CONGO: NTOUMI, CHEVAL DE TROIE DE SASSOU NGUESSO OU REBELLE NAÏF ?

Le 24 septembre 2012 par Correspondance particulière - La célébration à KINKALA (département du Pool) de la fête de l’indépendance a mis en lumière le débat sur la réparation des dommages

Pasteur N'toumi.

Le 24 septembre 2012 par Correspondance particulière - La célébration à KINKALA (département du Pool) de la fête de l’indépendance a mis en lumière le débat sur la réparation des dommages

de guerre dans le Pool et, de ce débat est sorti un autre débat, suscité par la présence de NTOUMI à la tribune officielle, au côté de SASSOU NGUESSO sans contrepartie aucune sur l’indemnisation des sinistres ni sur la réparation des dommages de guerre ; présence qui a eu comme conséquence directe, la participation de sa milice privée « NSILULU » au défilé du 15 août, ensemble avec l’armée républicaine sans se tirer dessus.
Si tel est le cas, pouvons-nous encore nous poser des questions pour savoir, si le pasteur NTOUMI est-il un cheval de Troie, s’il est toujours un rebelle ou s’il est un naïf politique ?
BISHIKANDA DIA POOL tentera de répondre à toutes ces questions dans les quelques lignes qui suivent, en mettant en lumière quelques signes graves et concordants qui ne trompent pas.

En effet, aujourd’hui il y a des indices graves et concordants qui montrent que NTOUMI est un cheval de Troie de SASSOU NGUESSO, comme l’affirme le dicton : « il y a des signes qui ne trompent pas ». La présence de NTOUMI avec sa milice privée au côté de SASSOU lors du défilé de la fête nationale a été une vraie confirmation qui fait couler beaucoup de salive au Congo et dans la diaspora congolaise car, cette dernière s’est faite sans contrepartie de la réparation des dommages de guerre encore visible dans tout le département du Pool, district par district. Également cette présence confirme qu’il n’y a jamais eu d’antagonisme entre ces deux tourtereaux puisque lors de ce fameux défilé, aucune troupe armée n’a tiré sur l’autre. Tout s’est passé dans la joie et dans la confiance la plus totale et ; dans toutes leurs démarches, ces deux usurpateurs autoproclamés (l’un comme pasteur et l’autre comme président) font usage de la ruse, mais d’une manière détournée et largement opaque. Ils masquent leurs actions, utilisent le mensonge, mentent comme ils respirent et trichent. Leur ruse est extrêmement raffinée, infiniment payante et infiniment moins voyante. Leurs actions se cachent derrière des pratiques peu intelligibles pour le pauvre congolais non initié. NTOUMI a fait par contre fondre de chagrin des milliers de sinistrés du Pool et leurs familles.

D’ailleurs, ce n’est pas la première déception qu’il inflige aux enfants du Pool, il les avait déjà trahis en participant à deux élections en trompe-l’œil organisées pour légitimer le pourvoir de SASSOU NGUESSO. Pendant ces élections, notre soi-disant homme de Dieu avait été humilié voire même ridiculiser par le pouvoir. Au lieu de se ressaisir, il a récidivé en soutenant d’abord YOKA (l’oncle de SASSOU NGUESSO) à VINDZA, ensuite il s’est représenté de nouveau aux élections législatives 2012 en trompe-l’œil malgré une abstention records et enfin en participant ensemble avec sa milice privée « les NSILULU » au défilé du 15 août sur les cendres du Pool sans contrepartie sur la reconstruction des villages détruits, maison par maison ou sur l’indemnisation des sinistrés qui croupissent encore dans la misère la plus totale dans les sites. Le refus de NTOUMI de se battre pour cette cause est un aveu. Voilà pourquoi nous affirmons haut et fort que sa présence ne se justifie plus dans le Pool ; présence qui est d’ailleurs à l’origine aujourd’hui du déploiement de la force publique (l’armée, la gendarmerie et la police) dans le cadre de l’opération KIDZOUNOU qui renforce la crainte du retour des sinistrés dans les villages et prolonge la crise. Tout le monde s’accorde maintenant pour dire que lui et son armée exercent une grande influence nuisible sur le Pool et sont aperçus comme la voix de SASSOU NGUESSO qui fait des poulistes de dociles moutons. Ils sont des chiens de garde du pouvoir dans ce département.

Qu’est-ce qu’un cheval de Troie ?
Rappelons au premier chef, quand on évalue l’importance de l’héritage de la pensée antique grecque, on pense spontanément aux philosophes Platon et Aristote, aux mathématiciens Euclide, Pythagore ou Thales, et nous oublions que les Grecs comme les BAKONGO, les BATEKES ou les PYGMEES du Pool, ont aussi accordé une très grande valeur et une très grande place, dans leur vie sociale et spirituelle, à l’expérience et au savoir-faire, à l’efficacité pratique et à l’intelligence adaptée. L’homme qui incarne exemplairement cette intelligence en situation, c’est Ulysse. Démonstration : « les Grecs assiègent la ville de Troie depuis dix ans. De part et d’autre, les guerriers sont courageux, les combats rudes, les morts nombreux, mais aucune des deux armées ne parvient à l’emporter. Devant Troie, les Grecs piétinent, la situation s’éternise, sans issue. C’est alors que l’intelligence pratique prend le relais de la force, que l’ingénieux Ulysse à l’idée du cheval de Troie. Il fabrique un cheval en bois de la taille d’une maison. Ce cheval a l’air tout à fait anodin, bandeau blanc symbolisant la paix mais possède des fonctionnalités cachées car, à l’intérieur du cheval se cachent des soldats Grecs prêts à attaquer dès l’intrusion dans la ville de Troie. Naïfs, en voyant le bandeau blanc de la paix, les Troyens ouvrent la forteresse de la ville et font entrer ce cheval dans la ville. Arrivés à l’intérieur de la ville, ces soldats prennent le contrôle de la ville et le livre aux Grecs. C’est ainsi que la ruse d’Ulysse livra la ville de Troie enfin aux Grecs. La guerre finie, Ulysse peut repartir dans son pays.

De ce fait, nous appelons cheval de Troie de SASSOU NGUESSO dans le département du Pool, toute personne sous l’apparence normale et utile mais qui réalise en fait de façon cachée des actions dangereuses et nuisibles pour mettre et maintenir le chaos dans ce département déjà genoux politiquement pour le compte de SASSOU NGUESSO.

Car, la République du Congo issu du coup d’Etat de 1997 est un vrai démon qui dévore les enfants du Pool et, la guerre dans les départements du Pool n’a pas été le fruit du hasard ; c’est d’abord une décision collective des institutions issues du coup d’État de 1997 : présidence de la République, parlement (assemblée et Sénat) et gouvernement ; menée par les armes aux frais de l’État congolais avec l’utilisation de la force publique nationale et internationale. Cet acte de violence avait pour seul but de prendre le contrôle du Pool par les armes après la fuite de Bernard KOLELAS en exil, et de forcer les « ninjas » terrés dans les forêts du Pool à reconnaître le putschiste SASSOU NGUESSO qui venait accéder au pouvoir par le chemin détourné ou travers ; lui que le peuple congolais avait pourtant désavoué lors d’une élection libre, transparente et crédible en 1992. Conscient qu’il n’est pas légitime, ce dernier a toujours eu peur d’être à la merci de la défiance politique et armée du Pool qui défend toujours dans ce pays le principe qui affirme : « Si tous les êtres humains sont égaux et libres, aucun ne peut commander aux autres que s’il a été choisi par eux pour le faire. ». C’est pourquoi Il envoya d’abord des délégations pour aller négocier avec les Ninjas démoralisés et dispersés çà et là. Nous avons souvenance de l’époque où le pasteur NTOUMI, membre d’une délégation mandatée par le pouvoir en place, était envoyé en mission dans le Pool pour dissuader les Ninjas de désarmer après l’affaire « KAMAR » à KINKALA ; négociation qui n’avait rien donné d’ailleurs, parce que SASSOU NGUESSO avait décidé d’utiliser la manière forte, en envoyant des véhicules blindés dans le Pool. Les combats furent rudes et, les morts se comptèrent par centaines de deux côtés. Beaucoup des véhicules blindés rentrèrent à Brazzaville vides. Dans les combats, les « NINJAS » montrèrent un courage à couper le souffle et une détermination sans failles. Pour des nombreux Congolais, les armées au service du pouvoir putschiste s’enlisèrent dans le Pool. Cette situation s’éternisa et, SASSOU NGUESSO était sans issue.

Voyant cela, «Alors, dit SASSOU NGUESSO :
Cet assiégé
Comment vais-je le battre ?
Il a pour lui le courage et l’art de l’action
Les instruments de guerre et la sagesse siègent auprès de lui.
Et il dit : je ne vais pas lui prendre sa force
Et je ne vais pas lui mettre des rênes et un joug
Et je ne vais pas porter la peur en lui
Et je ne vais pas affaiblir ses bras comme autrefois
Je ne vais faire que ceci : je vais obscurcir son esprit
Et il oubliera que la justice est avec lui.», prophétie du poète Nathan Alterman.

Nous pensons que c’est à partir de ce moment-là que la stratégie de cheval de Troie a été mise en place par le pouvoir putschiste pour aboutir à la destruction rapide et violente des chefs « ninjas ». Cette stratégie avait été bien préparée car, des fonds ont été débloqués au trésor public pour l’achat des armes, pour payer les salaires des guerriers au service du pouvoir, pour la corruption des notables politiques et militaires de l’opposition et pour la préparation des chevaux des Troie. L’objectif visé était de prendre le contrôle du Pool tout en éliminant tous les chefs « Ninjas» qui défendaient la constitution de 1992 et contestaient la légitimité du putschiste SASSOU NGESSO. Le choix de NTOUMI comme cheval de Troie s’imposa car, il correspondait très bien à l’homme providentiel qu’attendent les enfants de ce département, même s’il n’est pas originaire du Pool. Ce n’était pas gagné d’avance mais, il fallait essayer cet appât dans l’hameçon. Sauf pour les initiés, cette manœuvre de tromperie reste sibylline pour les enfants du Pool, même après explication. Si tout Pooliste comprend ce qu’est un vol de sac de « foufou », mais qui pour comprendre le vol d’une élection ? qui pour comprendre comment une personne qui n’est pas du Pool, devient un rebelle et un cheval de Troie du pouvoir ?

Raison pour laquelle nous disons que NTOUMI c’est Julien SOREL, le héros du roman « Noir et Blanc » (1830) de STENDHAL. Ce fils du charpentier qui veut faire fortune et qui monte à Paris pour réaliser son rêve. L’auteur explicite les stratégies mises en œuvre par le héros du livre pour forcer le destin et arriver à ses fins : Julien SOREL fait semblant d’être bon chrétien, il apprend la sainte Bible par cœur, montre son admiration pour le dictateur Napoléon et parvient à ses fins grâce à ses talents d’orateur, ses talents d’hypocrisie et à ses talents de séduction (il obtient les faveurs de l’aristocratie). Mais le jour où il laisse transparaître sa colère en tirant sur une ancienne maîtresse, le jour où, devant le jury qui doit le juger, il ne joue plus le jeu, il jette bas le masque, il dit tout ce qu’il avait sur le cœur. Il se condamne.

Et, sans risque de nous tromper, le pasteur NTOUMI qui n’est pas enfant du Pool a été introduit dans ce département pour réaliser un rêve comme SOREL. Pour arriver à prendre le contrôle de ce département, il a été aidé quelque part car, comment allait-il faire pour se débarrasser des grands « ninjas » comme le commandant Camille, le capitaine Justin et les autres ? Il a eu forcement un coup de main du pouvoir. Une rumeur affirme même qu’avant la guerre, le pasteur NTOUMI aurait réussi par obtenir les faveurs du régime issu du coup d’Etat de 1997 grâce à ses talents comme SOREL. Raison pour laquelle pendant la guerre qu’il avait été désigné comme étant le seul interlocuteur du Pool à pouvoir discuter avec le gouvernement. C’est d’ailleurs ce choix du gouvernement congolais qui l’a propulsé au-devant de la scène nationale et internationale. Curieusement, pendant la guerre, il avait à sa disposition une mallette satellitaire illimitée dont l’opérateur se trouve en Europe. Mais sur quel compte bancaire étaient donc débités les frais d’abonnement et, qui payait ce téléphone ?
En voyant la haine et la détermination que ce gouvernement fait montre contre les enfants du Pool ; nous nous demandons comment il a fait pour rester en vie, pour progresser et pour devenir ministre de SASSOU NGUESSO ? WA BA HUNA WE NA MESSO !

Curieusement, NTOUMI est devenu milliardaire et, cette richesse est très bien visible sur le mur de son compte FACEBOOK : 4X4 flambant neuf, tracteur agricole, distribution des cadeaux comme le père Noël, costards de marques, survêtement de marque etc. Une rumeur affirme même que notre SOREL congolais aurait fêté ces milliards en pleine forêt. Ceux qui ont tout perdu par compte, sont toujours abandonnés à eux-mêmes. Quel paradoxe ! Lui qui a pris des armes pour soi-disant défendre le Pool d’être rayé de la carte du Congo, ne dit aucun mot pour la réparation des dommages de guerre ou sur l’indemnisation des sinistrés. Le défenseur du Pool refuse d’être son porte-parole.

Rappelons, la génération politique qui a succédé à celle de YOULOU et OPANGAULT dans notre pays, est moins intéressée au bonheur de la population et à la démocratie. La preuve, aucune personne appartenant à cette génération n’est arrivée au pouvoir par ce que La Bruyère appelle « la grande voix ou le chemin battu » ; elles arrivent toutes au pouvoir par ce qu’il appelle « le chemin détourné ou de traverse ». LA BRUYERE fait d’ailleurs cette remarque dans « les Caractères » première édition, 1688 : « Il y a pour arriver aux dignités ce qu’on appelle la grande voie ou le chemin battu ; il y a le chemin détourné ou de traverse qui est le plus court… ». C’est ce chemin de traverse qu’empruntent les initiés politiques et les chevaux de Troie à leur service. C’est ce même chemin qu’a emprunté SASSOU NGUESSO pour revenir aux affaires, lui pourtant qui avait essuyé une cuisante défaite au premier tour des présidentielles 1992. Ce constat vaut également pour tous ces criminels qui se sont faits ou veulent se faire une place dans notre pays. Lorsqu’on les critiques, ils répondent sans scrupules qu’un homme politique sans mains sales et sans tache, cela n’existe pas, du moins cela ne s’est jamais vu dans le monde.

Ainsi, nous sommes persuadés que NTOUMI est un cheval de Troie de SASSOU NGUESSO introduit dans le Pool pour prendre le contrôle de ce département afin de donner les moyens à ce dernier de l’écraser. Sa présence prolongée dans ce département paralyse et détruit nos villages (les MBONGUI), école de la prise de conscience et de la sagesse. De toute façon, il fait aussi mal au Pool que SASSOU NGUESSO. D’ailleurs sa répression sur les enfants du Pool, répression qui vise à empêcher toute opposition ou toute concurrence politique dans ce département et sa propagande qui vise à attirer la confiance des « poolistes » sur sa personne, font beaucoup de victimes. Son parti politique est loin d’aidé ainsi la prise de conscience politique. Il est bâti autour du culte de son propre chef. Tout l’endoctrinement sur les enfants du Pool tend à obtenir d’eux, fidélité et obéissance à sa personne autoproclamé sacré et sauveur du Pool. Sa milice privée « NSILULU » est aussi un ordre religieux où l’attachement à sa personne prend le caractère quasiment mystique à l’image du PCT et son chef. Nous ne savons pas s’il le sait, par son comportement, le pasteur NTOUMI livre le Pool dans un plateau à SASSOU NGUESSO et lui donne les moyens pour mettre ce département à genoux. Cette photographie du Pool que montre en public ce soi-disant homme de Dieu, humilie le pool. Les ennemis du Pool montrent d’ailleurs ces images à ceux qui doutaient encore du slogan des nordistes, cette formule proclamée par les MBOCHI spécialement après avoir bien mangé et bu dans les banquets : « MOKONGO DIOBA ! ». Sa raison d’être à l’intérieur du Pool ne se justifie plus. Le pasteur NTOUMI doit sortir du Pool.

Sauf erreur de notre part, NTOUMI n’a jamais combattu arme à la main pour le Pool, avant ni pendant et ni après la guerre. D’ailleurs il ne se bat pas non plus en période de paix. Mais ce que nous savons est, qu’il a été désigné interlocuteur numéro un du Pool par SASSOU NGUESSO pendant la guerre afin d’accomplir son travail de cheval de Troie. Comme il a bien accompli sa mission ; voila pourquoi, il ne contourne plus les pièges de SASSOU en temps de paix. Une personne qui se comporte de la sorte, a confiance en l’autre. À la différence du naïf qui rend coup pour coup, le pasteur NTOUMI encaisse tous les coups de SASSOU NGUESSO sans répliquer. En boxe, un tel genre de match est appelé match truqué. C’est pourquoi, nous disons que NTOUMI et SASSOU c’est blanc bonnet, bonnet blanc. Ce qui vaut pour le temps de guerre, vaut aussi pour le temps de paix, puisque la paix ne va pas sans conflit et sans rivalité. Pourtant après les accords de cessez-le-feu et de cessation des hostilités, la seule crise qui sévit dans le Pool est celle des inégalités visibles laissées par ladite guerre.

En revanche, on est loin des espoirs en trompe-l’œil suscités par NTOUMI lors de la signature des accords de cessez-le-feu et des cessations des hostilités avec le gouvernement autoproclamé et issu de l'abrogation de la constitution de 1992, c’est-à-dire, de l’abrogation de la seule constitution aux origines réellement populaire dans toute l’histoire du Congo. Parce que le dialogue national sans exclusif exigé par lesdits accords avec toutes les forces vives du Congo n’a jamais eu lieu, la réinsertion exigée des anciens miliciens n’a jamais terminé, la reptation des dommages de guerre dans les départements du sud n’a jamais eu lieu et les sinistrés n’ont jamais été indemnisés. En fait rien n’a donc été respecté et obtenu par le pasteur NTOUMI.

Rappelons qu’après la signature des accords de cessez-le-feu et de cessation des hostilités entre la résistance armée et le gouvernement autoproclamé, accords qui consacraient SASSOU NGUESSO vainqueur de la guerre avec pour conséquence directe, la mise en place d’un ordre nouveau au Congo sans protestation d’ailleurs de NTOUMI ; il fit amorcer immédiatement un processus de réintégration des vaincus dans les institutions du nouvel ordre. Dès lors, la seule bataille légitime qui restait à être menée pour les vaincus, c’est la lutte contre les inégalités, c’est-à-dire, exiger la réparation des dommages de guerre et l’indemnisation des victimes civiles innocentes sans distinction aucune. Mais ce travail qui vise à améliorer le sort de nos départements et de nos sinistrés de guerre, n’a pas été fait ni par le pasteur NTOUMI et ni SASSOU NGUESSO, l’un en tant que ministre de la réparation des séquelles de guerre et l’autre en tant président. N’est-ce pas eux qui ont signé les accords cessez-le feu et de cessation des hostilités ?

C’est pourquoi nous disons que NTOUMI est tout sauf naïf car, la naïveté peut montrer des défauts, mais jamais des vices. Le dictionnaire Robert définit ainsi cette propriété dans une acception vieillie, comme étant de la simplicité et franchise naturelle dans l'expression. NTOUMI est trop flou. Un naïf c’est un jusqu’au-boutiste, il est incorruptible et croit à son idéal de changer la société. Pour ça, il est prêt à donner sa vie, il n’a pas de limite, il n’a pas de désir car, son désir n’est pas le tien. Il ne désire ce que désir le peuple, les pauvres, les sinistrés. Pour lui tous les coups ne sont pas permis, et la fin ne justifie pas les moyens. Il n’utilise pas toutes les techniques : guerre, ruse, etc. Il rêve de belles choses pour le Congo, même si ce sont des utopies. Il rêve un Congo pacifique, en harmonie avec les principes démocratiques et de droit de l’homme. Le naïf du pool, n’oublie pas la sagesse de MA NTSIECHIE NA MA NGO qui dit : « la ruse de toute guerre, il ne faut jamais désarmer en temps de paix face à un ennemi qui utilise toutes les techniques pour vous détruire. ». La guerre ne peut pas tout résoudre, c’est MA NTSIECHIE et l’ingénieux Ulysse qui nous l’apprennent. Donc, contre SASSOU NGUESSO soutenu par la Françafrique ; à la lutte politique ou militaire, il faut associer le « BUYELELE » : feinte…

Car, le naïf c’est un passionné qui croit transformer la société en profondeur. C’est dans ce contexte que Hegel (1770-1831) affirme que : « le moteur de l’histoire c’est la passion car, rien de grand ne s’est accompli sans passion… Certes le naïf congolais ne sait pas ce qu’il fait quand il fait ce qu’il fait, mais il est conscient des fins qu’il poursuit délibérément car, le pouvoir SASSOU NGUESSO ne peut contrôler toutes les conséquences lointaines, indirectes ou directes qui soufflent le vent de changement. Pour le naïf congolais, le Congo a pris une mauvaise direction, il s’est détourné du chemin de la justice et de la démocratie. Il pense que c’est grâce à son action, à sa passion, à sa détermination, à son courage que ce pays retrouvera le chemin battu et quittera le chemin de traverse. Pour le naïf, c’est donc la poursuite de ce but particulier qui, indirectement, régénèrera des conséquences bénéfiques pour le Congo. C’est pourquoi nous disons que le pasteur NTOUMI est tout sauf un naïf.

Également, les initiés politiques congolais au service de SASSOU NGUESSO appellent naïf, toute personne qui refuse la corruption (le BOUKOUTAGE), toute personne qui défend avec passion un idéal de justice sociale ou qui lutte pour le retour aux acquis de la conférence nationale souveraine de 1991, en mettant en cause la légitimité et la légalité du pouvoir de SASSOU NGUESSO.

« Ba mbuta mpemba hû gâ mbogui » lorsqu’ils nous disaient : « politique ku Congo dia yidika mu ndélé ni bungungu baléba ! ». Il faut avoir le courage de le dire que le Pool est victime de sa culture de « KIMUNTU OU UBUNTU » qui enseigne à sa population la défense et le respect jusqu’au sacrifice suprême de la légalité, de la légitimité, de la justice, des droits de l’homme, du vivre ensemble, de la démocratie. Le KIMUNTU encourage aussi la réussite matérielle dans la droiture et dans la crainte de « NSONI ». Dans la culture « KIMUNTU », l’accession au pouvoir demande de la constance, de l’énergie, de la volonté mais n’emprunte pas les voies détournées (coup d’Etat). Le critère de sociabilité dans le KIMUNTU, c’est le NSONI. Un homme sans « NSONI » est un « MBIZI », un « KIBULU », un animal en français et, un homme qui a réussi en empruntant le chemin détourné est un « KIMPUMBULU», un « MUKUYU » un brigand ou diable que l’on ne doit ni respecter ni suivre car, comme en géométrie, le chemin de la réussite suit la règle du chemin le plus cours, c’est-à-dire, la ligne droite. Le chemin de la réussite acceptable dans le KIMUNTU c’est la ligne droite.

C’est pour cette raison que le Pool est toujours dans les collimateurs des multinationales qui financent les coups d’État militaires au Congo pour piller nos richesses. Des cabinets en stratégies politiques au service de ces dernières conseillent à leurs marionnettes congolaises d’utiliser toutes les techniques pour écraser le Pool et sa culture de KIMUNTU, afin qu’ils puissent avoir une chance d’accéder au pouvoir par le chemin détourné ou de traverse et ensuite permettre un retour à l’investissement en bradant les ressources naturelles du Congo car, le Pool refuse toujours d’obéir à un régime illégitime ou au gouvernement qui pratique l’arbitraire. Voilà pourquoi l’écrasement du Pool par les armes ou par la manipulation, est la condition "sine qua non" pour tout putschiste qui veut instaurer la dictature dans ce pays. La géopolitique du Congo se fait sur le Pool. Raison pour laquelle depuis son retour par les armes, la seule stratégie politique de SASSOU NGUESSO est de contraindre le Pool à accepter sa volonté par tous les moyens.

Pour terminer, nous rappelons aux enfants du Pool ce proverbe français : « l’habit ne fait pas le moine », c’est-à-dire, ce n’est pas sur l’apparence qu’il faut juger les gens car, nombreux sont les enfants du Pool qui ont jugé NTOUMI-SOREL sur son statut de soi-disant homme de Dieu, sans chercher à savoir ce qui il est réellement. Incontestablement, il y a crise de réflexion au Congo en général et dans le Pool en particulier parce que comment des hommes et femmes conscients peuvent-ils suivre NTOUMI ? Au fait notre soi-disant pasteur est pasteur de quelle église ? Qui l’a ordonné d’ailleurs pasteur ? Franchement il n’y a plus de doute, le Pool est rentré dans une période de léthargie intellectuelle. On ne réfléchit plus, on sait plus faire des analyses, on ne sait plus s'organiser, on ne sait plus agir. Autrefois il existait dans ce département le KIMUNTU, on a introduit au-dedans le KIMPUMBULU qui est en guerre continuelle avec les valeurs du Pool. Les enfants du Pool semblent dormir, comme Blanche Neige attend pendant un siècle de sommeil l’époux qui doit la réveiller. Il faut le dire, les conséquences encore visibles de la guerre dans le Pool et la présence permanente de NTOUMI dans ce département, brisent les liaisons soi-disant indestructibles entre congolais. SASSOU NGUESSO pourra beau ouvrir les coffres du trésor public congolais et distribuer l’argent aux notables du Pool pour faire oublier ces crimes ; mais s’il n’ouvre pas son cœur pour faire sortir son cheval de Troie NTOUMI de ce département sinistré, s’il n’ouvre pas son cœur pour reconstruire maison par maison les villages détruits par ses armées et s’il n’ouvre pas son cœur pour indemniser les sinistrés du Pool comme il fait à MPILA ; les cœurs des enfants du Pool et des enfants de leurs enfants lui resteront toujours fermés. Parce que la guerre du Pool n’a pas été le fruit du hasard. Ceux qui ont fait ce choix doivent assumer les conséquences car, il y avait plusieurs choix en face d’eux. La situation de ni la guerre et ni la paix entretenue dans le Pool actuellement désunit ce qui était uni, exacerbe le tribalisme et relâche les liens solides issus des mariages mixtes interethniques. Le défi du rassemblement est donc à relever par les enfants du Pool, mais aussi par l’ensemble des Congolais qui souffrent de cette géopolitique à la con qui divise ethniquement notre pays car, le vivre ensemble et le bien-vivre des Congolais, par-delà les différences, est à rechercher en mettant fin à la stigmatisation du Pool et au maintien du cheval de Troie SOREL dans ce département. TA NTOUMI est un cheval de Troie de SASSOU NGUESSO et, sa raison d’être à l’intérieur du Pool ne se justifie plus. Il doit sortir du Pool et rejoindre à Brazzaville.

PAR BISHIKANDA DIA POOL

Bertin Malanda et Brice Nkéoua

Contacts pour les remarques :
06-87-04-52-87
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