse ivoirienne’’. Ou encore, la « guerre sans pitié des rédactions » entre pros et anti-pouvoir !

Une guerre des tranchées et une lutte féroce s’étaient, naturellement ; installées entre les ‘’obédiences’’ de la droite ‘’républicaine’’ et de la gauche dite ‘’démocratique’’. La presse d’Etat et la presse privée en gestation s’affrontaient sans pitié et ce, au gré de leurs ambitions politiques, sociologiques et idéologiques. Mais, au-delà de nos chapelles et de nos batailles de positionnements commercial, idéologique, voire philosophiques, nous réalisâmes que, nous avions, absolument besoin de nous unir pour être plus forts, (même devant les tenants du pouvoir et du ‘’grand capital’’) afin, de mieux défendre notre métier : LE JOURNALISME.

Aussi, dans un élan et un sursaut unitaires, nous nous dotâmes d’une loi sur la presse, votée le 31 décembre 1991 par l’Assemblée nationale de CI (dans une atmosphère de guérilla) et promulguée par l’Etat de Côte d’Ivoire. Mais avant, un mois plus tôt, nous créâmes l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire, novembre 1991. Dans le souci et la perspective d’une réelle professionnalisation, nous jetâmes également en 1997, les bases de la création de ce qui deviendra la commission paritaire d’attribution de la carte d’identité de Journaliste professionnel (CIJP) et subsidiairement, celle de Professionnel de la communication. Encore que cette dernière terminologie est rédhibitoire et réductrice. C’est dans cette dynamique de quête de liberté, que d’autres organes structurels naquirent, pour réguler et accompagner la presse devenue florissante et, le métier lui-même, pris d’assaut comme un exutoire par une cohorte d’intermittents de spectacle. En ma qualité d’ancien Rédacteur en chef à la télévision puis notamment du journal du parti au pouvoir, Le Démocrate, j’eus le privilège de participer à la réunion du choix du nom de notre association UNJCI. Puis de sa création administrative et réglementaire. Je suis donc à la fois, membre fondateur de l’UNJCI et ancien membre du Conseil exécutif. Je ne puis donc, que me sentir interpellé par ce qui arrive à notre Union par ces temps troubles et troublés par des ambitions inassouvies et surtout notre manque de tolérance et de compréhension les uns à l’égard des autres.

De fait, depuis quelques temps, l’Union est traversée par des courants et des vents contraires. Ipso facto, elle est sur la sellette. Projetée sur l’autel sacrificiel des politiciens incontinents qui se délectent et rient sous cape de nos vanités. Bref, l’Union souffre-t-elle d’une crise de maturité ? Ou, à tout le moins, serait-elle, sujette à un malaise si profond qu’elle en oublierait la décence que lui impose ses missions à l’égard de la société ? A l’égard d’elle-même ? Ou bien subirait-elle, l’impact néfaste, par effet domino, de toutes les mutations et crises socio-politico-économiques, survenues ces dernières années en Côte d’Ivoire et, dans le monde ? Et que, ces tares novices, justifieraient-elles, qu’aujourd’hui, la presse en général, et les médias traditionnels en particulier, soient-ils dans une sorte d’impasse ? La presse ferait-elle, les frais de la ‘’libération débridée et perverse de la parole via les réseaux sociaux ? En somme, qu’est-ce qui n’a pas marché ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond ? N’a pas tourné rond pour qu’on en arrive à nous donner en spectacle et en victimes expiatoires aux pourfendeurs de la presse ? Le spectacle ahurissant auquel j’assiste m’afflige et m’attriste plus que de besoin. Est-ce à cette presse là que j’ai rêvé ? Est-ce cette presse qui m’a porté au pinacle et rendu si fier ?

Comment sommes-nous en train d’aller de Charybde en Scylla ? D’être nous-mêmes porteurs d’antivaleurs que nous dénonçons notamment chez les politiciens immodestes et bien souvent, à la réputation surfaite… Pourquoi ?

Pour une histoire d’élection à la Présidence de notre Union, nos jeunes amis, frères et confrères à qui nous avons passé le témoin, afin qu’à leur tour, ils le cédassent aux générations futures, s’entredéchirent-ils à ce point ? S’injurient « ad nauseum » ? Se traitent-ils de tous les nom d’oiseaux et d’épithètes dérisoires ? Pourquoi ? Et surtout à ce point ?.

Je suis littéralement sous le choc. J’étais loin d’imaginer que, l’univers des médias dans lequel j’ai librement choisi d’exercer, est devenu si impitoyable ? Si inamical ? Si anticonfraternel !? Qu’au surplus, des Journalistes, adopteraient les uns à l’égard des autres, des postures d’inimitiés impitoyables. Je suis outré d’observer que, notre famille professionnelle, apparaisse aujourd’hui, comme un milieu où l’intolérance le dispute à la défiance ? Une sorte de foire d’empoignes et d’injures avec pour acteurs, des intellectuels et autres professionnels certifiés ? Des hommes et des femmes si prompts à faire la morale aux autres ? A vilipender si ce n’est flétrir les politiques ? Des personnes que je considère comme de grands esprits mais, qui refusent de s’accorder le ‘’bénéfice de la bonne foi’’. Du libre choix ?

C’est, cette posture qui est ou serait précisément, une menace sur nos libertés et qui jetterait le discrédit sur notre corporation.

UNE MÉTAMORPHOSE SUJETTE À CAUTION

Oui, je suis très amer. Bien plus ; je suis dépité ! Car, jamais je n’avais imaginé que, notre milieu avait subi tant de métamorphoses dépréciatives. Que des hommes et femmes, éveilleurs des consciences, le phare qui éclaire et illumine la société de ses lumières, pouvaient-ils, devenir si acrimonieux, si violents verbalement et intolérants les uns envers les autres ; les uns contre les autres.

HARA KIRI…

Mon itinéraire de long parcours, m’a emmené à livrer de très nombreux combats, des batailles épiques contre des forces obscurantistes et négationnistes que, gloire à Dieu, je vainquis en son temps. C’était hier. Même si des réminiscences existent-elles encore aujourd’hui et de façon éparse. Mais, je ne puis, ne peux et ne pourrai me battre contre mon ombre, au motif que, des amis et frères sont en compétition et postulent à la présidence de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire. Non, personne ne peut se battre contre son ombre. Contre lui-même !

Bref, que n’ai-je entendu ? Je ne veux même pas croire un traître mot des accusations que se jettent des frères qui ont des histoires communes. A cause de quoi ? L’UNJCI a certes connu des crises, mais pas comme celle à laquelle l’on assiste aujourd’hui.

Personnellement, je n’y ai jamais été mêlé. Et pour cause, des responsabilités de rang magistral m’y ont tenu constamment éloigné de 1996 jusqu’à récemment 2021. Quelques anciens et moi-même, avions fait le constat que, le fossé entre nos jeunes frères et nous était devenu abyssal. Nous ne les connaissions pas et inversement. Aussi fallait-il combler ce fossé.

Nous nous sommes sentis ulcérés et, un tantinet, culpabilisés : « autant qu’une mère ou qu’un père verraient leurs enfants devenus adultes, se battre comme s’ils n’étaient pas issus de la même filiation ?... La nécessité impérieuse de le leur faire comprendre « hic et nunc » est arrivée. Il faut arrêter le massacre ! Trop c’est trop !

Je ne puis me résoudre à voir le torchon continuer de brûler entre les miens !

L’Union en est fortement fragilisée. La fracture est nette. Et c’est d’autant plus déplorable, que ; la presse comme entité intégrale dans notre pays, traverse une profonde crise. Une crise à la fois structurelle et économique. Plus encore, elle est dans une sinistrose financière qui la rend encore plus vulnérable. Donc facilement corvéable à souhait par le « grand capital » monopolistique.

C’est ce qui explique « mon cri du cœur ». Pour un ‘’crève-cœur’’. En l’occurrence, la situation délétère, volatile, qui prévaut au sein de l’UNJCI elle-même, en tant qu’organe central des organisations professionnelles du monde des médias et des journalistes dans notre pays. C’est peu de dire que je réitère ma profonde déception, qui vire parfois à l’écœurement total devant ce spectacle de mauvais goût qui se joue devant nous.

DES QUESTIONS… DES INTERROGATIONS !

Pourquoi cette brusque poussée d’adrénaline ? Pourquoi ces joutes écrites, oratoires, enflammées ? Pourquoi tant et tant de manquements ? Je ne comprends pas. Je m’interroge.

Qu’avons-nous fait de la fraternité et de la confraternité que nous n’avons eues de cesse de célébrer et de promouvoir à travers certaines activités d’excellence (le Prix Ebony) et ludiques (notamment le tournoi de la confraternité), etc. ?

À NOS ACTES MANQUÉS…

S’il a plu à Dieu, que les sillons du destin aient conduit certains des nôtres à occuper ou à assumer des fonctions à des niveaux élevés de l’État ou, de l’administration publique ou privée (voire même au niveau international), il ne reste pas moins que, nous sommes demeurés journalistes et fiers de l’être. Avec la pleine conscience d’être des exemples ou des guides pour les jeunes générations. Ce qui nous a toujours animé : l’amour, la considération pour ce métier et ceux qui le pratiquent !

Il est normal que nous éprouvions comme un sentiment de culpabilité au regard de ce qu’il nous est donné de constater. Oui, nous avons peut-être laissé l’Union aller à vau l’eau, pris que nous étions, dans l’étau de responsabilités multiples quoique hautement valorisantes.

Et pourtant malgré d’importantes charges professionnelles, nous avons, pour certains d’entre nous, cependant, toujours répondu aux sollicitations de nos jeunes frères, comme c’est le cas au niveau du Conseil des sages de l’UNJCI qui, dans son fondement doctrinal, prêche la mesure, la tempérance, la confraternité, la solidarité, la considération et le respect des uns envers les autres. Quoique, sur ce registre, mes réserves sont plurielles. Et, qu’au-delà, je relève et pointe d’incroyables faiblesses.

DES TEXTES DÉPASSÉS, INADAPTÉS ET DISCUTABLES

Le respect de nos textes fondateurs (régulièrement modifiés pour s’adapter aux réalités du moment), est l’étalon qui aurait dû nous permettre de sortir des vaines querelles. Hélas, cette crise aura démontré, fait noter et naître, un véritable malaise entre des amis, des frères et des sœurs à cause de l’insuffisance de clarté des textes de l’Union. Il y a des ambiguïtés.

Aussi, comme le stipule l’article 44 de nos statuts et règlement : « Toute sanction prononcée par le Conseil exécutif ou par le Conseil d’administration est susceptible de recours devant l’Assemblée générale ou le Congrès. Toute sanction prononcée par l’Assemblée générale est susceptible de recours devant le Congrès ».

En droit positif, ces formulations donnent à interprétation là où, elles auraient dû avoir le mérite de la clarté absolue qui ôte tout doute.

Les interprétations à géométrie variable qui en sont faites, résultent in fine, de l’imprécision de nos textes. Je ne suis plus friand de la lecture des textes et règlements intérieurs, malgré une maîtrise en ‘’Droit social et des affaires’’ ! Une négligence que je mets très vite un point d’honneur à corriger.

Je suggère, en guise de proposition concrète, que l’article relatif à la fluctuation de la situation social, politique, économique ou autre du (ou d’un) journaliste professionnel, soit stipulé, en termes explicites et sans équivoques, afin d’éviter toute équivoque, interprétation tendancieuse ou amalgame : « le journaliste professionnel reconnu ou réputé pour ses qualités, appelé à des fonctions supérieures dans la haute administration ivoirienne ou dans une institution internationale, reste un journaliste professionnel qui, a reçu une promotion honorable ou valorisante. Nonobstant cette promotion, il ne reste pas moins, journaliste professionnel. Certes, il peut cesser d’écrire pour des journaux ou presses dédiées ès qualité, (ou encore de présenter des émissions sur le tube cathodique (c’est-à-dire la télévision ou autre). Qu’importe qu’il soit fonctionnaire national ou international. Qu’importe la haute responsabilité à laquelle il aura été appelé. Il reste journaliste en cessation d’activité professionnelle journalistique ». Cela a le mérite de la clarté. De ce fait, on ne peut pas dire, qu’un journaliste qui devient fonctionnaire, ne le serait plus, au motif, qu’il exerce une activité journalistique ou de communication qui relèverait du service public (étatique ou institutionnel international) et non du privé. Exit donc, des quiproquos, des charivaris et autres pamphlets et tirades enflammées qui résultent précisément, du caractère imprécis voire inexplicite des dispositions censées avoir force de loi.

ALAFE, MT, LES JEUNES LOUPS ET… DE GRANDS ESPRITS

Ce come-back dans « l’underground » des Médias porte la volonté de ‘’deux (2) hommes miens’’, des personnalités de grande valeur sociétale. De fraternité profonde. D’un engagement doctrinal, familial sans commune mesure. C’est d’abord MT qui me fit injonction de compter au nombre des personnalités (jeunes, adultes et aînés) de la plateforme « Confrères journalistes ». A vrai dire, j’en étais réticent. Nonobstant mes réserves, MT, comme à l’accoutumée, ne démordit pas. Finalement, j’acceptai qu’il m’inscrivit. Alafé (un autre moi-même) avec qui j’entretiens des relations fusionnelles, morales et religieuses d’une profondeur indicibles, m’y encouragea. Dès lors, je ne pouvais qu’acquiescer. Il n’empêche, je mis du temps, j’observai l’écosystème, puis finis par m’en imprégner.

Fernand Dedeh, un autre moi (même si cela n’apparait pas toujours évident, mais qui existe profondément), me traitait de « Bobo ». J’en souriais. Je pris mon temps. Et une fois que j’eusse compris l’environnement et le contexte, je commençai à réagir à doses homéopathiques, puis assez souvent. Et pour finir, m’étant bien imprégné du milieu, je commençai à distiller, à labéliser et à servir avec la force des arguments des réflexions à partager avec mes jeunes frères et sœurs, sur ces plate-formes qui, pour moi, font office ‘’d’école permanente’’ du donner et du recevoir.

Toutefois, je ne leur avais point caché ma réserve. Mais, dès lors qu’ils m’ont convaincu que, je pouvais par mes réflexions, et grâce à un substratum bâti par des expériences acquises depuis de longues années, contribuer, un tantinet, à relever les débats, j’ai accepté d’y officier, En partant du postulat de base auquel je suis fermement attaché, à savoir : s’enrichir mutuellement, par nos échanges, partages d’expériences et autres offres d’expertises voire de consultances stratégiques. Journaliste professionnel diplômé, patron de presse, juriste, expert consultant en stratégies, diplômé en relations internationales et études de civilisations, j’y ai mis un point d’honneur à honorer mes cadets qui pour près de 60% ne me connaissaient pas, ou très peu.

POUR LES JEUNES QUE J’AIME MAIS, QUI NE ME CONNAISSENT PAS…

A Fernand Dedeh, qui m’accorda toute son affection, son estime ainsi que sa confiance professionnelle dès 1997, je donnai et confiai les outils de gestion d’une rédaction avec L’Agora. Il y a fourbi ses armes sous mon magister. Aujourd’hui encore, il partage avec moi cet éclectisme, cet œcuménisme professionnel. Cette capacité à pouvoir traiter tous les genres. Elles lui servent aujourd’hui à bon escient. Cette équipe était constellée de journalistes aussi brillants que talentueux et qui comptent parmi les plus belles plumes (ou voix) de leur génération dont, Azoumane Bamba, Esther Oté, Christian Kocani, Andréa Estelle Kla, Bakayoko Lanciné, Losseni Coulibaly, Hervé Akaché, Ibrahim Koné, Ambroise Tiétié, André Sylver Konan, Claude Séry Séraphin, Isaac Condé, Thierry Kouyaté, Lasme Quentyn, Suzanne Tra Lou, Noëlle Kacou et bien d’autres.

Pour leur bonne gouverne, je fus également directeur des relations extérieures au ministère de la communication sous la ministre Daniel Bonie Claverie (1998-2000). Et puis, Conseiller spécial de trois Premiers ministres : Seydou Elimane Diarra (avec lequel nous travaillâmes notamment à l’organisation du Forum de la Réconciliation nationale, grâce auquel, nous convainquîmes Alassane Ouattara - qui était en exil - de venir y prendre part), Charles Konan Banny, Guillaume Soro Kigbafori. Mon amitié nourrie à la sève de l’amour et la fraternité transcendantale avec le Président Blaise Compaoré, me permit-elle ; de faire connaître l’UNJCI au Burkina Faso et, d’y faciliter le séjour au Conseil exécutif dirigé par Diégou Bailly en 1996. Du samedi au jeudi, soit près de 6 jours de présence aux frais du Prince. Plus tard, j’œuvrai activement, à la signature de l’Accord politique de Ouagadougou qui, lui, permit-il à la Côte d’Ivoire, d’organiser l’élection présidentielle des 31 octobre et 28 novembre 2010. Du reste, le communiqué final du dernier CPC, lu le 21 septembre 2010, au Burkina dans la salle des banquets de Ouaga 2000, en ma présence, et aux côtés du Premier ministre ivoirien de l’époque et devant mon ami et frère de ce pays, sont des faits d’un niveau international qui vous marquent en même temps, qu’ils vous rendent modestes et humbles. Ce que j’essaie d’être et de continuer à rester.

Autant de ‘’hauts faits d’armes’’ qui, à la vérité, dévoilent à souhait, le fossé qui me sépareraient de jeunes confrères qui, comme moi, probablement par passion et amour aussi, ont embrassé le métier de journaliste. Et, bien plus, avec lesquels, nous nous sommes utilement et humblement engagés, à animer les plate-formes en toute humilité, fraternité et confraternité, à l’image de mon oncle Samba Koné, la reine mère Habiba, la sublime herself, mon frère René Bourgoin, le Gl Frou-frou Coulibaly Brahima, Baudelaire Mieu, Jean Claude Coulibaly, Simplice Allard, Théodore Sinzé et tant d’autres jeunes dont, la découverte et la pratique me remplissent d’un bonheur professionnel indicible. Quelle richesse !

Qu’aurais-je eu d’autres à y gagner, dans cet univers, avec le carnet d’adresses qui est le mien, avec mes amitiés transversales dans différentes strates de la société ivoirienne et à l’étranger (moi Chevalier dans l’ordre national et Officier du mérite ivoirien, Commandeur dans l’ordre sportif, Super Ebony d’honneur) ? Et pourtant, je n’en demeure pas moins journaliste amoureux de ce métier et respectueux de tous les journalistes de ma génération et des nouvelles générations. C’est ce métier que je pratique qui me rend si fier !

NON AU NAUFRAGE MORAL

La situation actuelle me désole. J’en suis, derechef, pour le moins découragé et déçu. Mais, il est hors de question de laisser le bateau aller à vau l’eau. A bâbord et à tribord, il faut maintenir le cap de l’UNJCI et, lui éviter un ‘’naufrage moral’’ doublé d’une humiliation qui affligerait notre communauté de grands esprits. C’est un devoir de conscience voire de morale à user de toutes nos intelligences afin d’honorer plus que de besoin notre noble métier et lui faire gagner en qualité et en excellence.

Cela dit, chacun a son destin. Pour exemple, est-ce, parce qu’un journaliste, considéré comme brillant ou, à tout le moins ; disposant de qualités plurielles et une puissance d’attraction, et qui aura par exemple, été élevé dans la hiérarchie sociale, administrative (publique ou privée), ne doit-il plus être considéré, comme journaliste ? Ne doit-il plus être considéré comme professionnel de ce métier ? Au reste, ses pairs doivent-ils, lui en faire le reproche ? Parce que, ses mérites et ses compétences l’auraient naturellement, hissé sur un piédestal ? Doit-on s’en offusquer ? Le regretter ? Je m’interroge. A contrario, l’ingénieur des TP, promu ministre de la santé, cesse-t-il d’appartenir à l’ordre des ingénieurs des TP ? Le docteur en médecine qui est nommé ministre des transports cesse-t-il lui, d’être médecin ? De ne plus faire partie de l’ordre des médecins ? Le magistrat ou l’avocat qui est nommé ministre de la fonction publique, cesse-t-il d’appartenir aux deux ordres ? Le journaliste nommé ministre de l’intégration africaine par exemple, cesse-t-il lui aussi, de faire partie de la corporation ? D’être journaliste ?

Personnellement, je connais, plus que ‘’peu’’, tous les clans, les acteurs, les mentors supposés, les ‘’missi dominici’’, les ‘’bons petits’’ qui se battent à fleurets mouchetés ou par procuration. De même, je connais les hommes de l’ombre, les ‘’vizirs’’, les ‘’émirs’’, les grands ordonnateurs de l’ombre et leurs modes de fonctionnement.

Cela écrit, cette crise faut-il l’admettre, était inattendue. Elle est survenue et à mise à nu les faiblesses des textes de l’Union.

Plus grave, concernant le Conseil des sages, aucune disposition ne lui permet-elle, soit une auto-saisine, soit un pouvoir d’injonction contre une quelconque déviation supposée de la ligne normale et orthodoxe des statuts et règlements internes de l’UNJCI. Ces textes sont frappés de caducité et requièrent une mise à jour qui épouserait les réalités nouvelles dictées par le contexte de strangulation entre supposés légalistes ou légitimistes.

Bref, ces faiblesses endogènes originelles auront été (à s’y méprendre), des facteurs négationnistes dans l’action que, des « intelligences neutres » voulurent-elles, prendre pour endiguer la montée des périls. Hélas, le mal était déjà fait. Il reste à sauver notre honneur commun : l’UNJCI dont les fracas médiatiques, en ont atomisé les fondements et, donné en victime expiatoire sur l’autel de la communauté des nations, aux intrigants miteux, aux méchants et jaloux, de l’aura et de la notoriété ‘’suprémaciste’’ des journalistes ivoiriens.

LE GRAND MALAISE ?

Tant de sortilèges destinés à nous flétrir, à nous auto-flageller, à nous tourner en dérision et nous livrer en victime expiatoire sur l’autel de la crucifixion publique, quel exploit ! Et pourquoi ? Parce que certains estiment-ils avoir plus de légitimité (s’ils ne sont la lumière) que d’autres ? Et que par conséquent, seuls leurs désidératas doivent-ils primer… A contrario, d’autres, excipant d’arguties ‘’ad hominem’’, et, sonnant dans le cor des ‘’assiégés’’ pour appeler à la résistance contre de présumés ‘’usurpateurs’’ (?) au motif que, eux, les dépositaires de la science infuse et du filtre de Nostradamus (qui irradie l’espèce en un genre qui dominerait à la perfection absolue, le genre angélisé de l’espèce humaine).

Qui est le propriétaire de la conscience de l’autre ? Pourquoi doit-on nier à l’autre son libre arbitre dans un choix qui n’engage ou n’engagerait que lui et lui seul ? La dialectique du bien et du mal, opposée à la raison et à ce qui se passe, est regrettable : « la détestation par certains de ce qu’ils ne comprennent pas ou, refusent d’admettre. Ou à tout le moins, la préférence de la destruction de ce qu’ils ne maîtrisent ou n’arrivent pas à maîtriser voire à soumettre à leur diktat. D’où la source du haïssement inutilement et fatalement destructeur. A ceux-là, et à cela, je dis non ! NOUS NE SOMMES QUE DES FRERES ET SŒURS, QUI AVONS EN COMMUN L’AMOUR DU MEME METIER ! Allons donc ! Et puis quoi encore ?...

PRIONS POUR LE RETOUR DES ONDES PURIFICATRICES.

Devant l’avalanche protestataire et les propos acerbes tenus çà et là, les uns contre les autres, je me sens affligé et déconfit. Sont-ce donc, des frères et sœurs prétendument membres de l’UNJCI ? De l’U-NI-ON (?) qui se déchirent-ils à ce point ? Pour l’élection de celui qui, va ou pourrait porter l’étendard de cette association à laquelle l’adhésion n’est même pas obligatoire pour exercer son métier de journaliste ? Le torrent d’injures, d’allusions, de présupposés et autres dénis d’opinions m’insupportent. Aussi, voudrais-je exprimer la grande peine que je ressens devant ce tableau assombri plus que de besoin.

Et dire, combien je suis admiratif de tant et tant de personnes merveilleuses, chaleureuses, aimables et… si affables que je côtoie ? Une si grande famille me disais-je ? Une force ! Une puissance ! Na ! Mon jugement in petto est altéré par la violence et l’outrecuidance des mots utilisés par des amis, des frères et des sœurs pour dire tout simplement qu’on n’est pas d’accord avec l’avis de l’autre ? Que les textes porteraient en eux-mêmes les germes de la confusion qui a été semée ? Et que, heureusement, le congrès souverain donne-t-il la possibilité de mettre au goût du jour les articles confligènes ?

Certes, tout journaliste est libre de faire ses choix politiques, religieux, philosophiques ou moraux. Cela est de son plein droit, inaliénable ! Mais, a contrario, ‘’in foro interno’’, aucun journaliste au gré de ses intérêts, n’a le droit d’agir contre l’Union avec la volonté la détruire ! Aucun d’entre nous ne l’accepterait. Nous sommes condamnés à vivre et à travailler ensemble. Ne détruisons pas notre bien commun !

Je jouerai sans relâche, autant par devoir, par amour que par vocation, la carte de l’apaisement et de la fraternité universelle qui transcendent les querelles de chapelles et de préférences. Aussi, ferai-je toujours, mille fois sur le métier, prévaloir les préceptes divins :

-Aime ton prochain

-Demain sera un autre jour

-Dieu est le seul maître

-Tu n’offenseras point ton semblable.

-Aime ton frère, aime ta sœur comme toi-même

-Nul ne peut présager, ni a fortiori, présumer de quoi demain sera fait. L’avenir appartient à Dieu, le Saint Père, incarnation de l’espérance, le Tolérant et le Pardonneur (…) pourquoi pas nous ?

« Sapiens nihil affirmat quod non probet » disent les Latins : le sage n’affirme rien qu’il ne puisse prouver.

Shalom ! Choukran ! Pax universalis !!!

Bamba Alex Souleymane

Journaliste professionnel

Expert consultant en Stratégies,

En Hautes Etudes Internationales

Et en civilisations

Chevalier de l’Ordre national

Officier du Mérite ivoirien

Commandeur de l’Ordre sportif